Rupestres
caballins
Sahara
Cheval
domestique dans les figurations
Dans l'article en ligne précédemment
cité : H. Lhote, G.
Camps et G. Souville, « Art rupestre », in 6 | Antilopes
Arzuges, Aix-en-Provence, Edisud, («
Volumes », no 6) , 1989 ,
selon
Lhote : époque caballine:
"50
Ces termes désignent le groupe des uvres
rupestres du Sahara où apparaît le cheval
à létat domestique. Il est
matérialisé par des peintures, prédominantes
au début, et des gravures à la fin. Dans les
anciennes classifications, il était intégré
dans un étage unique, dit « camelin »,
par opposition au « précamelin »,
celui-ci considéré comme néolithique, alors
que lui-même était déclaré historique. Selon
la classification du professeur Th. Monod, ces
manifestations artistiques faisaient partie de
son « époque cameline (équine),
alphabétique ou du javelot » Lhote, 1989
|
Dans le
même article:
Discussion (G.Camps)
69 "Les peintures et gravures représentant
le cheval domestique ont été
qualifiées par labbé Breuil déquidiennes.
Contrairement à H. Lhote, je trouve ce terme
satisfaisant, il ne peut entraîner aucune
confusion et offre en revanche un parallélisme
confortable avec celui de « Bovidien ».
Ils sont tous deux construits à partir du nom de
la famille (Bovidae et Equidae) de lanimal
caractéristique de la période et avec qui lhomme
a eu des relations privilégiées." Camps,
1989 |
N.D.L.R. : Nous estimons "Caballin"
plus pertinent qu'équidien étant donné que l'appellation
découle de la seule représentation du cheval domestique
: e. caballus .
La
période s'avère étendue et d'interprétation complexe:
elle est sans doute appellée à être
subdivisée au delà de la première subdivision qu'on
lui connaît déjà, de plus ancien à plus récent:
|
1)
période des chars
2) période du cheval monté |
C'est donc principalement à la lumière de ce qu'on
pense savoir de l'histoire
du cheval domestique sur le sol
africain qu'elle sera appréhendée
|
Or
cet animal, à l'état domestique, n'aurait pas été
connu en Afrique avant environ 1700
avant J.C.,
date à laquelle il y serait arrivé, utilisé par des
populations du proche orient...ou / et égéennes.....
(Note : c'est pourquoi, lorsqu'on
lit sur certains sites web que la période caballine
commence vers 3500 av. J.C., c'est peut-être
une erreur qui découle de la confusion
des modes de datation respectifs :
"avant/après J.C."
"avant le Présent (1950)"
Il s'agit
évidemment de 3500 av le présent ...
On peut lire des
données intéressantes sur l'arrivée du cheval
en Egypte
et sur ses débuts en Arabie dans www.eporedo.fr
Mais attention ce
site fait l'analyse du livre que
Piétrement a écrit
en
1882....
|
La thèse la plus
communément admise fait débuter l'utilisation
du cheval en Afrique,
premièrement en Egypte
et avec l'invasion des Hyksos qui
seraient donc responsables de cette
introduction sur le sol africain..
|
Cette
conclusion est loin d'être définitive et déjà
contestée...
Et, en toute logique : étant donné qu'Hyksos
signifierait: roi pasteur, on est en
droit de s'imaginer un tel roi comme un Abraham
conduisant sa tribu d'éleveurs de petit bétail,
alors qu'en 1700 avant J.C, il ne manquait pas de
populations indiscutablement plus utilisatrices de
chevauxqui, pour la plupart, se déplaçaient en chariots
et faisaient la guerre en chars...
Cette hypothèse
des Hyksos responsables
de l'arrivée du cheval en Afrique
date d'avant le déchiffrement de nombreux
écrits qui vont probablement la faire
reconsidérer, sans compter les nouvelles
découvertes archéologiques,
peut être considérée comme dépassée...
|
Sans pousser plus avant la
discussion, il semble bien qu'il y ait eu des
chevaux utilisés en Nubie avant l'époque citée,
ne serait-ce que le fameux cheval de Dongola
présenté sur www.eporedo.fr\prelim\epoz.htm
|
|
de "type mongolique"
(Piétrement) il aurait vraisemblablement été
présent en haute Egypte parallèlement au cheval
oriental (voire avant). voir eporedo.fr\hteantiq\discegas.htm
|
Il est
toutefois prématuré de revenir sur la date du début de
l'introduction de chevaux au Sahara
|
erreur
*
scanné sur
"Chronologie illustrée de l'Histoire
universelle", éd. Eclectis, 1992
* présenté dans une
colonne concernant les dates d'environ -10.000,
selon Gauthier, "l'Art
du Sahara", éd. du Seuil, 1996:
( 8 ) du 2eme
chapitre : Soleihavoup, 1987: Tassili
Oua-n-Ahaggar, grotte Akar-Akar,
|
_
de
profil très "arabe"(creux du chanfrein)
,
il porte au cou
un pompon ou un élément de harnachement
voir eporedo/ant/ac4
sélection
|
haut
des chars
au Sahara
Des chars au Sahara
Henri
Lhote, "Les chars rupestres
sahariens", 1982 (op. cit.):
"
NOTICE D'INTRODUCTION
" La question des chars rupestres est l'une
des plus passionnantes de l'archéologie
saharienne. La découverte inattendue
de leurs reproductions dans les régions les plus
désertiques du Sahara devait soulever l'enthousiasme
de leurs découvreurs et relancer l'intérêt
pour le passé d'un
pays considéré longtemps comme mystérieux.
......[..]
Le premier inventaire des chars avait été
établi par le Pr Th.Monod en 1951"..... Lhote 1982 |
Dans "le
Sahara avant le désert", 1974, (op.cit.) Hugot écrit p.279
"Notre
problème est de justifier l'existence d'éléments
dénotant une culture
évoluée, dans les lieux où l'on ne s'attend
pas à les trouver. Nous
possédons par ailleurs des précisions sur
certains événements
intéressant la vie du littoral nord-est
de l'Afrique à partir de la deuxième
moitié du second millénaire avant J.-C.
et les chars y tiennent
une large part.
....[...]
De toute façon nous sommes sortis de la
préhistoire au sens précis du terme. Si le
préhistorien peut s'intéresser aux chars, c'est
en raison des circonstances très particulières
qui les ont implantés dans la préhistoire saharienne, alors
que la plupart des peuples méditerranéens sont déjà
définitivement entrés dans l'histoire.
Une
question préalable que les spécialistes ne se
posent pas, malheureusement,
c'est si le Sahara peut être la patrie d'une charrerie
autochtone." Hugot,1974 |
Où l'auteur
parle de "justifier l'existence d'éléments",
les premiers archéologues découvreurs ont été tentés
de dire : justifier
"l'irruption"
d'éléments ...d'une culture évoluée...
Ainsi l'ont-ils perçu, car la question d'une
charrerie autochtone est effectivement rarement évoquée....
oued Djerat
im wiki.comm. , coll. Fondation Passarè - V31 146
Page 280,
Hugot
aborde la question
principale pour la chronologie des faits:
"La
construction d'un char implique l'emploi de métal
et c'est ce qui fait
problème pour nos chars sahariens, surgissant
dans un contexte
néolithique qui ignore encore les métaux."
Hugot,1974,
p280 |
Le problème
vient-il désormais de la nature des chars ou bien de
notre façon d'appréhender le contexte...
Visiblement, des éléments de celui-ci ont des chances
de nous être parvenus incomplets... ce qui justifie l'interrogation...
"On
aurait également beaucoup de mal à les
identifier avec ceux, parfaitement connus,
de l'Egypte.
Donc, s'ils ne sont ni autochtones,
ni égyptiens, d'où viennent-ils ? Hugot,1974,
p281 |
d'où viennent-ils ?
Question
que chacun se pose lorsque, où que ce soit sur la terre,
sont trouvés des vestiges inattendus ...
d'un lointain passé complexe....
Dans
la page de ce site intitulée vocabulaire, voc\alan
à propos du terme alan, on peut trouver ceci :
De
toute évidence aucun des "cynologues
auteurs" n'arrive à imaginer qu'il
ait pu exister partout, de temps
immémoriaux, les mêmes chiens avec la
même diversité.
Personne ne s'abstient de les faire
voyager......
A croire qu' autochtone est un
mot inconvenant pour un cynologue......"
ourkalbousounaki 2010
|
|
cette constatation est donc plus générale
que seulement "cynologique"......
Pour "faire venir d'ailleurs"
les chars sahariens, l'hypothèse la plus commune fut
d'abord celle d'envahisseurs, en l'espèce
des "peuples
de la mer"
Peuples dont on sait qu'au 13eme
siècle av J.C., ils ont "attaqué" le
nord de l'Egypte, mais pas seulement....
De même que
de nombreux peuples de cette époque,
ils connaîssaient et utilisaient pour la plupart depuis
longtemps le cheval eurasiatique et son attelage...
Leur
"arrivée" sur la côte nord de l'Afrique nous
est connue principalement par les "Annales" de
l'ancienne Egypte auxquelles ont participé divers
écrits du Proche Orient (lettres d'El Amarna.....)
"Ces
ethnies, largement représentées sur les bas-reliefs
du temple de Médinet-Habou, sont nommées, et on
a voulu y voir des peuples archéologiquement
connus : les Danuna (Danaens ?), les Akaiwasha (Achéens
?), les Peleset (Philistins ?), les Shardanes (Sardes
?), etc. Les chefs de file en étaient des tribus
libyennes : les « Meshouesh », et les « Libou
»". Hugot,1974,
p284 |
Le
fait qui nous interpelle particulièrement ici, a trait
aux rapports que ces peuples, réputés originaires des
alentours de la mer Egée, pouvaient alors avoir avec les
tribus libyennes.....
Les échos des
événements nous sont parvenus comme ceux d'un "grand
chambardement" dans l'histoire
de l'humanité, relié selon les cas à des
causes ou concommittences diverses.
F.
Behn (op. cit.), en dit par
exemple :
[..]
" ce que nous connaissons de cette
période porte la marque de la détresse."... Behn,
p 41 |
prmob4speurbis
L'épisode coïncide avec
l'émergence de la métallurgie, qui,
[..]
"... à la charnière des
deux derniers millénaires avant
l'ère chrétienne, indique une
transition dans toute la vie civilisée
de l'époque. Fait purement technique, l'emploi
du fer coïncida, en effet, avec des bouleversements
d'ordre politique qui
affectèrent presque tout le globe. Une perturbation
du climat, dont nous ne pouvons
soupçonner l'intensité, contraignit des
peuples entiers à abandonner leur sol
natal qui ne pouvait plus les nourrir, et
les obligea à chercher ailleurs un
nouvel espace vital. Il en résulta
automatiquement une pression sur les
peuples avoisinants, qui se répercuta
dans un rayon de plus en plus large.
La grande expansion germanique qui
submergea toute l'Allemagne du Nord au
cours des premiers siècles du dernier
millénaire ne constitue qu'une partie de
ces événements. Dans le Proche-Orient,
l'empire des Hittites et celui d'Ougarit
s'effondrèrent, Troie succomba.
Ce n'est que devant le mur de la
puissance militaire de l'Egypte que ce
flux s'arrêta." [..] Behn,
p 41 |
C'est cette fin
égyptienne et les vicissitudes contemporaines au
Proche-Orient qui nous ont principalement fait
connaître ces "bouleversements"...
ainsi que leur date......postérieure à
l'Ecriture
Toutefois, si l'on
prend en considération la véritable
échelle des temps, la période s'inscrit
dans le cadre général de l'évolution...
jalonnée par tous les aléas (dont
climatiques....) et
innovations qui ont créé le "progrès"....
Beaucoup
de périodes aussi troublées qui leur
ont été soit antérieures, soit plus
"excentrées", ne nous sont, au
mieux, connues qu'à travers des légendes
et l'écho plus ou moins déformé que
rendent les traditions...
Pour celles qui,
pour reprendre les termes de F. Behn,
traduisent de la détresse, voir
par exemple
hlitt/
hymne à Enlil
|
[..]
Enlil, père de Sumer, retourne-toi
!
Pasteur des "têtes noires",
retourne toi |
ta ville regarde-la
ta ville regarde-la |
|
[..]
De celle qui est perdue |
quand
auras-tu pitié ? |
|
Dans
la ville |
où
tu distribuais le blé |
|
Le
petit périt |
le
grand périt |
|
leur
proie |
...
les chiens réalisent
; |
|
leur
butin |
l'ennemi
réalise ; |
|
dans
leur salle de banquets |
le
vent révèle |
.
hlitt2/poème
d'atrahasis
poème
d'Atrahasis (le
Supersage)
ou
poème "de
la Création et du Déluge"
Note "(1)
publié par Arno
Poebel .....Philadelphie
1914
" Une
tablette originaire de
Nippur, divisée en six
colonnes, fragmentaires,
qui peut remonter à la
deuxième moitié de la
dynastie babylonienne,
contient un poème
sumérien qui, au point
de vue de la forme...
ressemble aux
compositions les plus
reculées......."
Jean p105 |
En
gros: Les deux premières parties
traitent de la création
de l'Homme pour
remplacer les Igigi *, puis de
sa destruction
quand il devient envahissant par
sa prolificité.....
Atrahasis
déjoue plusieurs de leurs plans...jusqu'à
ce qu'Ellil décide
du Déluge... et
que, prévenu en songe par Ea, le
héros imagine de sauver une
partie de la création grâce au
fameux bateau...
Il n'est pas précisément
question de chiens, sauf qu'on
peut sans doute compter ceux-ci
au nombre des passagers de toutes
espèces.
* ndlr
"en
grève"
Mais,
il est fait allusion à
eux dans la Tablette
III qui décrit
le cataclysme et dit que
même les dieux en sont
si impressionnés qu'ils
se réfugient au plus
haut des cieux d'Anu
où
"ils
se pelotonnent en
tremblant comme des
chiens"
|
|
Voici la
traduction en
anglais de ce passage par Timothy
J. Stephany dans Enuma
Elish, Createdspace,
USA, 2013, p100 et 101
|
[...]
"Even the gods were
alarmed by the full force
of the flood
They retreated to the
safety of the highest
heaven of Anu
Where they cowered
like dogs from
the crash of the deluge"...Stephany
2013 |
Cette
phrase se retrouve textuellement
dans l'épopée de Gilgames
|
|
|
Le
char a été l'une des innovations de son temps un peu
comme l'automobile a été l'une de celles du siècle
dernier...
Dès lors qu'il existait ailleurs, pourquoi pas au Sahara,
où selon encore des recherches récentes, se cachent
sous le sable les vestiges de grandes civilisations ...
Or, de ces civilisations, la plus connue (de réputation)
est celle des Garamantes.. que l'Histoire
nous dévoile d'emblée comme utilisateurs de
chars
Hérodote en témoigne , de même
que de certaines autres de leurs moeurs...
" Les
Garamantes ont des chariots attelés à quatre
chevaux, sur lesquels ils pourchassent les
Éthiopiens Troglodytes qui, de tous les peuples
dont l'écho ait pu parvenir à vos oreilles, est
celui dont les pieds sont, de loin, les plus
rapides." Hérodote (IV.183) |
4
chevaux, c'est plus que n'en ont en moyenne les
chars rupestres, le plus souvent tractés par 2 de ces
animaux...
Etait-ce un progrès ou un retard ?
Les prédécesseurs de ces gens ont dû connaître les
chars représentés dans l'art rupestre plus ancien, dits
"au galop volant" par nos archéologues.
Ils n'en auraient pas conservé la formule jusqu'à l'époque
d'Hérodote ou bien le célèbre historien n'a pas eu l'occasion
de tout observer....de leurs véhicules... et moyens de
communication...
L'Histoire
retiendra que leurs successeurs et voisins auront été
de redoutables cavaliers.
.
Il est logique de penser
qu'avant cela, là où sont figurés la plupart
des chars rupestres, l'évolution climatique
marquée par la désertification
du Sahara, n'a pas offert aux populations, le
loisir de développer un contexte pérenne d'utilisation
des chars puis de la cavalerie.
D'autant plus logique, que
l'histoire nous a appris que les revers de
différents ordres que subissent les populations,
les poussent généralement, comme c'est le cas
ici, à se retrancher dans les montagnes...
milieu peu propice à développer de telles
technologies.
La période dite "du
cheval monté" est plus théorique que
réelle, et même réellement "escamotée",
au profit de la période cameline.
Dans plusieurs régions,
où le camelin ne se démarque pratiquement pas
du bovidien, on peut parler du même escamotage
pour tout le caballin ..
|
B.Quéinnec, 2014
haut
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