| selcnt
  UTILISATION 
            
                | La sélection du chien
                de travail
 Guy
                QUEINNEC
 Societé
                Française de CynotechnieExtrait du dossier sur LE
                CHIEN AU TRAVAIL
 27, 28 Février et 1er Mars 1987
 pour l'Union Internationale des Clubs de
                Lévriers,
 UICL, 1988
 |  . . 
            
                |  |  pour
                remonter en haut de page cliquer sur les image/flèche
 
  
 
                    
                        | La
                        sélection en vue du travail consiste à
                        rechercher les meilleures méthodes
                        permettant une amélioration des
                        potentialités qu'exprimeront
                        ultérieurement les animaux réellement
                        utilisés.
 Ces méthodes devront être efficaces,
                        mais également commodes à mettre en
                        oeuvre dans le cadre des structures de
                        notre élevage.
 
 L'amélioration implique que le progrès
                        puisse être objectivement constaté,
                        donc mesuré. A défaut on ne pourra s'appuyer
                        que sur des données
                        subjectives, offrant un large champ à
                        toutes les controverses.
 Ce sera
                        malheureusement le cas le plus fréquent.
 L'expression des
                        potentialités génétiques implique l'éducation,
                        la formation, le dressage, l'entretien de
                        l'animal, ce qui va encore altérer la valeur
                        des comparaisons de résultats.
 
 Beaucoup pensent même qu'il n'est nul
                        besoin de sélectionner, que c'est
                        le propriétaire qui fait tout. L'existence
                        d'aptitudes différentes entre les races,
                        des lignées distinctes au sein d'une
                        même race font
                        litière d'une opinion commode pour
                        certains éleveurs, mais exaspérante
                        pour les autres, ceux qui ont consenti
                        les efforts nécessaires à la
                        réussite.
 |  
 
                    
                        | . 
                            
                                |  |  L'opinion de l'utilisateur |  L'utilisateur,
                        toujours intéressé par les résultats,
                        souvent passionné
                        par ce qui constitue à ses yeux tout le
                        sel de la vie, fermé à ce qui
                        ne rentre pas dans cet univers, a une
                        typologie caractérielle très
                        marquée. On la retrouve chez l'amateur
                        de courses de lévriers, le musher de
                        traîneau, l'habitué des rings, où l'âpreté
                        des relations traduit la tension
                        conjointe de l'homme et du compétiteur,
                        alors qu'elle sera
                        souvent corrigée par la gaillardise et
                        la convivialité ironiques chez le
                        chasseur.
 Nous retrouverons fréquemment ces
                        marques de passion que sont des
                        affirmations brutales, aussi
                        péremptoires que pourtant changeantes au gré
                        des modes, le peu de réflexion sur les
                        échecs toujours attribués à l'autre,
                        chien, juge, gibier, la généralisation
                        systématique d'observations ponctuelles,
                        le besoin de recourir à l'inconnu et à
                        l'irrationnel, qui évitent de s'interroger
                        sur soi même, l'engouement subit ou le
                        rejet
                        absolu...
 Il est alors bien difficile de travailler
                        dans la durée qui est une donnée
                        essentielle de la sélection.
 
 Trois étapes vont marquer l'évolution
                        de l'utilisateur
 
                            
                                |  | - L'humble
                                ignorance du débutant écartelé
                                entre tant de conseils
                                contradictoires qui le conduiront
                                tantôt à l'abandon, tantôt à
                                l'acharnement, le
                                plus souvent selon les résultats
                                obtenus. - Puis l'arrogance
                                assurée de celui qui, ayant
                                cessé d'ignorer, croit alors
                                détenir le savoir, certifié par
                                1a va1eur d'un premier chien,
                                dont la part qui revient à 1'
                                éleveur lui parait si minime par
                                rapport à ses convictions.
 - Enfn la
                                sagesse studieuse du chevronné,
                                qui a vu s'effilocher tant de ses certitudes
                                initiales, qui a souvent subi la
                                complexité de l'élevage, qui a
                                pu diluer son affectivité sur
                                une production assez diverse pour
                                que 1'analyse
                                remplace le sentiment.
 C'est
                                surtout à eux que s'adresse la S.F.C.,
                                peut être aux débutants s'ils parviennent
                                à s'affranchir de la pression du
                                milieu.
 |  . 
                            
                                |  |  Race et aptitude |  Faut-il ou non
                        prendre un chien de race ?
 C'est une première interrogation, mais
                        répondre par la négative semble refuser
                        la sélection. Néanmoins on a souvent
                        cité les mérites de populations jeunes
                        ou mal fixées voire métisses comme les
                        Border collie, l'Eurasier, les
                        chiens de pays, les épagneuls
                        setterisés, etc... On peut aussi parler
                        de la retrempe. On ne peut donc pas
                        éluder le débat sur l'intérêt des
                        races
                        pures.
 
 Si l'on admet que les aptitudes
                        comportementales sont héréditaires (et
                        à défaut
                        inutile de parler de sélection) on doit
                        penser qu'un chien appartenant à une
                        race durablement sélectionnée sur le
                        travail sera le meilleur.
 
 C'est probablement vrai statistiquement,
                        mais ce ne l'est pas individuellement.
                        Il y a des ratés dans les meilleures
                        lignées et des succès d'autant plus
                        marquants qu'ils sont rares dans d'autres,
                        corniauds compris.
 
 Or l'utilisateur est très sensible à l'aspect
                        individuel, d'une part
                        parce que c'est le seul qui l'intéresse
                        personnellement, d'autre part parce qu'il
                        souhaite consciemment ou non imposer sa
                        marque, signe de reconnaissance de son
                        propre mérite, plutôt que de subir
                        celle d'autrui (l'éleveur, le dresseur,
                        l'entraineur).
 
 Beaucoup préfèrent ainsi échouer en
                        allant à contre courant, plutôt que de
                        réussir avec le matériau d'un tiers.
 Inversement, d'autres plus soucieux d'éblouir
                        et de susciter l'envie que de se plier
                        aux besoins de la
                        discipline, croiront s'en sortir par l'achât
                        onéreux d'un sujet qui promettait
                        tant dans d'autres mains.
 Combien d'éleveurs
                        se sont désespérés d'avoir vu ainsi
                        gâcher le talent d'un
                        chien mal vendu !
 
 Au Séminaire de Namur on nous a demandé
                        de trouver un test pour apprécier
                        le candidat acheteur, comme nous en avons
                        pour apprécier l'émotivité du chien.
                        Nous approchons de la solution, qui
                        rejoint d'ailleurs les principes adoptés
                        dans la Gendarmerie pour choisir les
                        maîtres chiens.
 
 Les bâtards
                        jouissent d'une excellente réputation de
                        robustesse et de
                        vivacité, et il est exact que certaines
                        structures hétérozygotes facilitent
                        l'adaptation aux variations du milieu.
 
 Mais alors
                        pourquoi y aurait-il des chiens d'arrêt
                        et des chiens de défense, c'est-à-dire
                        des comportements ethniques distincts ?
 Certes j'ai vu mes
                        whippets détecter et lever des perdreaux
                        là où épagneuls bretons
                        et setters (non inscrits) avaient
                        échoué. Ce n'est pas pour autant que j'en
                        conseillerais l'usage à des chasseurs.
 
 En utilisation
                        quotidienne un corniaud mordra bien
                        autant qu'un bon
                        Schnauzer, un ratier peut lever un
                        lièvre, etc... mais en compétition, très
                        rares seront les vainqueurs issus du
                        fruit des circonstances plutôt que d'un
                        plan raisonné d'accouplement.
 
 D'où le rejet spontané, envieux et
                        faussement méprisant, de cette
                        compétition par tous ceux qui pensent n'y
                        avoir aucune chance.
 L'argument revient
                        alors : c'est du cirque, c'est artificiel, ils sont
                        mécanisés, etc... Mon chien sera battu,
                        malgré sa supériorité évidente,
                        parce qu'il est trop intelligent pour se
                        plier à des exercices conçus
                        par des caporaux pour des crétins, etc...
 
 Et la démonstration inlassablement
                        répétée du contraire ne convaincra
                        personne, si même elle ne déclenche pas
                        la haine.
 On entendra alors :
 Le lévrier est
                        forcément idiot, le berger allemand
                        féroce et dangereux, le
                        trialer fragile et incertain, le teckel
                        méchant, etc... Si la renommée a cent
                        bouches, la bêtise en a mille !
 
 Encore faut-il que l'on puisse se fier à
                        la notion de race.
 Si la sélection,
                        ou ce qu'on appelle ainsi dans la
                        cynophilie, se limite à
                        récompenser d'élégantes statuettes
                        plus ou moins figées, ou à se fier à la
                        notoriété du présentateur pour
                        dégager les meilleurs et écoeurer alors le
                        néophyte, donc nuire ainsi à l'élevage
                        qu'on croyait récompenser, il est
                        évident qu'il n'y aura pas de
                        corrélation entre élevages de tête et performances,
                        et bientôt entre race et aptitude.
 
 Le divorce s'installera,
                        comme en Grande Bretagne, entre
                        sculpteurs du vivant et partenaires unis
                        dans la communion d'un plaisir commun.
 
 Dans les cas les plus graves, la race
                        disparaîtra ou devra s'adultérer
                        par la retrempe pour compenser les
                        échecs d'une direction malencontreuse.
 Dans d'autres, une race initialement
                        adaptée à une fonction sera dénaturée
                        par l'abandon des aptitudes et la
                        recherche exclusive de caractères ethniques
                        séduisant l'oeil, parfois d'ailleurs
                        atteignant l'hypertype.
 On confondra cause
                        et conséquence, en séparant les
                        lignées.
 
 Bien des Afghans vont sur les cynodromes
                        moins vite que Pointer ou Colley, tandis
                        que d'autres à la fourrure somptueuse ne
                        paraissent même plus avoir de
                        caractère de lévrier. Combien d'Irlandais
                        ont perdu leur valeur cynégétique car
                        le choix ne valorisait que la robe.
                        Combien de Huskies n'ont pour leur
                        propriétaire que l'attrait des yeux
                        bleus, au lieu de l'aptitude à la traction,
                        etc...
 La mode et l'attrait
                        sont de redoutables concurrents pour le
                        sélectionneur, s'il n'est
                        pas aidé par son Club de race.
 
 Si les dégâts ont été graves, il
                        convient peut être de faire une retrempe c'est-à-dire
                        d'aller chercher au sein d'un même
                        rameau, des sujets apparentés à ceux de
                        la race tout en s'en différenciant par
                        quelques détails, mais qui
                        sont porteurs des gênes d'aptitudes qu'une
                        mauvaise sélection avait
                        laissé disparaître.
 Ne confondons pas
                        cela avec des croisements à visée
                        commerciale ou correctrice destinés à
                        rentabiliser la juste notoriété de tel
                        ou tel dirigeant influent.
 On voit dès lors
                        se dessiner un courant analogue dans
                        beaucoup de races où les
                        utilisateurs rejettent le modèle, c'est-à-dire
                        le standard, pour ne s'attacher
                        qu'aux aptitudes.
 
 Oublieux de ce que leur sport favori doit
                        à la race qui l'a créé (courses)
                        ou favorisé (chiens d'arrêt), ils
                        prétendent s'en tenir aux résultats et
                        s'affranchir des contraintes du standard.
 
 Qu'on les écoute,
                        et tous les brassages seront permis. Or
                        une seule
                        génération panmictique annule toutes
                        les générations d'homogénéité
                        précédentes. Nul ne pourrait bientôt
                        plus trouver de sujets utilisables à moins
                        de pouvoir trier dans d'immenses
                        effectifs ou de constituer lui-même sa
                        meute, c'est-à-dire de refaire une race
                        après avoir détruit les autres.
 
 Vouloir rejeter le modèle, donc le socle
                        génétique doté d'une forte
                        héritabilitë, au seul profit des
                        résultats actuels, c'est
                        vivre en prédateurs
                        d'un système, c'est glorifier la
                        délinquance génétique. |
 
 Que ces chantres de la liberté
                        abandonnent alors toutes règles pour s'amuser,
                        ils seront logiques. Le promeneur muni d'un
                        fusil et accompagné de son chien
                        qui se plaît à parcourir les champs en
                        prétextant qu'il chasse est
                        cohérent. Il ne l'est plus s'i1 veut
                        comparer son tableau à celui du chasseur
                        féru d'écologie du gibier et associé
                        à des chiens de haute lignée.
 
 Mais le plus souvent les hérauts de l'utilisation
                        sont en réalité des fanatiques de
                        compétition, dont le seul but est de
                        vaincre . Or toute
                        compétition a forcément des règles,
                        elle doit être organisée.
 
 Pour vaincre on peut chercher a être le
                        meilleur. Mais il est plus simple encore
                        de tricher. Rejeter la contrainte du
                        standard c'est presque
                        toujours préconiser la fraude au
                        détrimient d'autrui. Tel amateur de whippet qui
                        brocarde la limite de taille parce qu'il
                        a bénéficié de l'erreur
                        ou pis d'une complaisance délibérée,
                        sera scandalisé si on 1ui propose de
                        faire courir avec des Greyhounds. Alors,
                        1es règ1es lui paraissent nécessaires.
 Le souci de fraude,
                        de préférence peu repérable par le
                        profane, est donc le
                        fondement de la plupart des positions
                        antistandard.
 
                            
                                |  |  Morphologie et
                                fonction |  Mais inversement,
                        les règlements vont par contre coup
                        orienter les choix
                        des éleveurs vers les modèles
                        performants, quand bien même ils
                        dévieraient d'abord de l'idéal du
                        standard, puis peu à peu du standard lui-même.
                        Si les utilisateurs sont nombreux et
                        influents, ce qui est normalement le cas,
                        on risque de voir progressivement un
                        nouveau type émerger.On dira que la
                        race a évolué, et de fait les jugements
                        d'exposition eux-mêmes s'orienteront
                        alors vers ce nouveau modèle.
 
 Souvent soucieux de freiner cette
                        dérive, les dirigeants le plus imprégnés
                        du modèle idéal vont chercher à
                        justifier leurs choix par des considérations
                        aventureuses ou tendancieuses, quand
                        elles ne sont pas grotesques. Dès lors
                        ils se discréditeront, et souvent le
                        standard avec eux.
 L'enfer de 1a
                        cynophilie est lui aussi pavé de bonnes
                        intentions.
 
 Que n'a-t-on pas dit sur le rôle des PM1
                        pour couper le cordon ombilical,
                        alors qu'elles ne sont même pas au
                        contact, sur les rapports entre l'intelligence
                        et l'ampleur du crâne, sur la croupe et
                        la vitesse, la
                        longueur de tel segment et l'endurance,
                        etc...
 
 Un débat sur
                        morphologie et aptitudes sera utile. Mais
                        déjà il suffit de
                        regarder d'une race à l'autre pour
                        détruire bien des idées reçues.
 
 Ce double ergot qui limiterait l'enfoncement
                        du pied dans la neige (chez
                        des chiens qui la voient rarement),
                        pourquoi alors ne prolifère-t-il pas
                        chez les chiens nordiques qui la quittent
                        rarement ?
 
 Telle longueur de
                        segment, telle obliquité, se voient
                        parés
                        de vertus ou de
                        défauts contraires pour 1a même
                        fonction selon les races concernées,
                        avec à l'appui des affirmations
                        étranges pour le morphotogiste.
 
 Au lieu d'avouer
                        que l'on recherche tel type de fonction
                        pour des motifs
                        parfois historiques, parfois aléatoires,
                        parfois effectivement justifiés, et qu'il
                        semble que dans telle race les meilleurs
                        résultats soient habituellement
                        obtenus avec telle morphologie, on
                        déclare doctement qu'il y a
                        liaison entre vitesse et épaule, etc...
 
 Le lévrier
                        présente sur d'autres
                        types l'avantage de fournir des
                        réponses mesurables au chronomètre,
                        donc a priori comparables (mais nous verrons
                        que cela n'est pas si simple). Or
                        nous avons fait des mesures qui
                        semblent montrer des corrélations entre
                        diverses valeurs contenues entre
                        certaines limites (toute exagération
                        isolée nuit à l'équilibre donc à la
                        fonction). Mais il n'empêche que les
                        croupes basculées sont compatibles avec
                        la vitesse, que des épaules courtes et
                        droites sont compatibles avec 1a
                        vitesse si le bras est assez court mais
                        le rein puissant et les postérieurs
                        longs (le galop est celui du lièvre),
                        que des épaules longues et
                        obliques permettent un trot soutenu mais
                        aussi un galop efficace à condition
                        que le bras soit long et oblique avec de
                        très puissants ancônés car le
                        ramener sera une phase de propulsion, etc...
 
 Sur ce plan la morphologie peut expliquer
                        de mauvaises allures, plus
                        rarement les bonnes.
 
 Par contre les deux morphologies, d'efficacité
                        égale, ne correspondent plus à un même
                        standard, ni à une même harmonie.
 
 Nous trouverons ainsi des whippets
                        élégants et puissants comme le veut
                        le standard, à côté de boules tenant
                        du pinscher mâtiné de lapin, voire de
                        sortes de boxer à nez pointu.
 Dans un cas les
                        hautes performances sont compatibles avec
                        le CACIB, pas dans les
                        autres.
 Or en France il
                        est considéré comme trop injuste d'associer
                        des qualités éminentes.
 Une jolie femme
                        est forcément idiote, un beau chien,
                        stupide ou fragile.
 Ceux qui
                        élaborent des règlements de
                        compétition doivent donc penser aux
                        conséquences sur la race, comme ceux qui
                        élaborent les standards doivent
                        penser à l'utilisation.
 
 Un chien de race doit être à la fois
                        beau et bon, c'est-à-dire conforme
                        au standard, modèle qui rassemble les
                        données morphologiques souhaitées
                        parce que répondant à l'attente des
                        amateurs, compatibles avec le
                        travail demandé, distinctives des races
                        voisines. Mais le standard devrait
                        aussi comprendre les traits
                        comportementaux exigés par l'amateur, c'est-à-dire
                        toujours l'équilibre souhaité pour la
                        compagnie, et les caractéristiques que
                        les concours d'utilisation cherchent à
                        mettre en évidence.
 Ce Séminaire nous
                        permettra de faire le point sur les
                        réussites, les échecs, et les
                        incertitudes.
 | 
 
                    
                        | . 
                            
                                |  |  Modèle |  Le
                        modèle est déterminé par des
                        éléments anatomiques qui ont une forte
                        héritabilité. Par
                        conséquent il est facile à obtenir et
                        à conserver.Il suffit d'apparier
                        ceux qui possèdent les qualités
                        recherchées, si possible au plus haut
                        niveau, et sans trop se soucier des
                        défauts majeurs, pas du
                        tout des défauts mineurs. !
 
 Ensuite on procédera à une
                        consanguinité collatérale (frères
                        soeurs) qui
                        fixera un certain nombre de données tout
                        en assurant une grande diversité de
                        répartition. A partir de là une
                        consanguinité soit directe (lignée) soit
                        encore collatérale assurera l'élimination
                        des défauts en gardant les qualités.
 
 En peu de générations on aura un très
                        bon modèle, parfois un remarquable.
 
 Le standard et l'équilibre
                        seront les guides de cette édification.
 Si l'éleveur en a
                        la compétence, qu'il ne se fie qu'à son
                        choix, qu'il mesure,
                        qu'il note, qu'il attende toujours la
                        vérification concrète de ses prévisions.
 S'il ne l'a pas,
                        qu'il se fie à plus compétent que lui.
 S'il a la chance d'avoir
                        opté pour un Club de race actif, qu'il
                        participe à sa vie,
                        qu'il suive les conseils dispensés.
 Si le Club de race
                        est inactif, faute de pouvoir
                        administrativement coopérer avec d'autres,
                        il devra rester soigneusement à l'écart
                        et par des biais
                        divers contribuer à développer un
                        courant susceptible de l'aider.
 Si le Club est
                        dévoyé et hostile à la promotion de la
                        race, soit par vénalité de quelques uns,
                        soit par malthusianisme, il sera
                        difficile de continuer, impossible de
                        progresser.
 Nous
                        trouvons en France les 3
                        cas de figure, alors que les structures britanninques
                        ou allemandes autorisent l'émulation,
                        donc le progrès, à ceux
                        qui le recherchent. 
                            
                                |  |  Aptitudes |  . En
                        apparence la performance est plus facile
                        à mesurer, mais son héritabilité
                        est présumée plus faible (ce qui nous
                        parait vrai pour le physique,
                        moins pour le mental)  La
                        performance :
 II convient de
                        soigneusement analyser les types d'épreuves,
                        le niveau des concurrents,
                        la capacité des organisateurs et des
                        juges, pour faire une gamme de
                        notation.
 
 Ensuite on devra
                        valoriser la diversité des résultats
                        qui traduit à tout le moins
                        une bonne stabilité, et probablement un
                        éclectisme témoin d'une haute
                        capacité mentale.
 
 Il faudrait
                        arriver à une notation chiffrée qui
                        permettra des comparaisons ultérieures.
 
 Comme nous l'avons déjà écrit, la
                        science du jugement, ou docimologie, explique
                        comment on peut passer d'une
                        appréciation subjective à une notation
                        objective (ce qui ne signifie aucunement
                        juste).
 Nous
                        aurons 3 types sérieuxs de notation : 
                            
                                |  | -
                                La gamme A, B, C, D, E (celle de
                                l'école primaire), qui
                                correspond aux 5
                                écarts type d'une loi normale de
                                distribution. Elle
                                permet des tics, des
                                éliminations, pas des
                                confrontations.
 Dans notre
                                cas nous retiendrons a priori les
                                A et les B, à la rigueur les C,
 Son
                                principal avantage, outre la
                                vitesse et la simplicité, est de
                                ne pas induire de fausses
                                hiérarchies par d'illusoires
                                précisions.
 -
                                La gamme de 0 à 20 (celle du
                                baccalauréat) qui correspond à
                                des intervalles d'appréciation
                                de 5 % de la variabilité totale,
                                ce qui est à la fois un seuil
                                statistiquement significatif et
                                le seuil minimum de
                                discrimination biologique isolée.Elle
                                permet de distinguer les
                                géniteurs d'élite si l'on est
                                sur des paramètres d'appréciation.
 
 - La gamme de 0 à 100 qui
                                résulte de la combinaison des 2
                                précédentes et permet
                                de réunir par un même chiffre
                                un ensemble de caractéristiques disparates.
 
 |  Au
                        sommet de la compétition il faudra
                        amplifier artificiellement les
                        écarts. Au Congrès de Madrid nous
                        avions ainsi proposé d'élever les écarts
                        au carré.D'autres techniques sont possibles.
 
                            
                                |  |  Les pièges |  Mais
                        le sélectionneur devra déjouer de
                        multiples pièges.
 
  Les structures
                        hétérozygotes sont
                        considérées par 1a plupart des auteurs comme les
                        plus efficaces. Pour notre part nous n'en
                        contestons pas l'efficacité, mais nous
                        pensons qu'une sélection consanguine
                        sévèrement poussée peut
                        rivaliser avec elles. Il n'empêche qu'à
                        un moment, l'avantage des hétérozygotes
                        peut enlever la décision. Mais ils ne
                        transmettront pas leurs
                        caractéristiques. Il convient donc d'être d'une
                        grande prudence avant d'utiliser
                        le crack du moment. (best whith
                        the best).
 
 S'il est seul de sa nichée à avoir
                        obtenu de grands résultats, ses chances de bien
                        produire seront faibles. Si par contre il
                        est le meilleur d'un lot de très
                        bons frères et soeurs on peut davantage
                        lui faire confiance.
 Attendons alors
                        les résultats de sa descendance avant d'aller
                        plus loin, quitte à
                        congeler sa semence pour voir par la
                        suite.
 On peut aussi
                        chercher ses propres collatéraux avec de
                        presque aussi bonnes
                        chances.
 Mais la meilleure
                        solution parait être l'appel aux
                        géniteurs du crack plus encore qu'à
                        lui-même. Cela est pratiqué dans d'autres
                        espèces.
  Les performances
                        recherchées sont elles transmissibles ? 
 Certes les bases du comportement comme
                        celles de l'effort ont une forte composante
                        héréditaire.
 Mais la maladie, l'alimentation,
                        l'entraînement vont jouer un rôle considérable.
 Nous savons bien
                        que ce sont souvent les mêmes
                        propriétaires qui ont les meilleurs
                        chiens. Certes parce qu'ils ont su les
                        choisir, mais aussi les former.
 
 Donc l'interprétation des résultats
                        devra être corrigée des variations environnementales.
 Comment, de
                        combien, ce n'est pas évident, et
                        relève encore de l'art divinatoire
                        du sélectionneur.
 
 Ainsi chez le whippet, sur 350 m, la
                        vitesse est proportionnelle à la hauteur
                        au garrot à raison de 0,3 sec (soit 4 m)
                        par cm. Elle est probablement aussi
                        fonction du poids. Cette vitesse a un
                        coefficient d'héritabilité de 0,3.
 
 Par conséquent nous pourrons à partir
                        de la taille et de la vitesse des parents
                        estimer avec beaucoup de précision la
                        rapidité moyenne de leurs descendants.
 
 Supposons que un parent ayant la taille
                        moyenne de la race ait une supériorité
                        de 1 seconde par rapport à ceux de même
                        taille de la génération.
 I1 transmettra 1/2
                        de 1 sec, soit 0,5 sec avec une
                        héritabilité de 0,3 soit un
                        avantage moyen de 0,15 secondes. Le même
                        calcul doit être fait pour 1'autre
                        parent.
 
 Admettons le même résultat. Cela ne
                        veut pas dire qu'on peut prédire que son fils
                        aura 0,3 sec de mieux que la moyenne de
                        sa génération (car à ce compte on
                        ne ferait que perdre).
 
 Cela veut dire que la moyenne d'un grand
                        nombre de leurs descendants sera supérieure
                        de 0,3 sec à celle de leurs congénères
                        pour des causes dues à leurs
                        parents. Dans le lot certains auront
                        beaucoup progressé, d'autres moins.
 
 Mais les méthodes d'entraînement
                        changent, les règles aussi, les pistes enfin. Il
                        est alors très difficile de comparer des
                        valeurs génétiques éloignées
                        dans le temps au seul vu des performances
                        phénotypiques.
 Cela est encore
                        plus vrai pour la plupart des disciplines
                        notées par un barême
                        de points.
  La performance a-t-elle
                        des bases biologiques ? 
 Il faut penser aux erreurs de jugement,
                        aux circonstances et aléas de la
                        compétition, aux fraudes, etc...
 
 L'appréciation de la part transmissible
                        dans les performance nous
                        parait donc relever d'une longue
                        expérience et d'une connaissance
 très approfondie
                        de la discipline concernée.
 
 Appréciation très malaisée des
                        résultats, faible transmissibilité, il
                        est difficile de constituer une lignée
                        de chiens de qualité.
 Par contre si on
                        se limite à rechercher un seuil minimum,
                        bien que déjà élevé,
                        on voit se dégager des résultats
                        distincts selon les sélections suivies.
 I1 faut donc s'adresser
                        à elles et l'on a une très forte
                        probabilité de réussite.
                        Mais trouver le futur crack relève
                        encore de la chance, améliorée par 1e
                        recours a ces lignées de travail.
 
                            
                                |  |  Bases génétiques |  L'amélioration
                        génétique regroupe l'ensemble des
                        actions destinées à accroître les
                        performances grâce à l'intervention sur
                        le génotype des
                        individus.L'expression P des
                        performances réalisées résulte de l'action
                        combiné de 1'environnement E et de la
                        génétique
                        G.
 
 Celle-ci dépend du choix des
                        reproducteurs, c'est-à-dire la
                        sélection, et de leurs modalités d'utilisation,
                        en race pure dans le cas présent.
 On appelle souvent sélection
                        traditionnelle celle qui repose
                        sur la
                        connaissance par l'éleveur des
                        particularités individuelles de ses
                        animaux, et sélection moderne
                        celle qui fait appel à l'interprétation
                        mathématique de performances recueillies
                        dans des structures d'élevages
                        organisés, régies par la loi sur l'élevage
                        du 28.12.1966 que les
                        pouvoirs publics voudraient
                        hélas étendre maintenant a l'espèce
                        canine.
 
 En fait la
                        connaissance des particularités est
                        toujours nécessaire. Si les techniciens
                        se sont souvent implantés à la place
                        des éleveurs c'est que
                        les connaissances de ceux-ci et surtout
                        de leurs dirigeants étaient insuffisantes,
                        voire complètement fausses. La notion de
                        race s'est alors souvent
                        identifiée dans notre pays à celle d'obscurantisme.
 
 Mais cette connaissance, pourtant
                        indispensable, n'est pas suffisante. Il
                        faut ensuite savoir mettre en oeuvre les
                        conséquences de l'observation et en
                        contrôler les résultats.
 
 Enfin on doit accepter la relativité des
                        progrès, car améliorer un
                        caractère c'est en voir disparaître un
                        autre, le stock génétique n'étant pas
                        extensible. Mais rassurons nous, à notre
                        niveau la marge de progression est
                        encore considérable sans avoir à faire
                        des choix cornéliens.
 
 Comme nous l'avons
                        vu, l'optimum correspond à un
                        environnement précis,
                        pour nous, la pratique ou la compétition
                        avec des règles précises.
 
 La sélection commence par la collecte de
                        l'information au sein de
                        la race.
 Elle est donc liée à l'activité
                        technique et administrative du Club
                        de race. I1 faut ensuite que cette
                        information diffuse.
 On me demande
                        souvent comment détecter un bon Club de
                        race, au-delà des sentiments
                        de chacun.
 Je réponds que
                        quelques critères sont suffisants :
 
                            
                                |  | -
                                Progression du cheptel et des
                                effectifs du Club - Nombre
                                de séances techniques de
                                formation pour les cadres du Club
                                (juges, confirmateurs,
                                délégués, etc...)
 - Volume
                                de l'information technique (résultats,commentaires) recueillis
                                et publiés.
 |  Il
                        faudra bientôt y ajouter la publication
                        des détections de tares inva1idantes. C'est
                        là un énorme travail qui demande bien
                        plus que les résultats des concours et
                        expositions, car il faudrait les
                        rassembler par familles de géniteurs, ce
                        qui est parfois fait, mais pas souvent.
 Puis nous devrons évaluer la valeur des
                        informations recueillies, c'est-à-dire
                        mesurer la part génétique de
                        supériorité d'un reproducteur par
                        rapport à une moyenne de référence,
                        valeur que l'on appellera différentiel
                        de sélection. Il se
                        calcule sur un grand nombre de
                        références qui déterminent
                        son coefficient de fiabilité, et à
                        partir de la supériorité moyenne
                        des enfants de celui-ci par rapport à
                        ceux là.
 
 A partir de la position du géniteur sur
                        une gamme de possibilités normalement
                        réparties, on va situer son mérite.
 On
                        peut ainsi calculer l'écart
                        réduit :  c'est-à-dire le rapport entre la
                        position de l'individu X vis-à-vis de la moyenne
  ramenée à l'écart type s.
                        Or il y a 5 écarts types dans la
                        population, donc si on ajoute 5 à cet
                        écart réduit, on a 1e probit Probit
                        =  +5 
 Toutes
                        les notes deviennent alors positives.
 Il existe d'autres
                        méthodes de calcul, mais toutes visent
                        à chiffrer l'écart de valeur.
 
 L'INRA a établi un
                        très bon index chez le cheval de course
                        à partir de la quantité
                        de gains obtenus.
 
 Chez le chien on pourrait attribuer des
                        points à tel ou tel concours (par exemple
                        10 à une sélection régionale, et 100
                        au championnat), et préparer ainsi des
                        index. Mais les esprits n'y semblent pas
                        préparés.
 
 La supériorité génétique dépend elle
                        même
 
                            
                                |  | - de
                                gènes mendéliens : peur du coup
                                de feu, du coup de bâton - de gènes majeurs : effet
                                important (comme 1a taille au
                                garrot)
 - de
                                polygènes à action additive : (pourcentage
                                de fibres....)
 |  On
                        appelle index la
                        valeur génétique additive d'un
                        reproducteur pour un
                        même caractère (endurance). On va donc
                        devoir mesurer les résultats
                        phénotypiques (concours) des parents et
                        des enfants, corriger les variations dues
                        à des effets non additifs, et calculer
                        la part qui revient aux
                        polygènes.Chez le chien, on
                        devra procéder autrement.
 L'index I, sera
                        fonction de l'écart de valeur et du
                        coefficient d'héritabilité :
 
                            
                                |  | I = h2 ( ) P
                                = niveau du géniteur
  = niveau
                                moyen des contemporains h2
                                = variance de la part
                                présumée additive, dans la
                                population de
                                référence.
 |  En
                        dessous de 0,3 i1 est très aléatoire de
                        croire à 1a sélection individuelle.Il faut
                        passer par la descendance. C'est ce qui
                        explique le succès des êleveurs qui
                        travaillent en continu sur les lignées
                        de travail, et l'échec du
                        recours sporadique à tel ou tel
                        géniteur.
 
 C'est certainement
                        dans la sélection continue du chien de
                        travail que l'éleveur verra le mieux
                        distinguer ses propres aptitudes.
 On peut réussir
                        très vite en modèle, pas en travail, à
                        moins de poursuivre évidemment
                        l'oeuvre des autres en utilisant leurs
                        sujets.
 
 Mais h2
                        varie d'une population à l'autre. Elle
                        sera élevée dans les populations
                        hétérogènes, faibles dans les autres.
 
 Le progrès sera donc plus rapide dans
                        une race mal typée que dans une race
                        bien établie, et la réussite deviendra
                        de plus en plus dure.
 C'est à ce
                        phénomène que les partisans de la
                        théorie polygénique de la dysplasie
                        coxofémorale attribuent la stagnation de
                        certains programmes d'éradication.
 
 Pour notre part nous pensons plutôt à
                        des facteurs prédisposants, communs à toute
                        l'espèce, plus ou moins corrélés à
                        des facteurs favorisants (précocité) et qui à
                        la suite de circonstances malencontreuses
                        (erreur d'élevage avec adjuvants
                        divers) vont déclencher l'anomalie.
 Nous aurons alors
                        effectivement des sujets détériorateurs,
                        ce qui justifie des
                        programmes de sélection collective, mais
                        dans la plupart des cas i1 y aura
                        plateau de sélection si l'on n'intervient
                        pas sur les facteurs déclenchants,
 Il y a plateau
                        de sélection quand la part
                        génétique de la variation devient trop
                        faible dans une population pour compenser
                        les causes fortuites de variation.
 |  
 
                    
                        | L'Identification
                        est bien assurée par le tatouage.Il faudrait
                        ensuite effectuer le contrôle
                        des filiations, car comment progresser
                        si les déclarations sont fausses ?
 Nous pensons que
                        le taux d'erreur est plus élevé qu'on
                        ne pense, soit par
                        fraude, soit par inadvertance.
 Les
                        incompatibilités de robe sont le
                        meilleur moyen de les détecter, la cytogénétique
                        et les groupes sanguins ayant échoué.
                        Nous effectuons actuellement des
                        recherches sur les marqueurs sanguins par
                        électrophorèse protéique, mais nous ne
                        trouvons guère de différences entre les
                        races, alors les filiations
                        !
 
 Le contrôle des performances,
                        très lourd chez la vache laitière,
                        gagnerait à être
                        mis en place chez le chien si on veut
                        progresser, mais certainement pas par
                        des méthodes analogues à celles qui ont
                        conduit au dirigisme régressif imposé
                        par la loi sur l'élevage.
 
 A notre sens le technicien doit fournir
                        des conseils, mais c'est à l'éleveur
                        que revient la décision.
 On
                        peut sélectionner sur des bases
                        distinctes : 
                            
                                |  |  En fonction du
                                nombre de caractères voulus |  Nous
                        trouvons le débat modèle-aptitudes,
                        mais bien amplifié 
 Un chien d'arrêt doit avoir au moins
 
                            
                                |  | - du flair - de la
                                robustesse
 - de la
                                souplesse mentale
 - une
                                discrimination des odeurs
 - la
                                capacité d'arrêt
 - de la
                                perspicacité
 - de la
                                concentration.
 |  Déjà 7
                        caractères auxquels on ajoutera un port
                        de tête, un type de quête,
                        une vitesse de parcours, etc...On va donc
                        sélectionner sur n
                        caractères simultanément.
 Mais sont-ils
                        compatibles ou non entre eux ?
 Sont-ils
                        indépendants ou non les uns des autres ?
 Peut-on trouver
                        des corrélations positives ou négatives
                        qui permettront de simplifier le choix ?
                        Ainsi nous avons trouvé des
                        corrélations positives entre la vitesse
                        du whippet et la longueur de la queue ou
                        du tibia, ainsi qu'avec un jarret clos
                        qui dégage le passage des antérieurs
                        entre
                        les postérieurs (ou
                        n'est-ce qu'une généralisation abusive
                        d'observations triées ?).
 
 La sélection
                        corrélative est efficace et
                        simple mais dangereuse.
 En effet nous
                        trouverons beaucoup de fausses
                        corrélations (exemple : les défauts
                        de pigmentation du chien sont des signes
                        de dégénérescence). Il suffit
                        alors d'étudier et d'écouter, de
                        réfléchir pour en éviter le piège.
 
 Mais il y a aussi les corrélations
                        temporaires, qui ont donné naissance aux
                        raceurs. Il y a bien présence de 2
                        caractères liés chez un crack, mais qui vont
                        peu à peu se disperser dans la
                        descendance et perdre alors toute signification.
                        Il y a les corrélations dues a un
                        patrimoine commun, qui se maintiennent
                        dans un élevage donné grâce à une
                        bonne consanguinité, mais ne sont plus
                        transposables ailleurs.
 
 Donc la sélection
                        corrélative devra toujours être
                        contrôlée, vérifiée, et ne
                        devra pas être trop vite généralisée
                        pour les caractères à faible héritabilité.
 Or plus on va
                        sélectionner de caractères
                        indépendants plus le progrès ralentira,
                        car il répond a la formule
  pour n caractères.
 On
                        peut tenter chez le chien la sélection
                        sur seuils indépendants.
 On définit chaque caractère recherché
                        et on fixe le seuil éliminatoire.
 C'est un peu le
                        principe de la confirmation.
 On ne retient que les sujets qui n'ont
                        subi aucune élimination partielle.
 Elle élimine donc
                        les sujets exceptionnels, les
                        améliorateurs d'une race dont les
                        qualités seront négligées.
 S'il subsiste
                        néanmoins des sujets de qualité sur
                        tout, il y en aura si peu que
                        leur rôle améliorateur sera nul.
 En effet l'amélioration
                        pour la race est 1e fruit de l'écart de
                        valeur par le nombre
                        de descendants produits.
 
 L'examen de confirmation, même bien
                        effectué, nous paraît donc une
                        hérésie dans sa conception : sélection
                        par seuils éliminatoires de caractères
                        indépendants.
 
 Il gagnerait à être remplacé par un
                        examen de salubrité pour éliminer
                        les tares invalidantes à déterminisme
                        génétique certain, et prolongé par un
                        système de recomnandation sur
                        péréquation de facteurs.
 
 On peut ainsi
                        citer comme une excellente référence la
                        grille
                        d'admission des
                        sujets recommandés par le Club des
                        Amateurs de Teckels.
 
 Cette race comprend 3 variétés de poil
                        et 3 variétés de format, soit 9
                        possibilités.
 
 La destination de la race est la chasse
                        avec menée à voix sur terre,
                        aptitude au terrier et à la recherche du
                        gibier blessé. Mais la plupart des
                        teckels sont en fait utilisés pour la
                        compagnie. Les proportions sont distinctes d'une
                        variété à l'autre, avec un gros écart
                        entre le Poil dur standard (chasse) et le
                        Poil long kaninchen (compagnie) .
 
 Un premier tri
                        alliant le modèle et l'ascendance est
                        effectué lors de
                        la confirmation, qui est normale au 1er
                        choix.
 1er choix signifie
                        que l'animal lors de la confirmation a
                        été noté sur un bon
                        niveau de modèle, et qu'il a sur les 14
                        ascendants du pedigree au moins 10 sujets
                        à haute récompense, dont 5 en lignée
                        paternelle et 5 en lignée maternelle.
                        Ces 10 résultats peuvent être soit en
                        modèle (beauté), soit en travail,
                        mais sans panachage.
 Il y a donc
                        constitution de lignées de beauté, de
                        travail, cohérentes entre elles.
 
 Pour éviter la
                        scission de la race en groupes dévoyés vers la
                        perte du modèle ou de l'aptitude, le
                        Club propose alors une grille de
                        recommandation comme ci-joint.
 
 
                            
                                | Grille : 
 Admission des Sujets Recommandés
                                par le C.A.T.
 
                                    
                                        |  | Poil
                                        ras | Poil
                                        long | Poil
                                        dur |  
                                        | ST
 A
 N
 D
 A
 R
 D
 | Excellent ou
                                        TB+ et 1er
                                        Choix
 TB + et 1
                                        sigle Sp et BhFK
 
 TB
                                        et 2 sigles Sp et BhFK | Excellent+ Excellent
                                        et 1er choix Excellent
                                        et Sp ou BhFK TB+
                                        et (Sp plus BhFK) | Excellent
                                        et (Sp plus BhFK) TB+
                                        et (1er choix plus Sp
                                        plus BhFK) TB
                                        et 1er choix et LST |  
                                        | NAIN et KANINCHEN | Excellent TB+
                                        et 1er Choix 
                                        
                                        | TB
                                        et  | Sp ou BhFK
 ou KschlH pour Kaninchen
 |  | Excellent+ Excellent
                                        et 1er choix 
                                        
                                        | Excellent
                                        et  | Sp ou RhFK
 ou KschlH pour Kaninchen
 |  TB et (Sp
                                        plus BhFK) * | Excellent+ Excellent
                                        et 1er choix 
                                        
                                        | Excellent
                                        et  | Sp ou BhFK
 ou KschlH
 |  . 
                                        
                                        | TB+
                                        et | Sp plusou
 | BhFK KschlH
 |  |  . 
                                    
                                        | BhFK
                                        : aptitude au renard au
                                        terrierSp : aptitude à crier
                                        sur la voie du lièvre
 KschLH : aptitude à
                                        faire sortir le lapin du
                                        terrier (pour Kaninchen)
 LST : livre de sélection
                                        sur le travail
 | Excellent
                                        + : Très haut
                                        niveau de modèle TB+
                                        : véritable TB à
                                        distinguer du TB, parfois
                                        généreux. |  |  Aucun géniteur n'est
                        recommandé s'il n'a pas au moins le
                        niveau de TB en modèle (soit
                        C dans la gamme 0-5).
 La plupart du temps il faut TB+
                        (soit B-C) soit Excellent (B), parfois Excellent
                        + (A).
 
 Aucun sujet à modèle exceptionnel n'est
                        écarté, sauf dans la variété
                        standard poil dur, utilisée avant tout
                        à la chasse dont la prise en compte
                        devient déterminante.
 
 I1 y a donc
                        respect de la diversité commerciale, de
                        la variabilité génétique, de la
                        continuité généalogique, de la
                        primauté aux caractères héritables (morphologie)
                        et de la nécessité de maintenir les
                        aptitudes.
 
 Aucun sujet de grande qualité au travail
                        n'est écarté, sauf s'il ne
                        répond pas au standard, avec un niveau
                        Bon.
 Enfin les
                        niveaux d'exigence sont périodiquement
                        révisés selon l'évolution de la
                        demande et de la structure génétique de
                        chaque groupe. La seule
                        réserve que l'on peut faire à ce
                        système, c'est que l'évaluation du
                        modèle soit obligatoirement faite par
                        une commission, à l'occasion de la
                        Nationale d'Elevage. Des questions de
                        lieu et de personnes peuvent donc
                        interférer avec la génétique, sans
                        parler des aléas de l'état d'un animal
                        à un moment donné.
 Inversement il y a aussi de ce fait une
                        grande cohérence, qui rappelle les
                        opérations de pointage chez les bovins.
 
                            
                                |  |  En fonction de la
                                relation de parenté |  La
                        sélection individuelle, sur les
                        performances du géniteur n'est
                        efficace que pour les caractères à
                        forte hêritabilité (modèle). Elle ne
                        devrait donc pas être suffisante pour le
                        travail.
 Il en est de même
                        pour la sélection sur l'ascendance c'est-à-dire selon le
                        pedigree, si l'on admet une faible h2.
 Mais la pratique
                        démontre le contraire.
 
 Nous devons donc admettre que pour la
                        plupart des disciplines les facteurs déterminant
                        l'aptitude ont une bonne héritabilité
                        soit qu'ils soient liés à la
                        morphologie (aptitude à l'effort
                        physique), soit que les bases psychiques
                        relèvent elles-mêmes surtout de gènes
                        majeurs, thèse qui correspond à notre
                        sentiment et à diverses études
                        comparatives chez les jumeaux humains
                        où certains auteurs ont avancé des
                        coefficients d'h2 supérieurs
                        à 0,6 pour 1e concept intelligence.
 Piacentino la tient pour probable chez le
                        cheval.
 Mais la sélection
                        sur les collatéraux, productive pour le
                        modèle, peut nous fournir une
                        approximation intéressante sur le degré
                        d'homogénéité des patrimoines, donc
                        leur probabilité de transmission
 La sélection la
                        plus efficace est cependant celle fondée
                        sur la descendance.
 
 Remarquons qu'une
                        sélection dite généalogique sera en
                        partie une sélection sur descendance si
                        l'on a des données concernant la
                        génération des arrière grands
                        parents. C'est une affaire de rédaction
                        de pedigrees. Une continuité
                        généalogique de résultats supérieurs
                        à la moyenne est en fait un testage
                        relatif, qui laisse une incertitude sur
                        la valeur réelle du géniteur, mais
                        accroît les chances de réussite d'autant
                        plus qu'il y a davantage de sujets
                        notés.
 
 Attention
                        néanmoins a l'irruption possible d'un
                        détériorateur dans le génotype.
 
 Nous devrons donc trouver un moyen terme
                        entre la sécurité (tous les
                        ascendants connus doivent avoir prouvé
                        leur valeur au travail) et la possibilité
                        (au moins les 6 ascendants les plus
                        proches).
 |  
 
                    
                        | Le
                        progrés génétique vise a mesurer la
                        part qui revient à la génétique
                        dans l'amélioration des performances, en
                        calculant la différence de valeur
                        entre deux générations successives d'animaux
                        soumis à la sélection.
 Le progrès génétique attendu
                        estime l'écart entre la valeur phénotypique
                        moyenne des produits des géniteurs
                        sélectionnés et celle des animaux
                        de référence, qui sont ici les
                        géniteurs de la génération
                        précédente.
 Il est fonction :
 
                            
                                |  | - de l'intensité
                                de la sélection (taux de sujets
                                conservés) qui est liée aux
                                écarts de valeurs. - de la
                                variabilité génétique de la
                                population.
 Les
                                progrès sont plus intenses dans
                                une population hétérogène,
 - de la
                                variabilité phénotypique qui va
                                interférer sur les estimations.
 - des
                                intervalles de générations (plus
                                ils sont courts, plus le progrès sera
                                rapide).
 - de la
                                corrélation entre valeurs
                                phénotypiques et génotypiques.
 |  L'intensité
                        de la sélection demande à prendre en
                        compte le nombre de sujets que l'on peut
                        améliorer, donc la prolificitê des
                        géniteurs. Il
                        y a de multiples convergences a retenir
                        la prolificité comme un
                        témoin majeur de salubrité génétique
                        et comme un facteur décisif du progrès
                        génétique chez le chien.
 Se pose en effet
                        le rôle du sexe.
 Génétiquement
                        mâle et femelle comptent autant.
 Mais la mère a un
                        rôle prépondérant dans la mise en
                        place du comportement, donc dans
                        une partie du phénotype de travail.
 En outre les facteurs affectifs de l'éleveur
                        ne peuvent pas être
                        écartés. S'il peut choisir son étalon,
                        en dehors de son élevage, il est tenu
                        par le niveau des lices qu'il possède.
 
 Enfin l'insémination
                        artificielle reste marginale et sans
                        programmes de contrôle de descendance.
                        Donc la multiplication des produits d'étalons
                        reste faible.
 
 Contrairement a l'opinion de beaucoup,
                        nous soutenons donc que la pression de
                        sélection doit rester modérée chez les
                        mâles, ce qui assurera le maintien d'une
                        bonne variabilité génétique dans la
                        race, mais qu'elle doit être plus
                        stricte chez les femelles qui assurent la
                        perpétuation des lignées et la mise
                        en place du comportement ethnique.
 
 Cela est encore
                        plus vrai pour le chien de travail.
 |  
 
                    
                        | Le
                        choix du jeune sera important pour l'utilisateur.
 D'une part il
                        devra tenir compte de son ascendance, et
                        rappelons le, sur plusieurs
                        générations.
 
 D'autre part il faudra tenir compte des
                        collatéraux.
 
 
                            
                                |  |  Les groupes
                                comportementaux |  Le
                        rôle du caractère est important.
 
  CAMPBELL, puis la
                        plupart des éthologistes, estiment que
                        les bases du comportement sont
                        déterminées à 7 semaines, sans être
                        encore faussées par le monitorat
                        maternel ou l'action humaine. 
 
  Nous avons ainsi proposé 20
                        groupes de chiens, selon
                        leurs modes de relation ou d'expression.   comp5 
                            
                                | Niveau
                                de réactivité 
                                    
                                        | Bagarreur
                                        ou rebelle |  
                                        | Indépendant |  
                                        | Obéissant |  
                                        | Tendre
 |  
                                        | Peureux
 |  | Mode
                                d'expression 
                                    
                                        | Voix
 (aboiement)
 |  
                                        | Dent (morsure)
 |  | Tendance
                                interne 
                                    
                                        | Extériorisée
 | Bruits Attaques
 
 |  
                                        | Inhibé
 | Gémit
 Grignote
 |  |  On
                        peut naturellement subdiviser ces
                        catégories mais elles recoupent
                        à peu près tous les cas connus.
 Les groupes A, E de dominance seront
                        rarement aptes au travail, Rebelles et
                        peureux sont d'ailleurs assez rares.
 
 Les tendres (D) peuvent être assez
                        fréquents chez les chiens d'arrêt
                        de type épagneul.
 
 La distinction entre muets et aboyeurs,
                        dotés de mordant ou timides,
                        est assez classique pour ne pas avoir à
                        s'y appesantir.
 
 La tendance à extérioriser ou
                        intérioriser les émotions se rapproche
                        certes du cas précèdent, mais elle le
                        dépasse et peut servir de guide
                        éducatif, pour mieux comprendre l'animal
                        et donc éviter des erreurs.
 
 
  D'autres batteries de tests
                        ont été proposées. 
 Les déplacements
                        en endroit ouvert et inconnus permettent
                        de mesurer la réactivité
                        émotionnelle du sujet à partir du
                        comportement exploratoire (miction,
                        défécation, toilettage, ingestion,
                        exploration, fuite, etc...).
 Beaucoup d'auteurs
                        ont pris la défécation comme indice d'affectivité, ce que
                        conteste RASQUAIN.
 
 La latence est le temps que met
                        le chiot à s'engager dans 1'espace ou à
                        s'y mettre en mouvement.
 
 On a souvent examiné le comportement
                        individuel de chiots au sein d'une portée
                        à laquelle on jette un os. WRIGHT
                        distingue alors une dominance de compétition
                        ou comportement d'affirmation de soi, par
                        rapport à une dominance sociale,
                        affirmation sur l'autre.
 MURPHEE, FOX et d'autres
                        se sont appuyés sur des tests
                        physiologiques, et notamment
                        le rythme cardiaque.
 
 Un rythme faible (autour de 80)
                        correspondrait à des sujets timides, 120
                        à des stables. Les rythmes élevés
                        correspondraient a un contrôle orthosympathique.
                        Mais le whippet à la fois le plus stable
                        et le plus performant
                        que nous ayions connu avait un rythme
                        très lent (en dessous de 50) au
                        repos.
 
 A cela MURPHEE répond
                        que la bradycardie de l'adulte chez le pointer,
                        est une réponse à la soumission passive
                        et amicale à l'homme.
 
 Le taux de dérivés des
                        corticosurrénales dans l'urine a été avancé
                        par ZARROUK et l'équipe
                        de MONTAGNIER, mais la
                        signification en est
                        aujourd'hui controversée.
 
 TOMAN, cité
                        par VASTRADE, propose
                        4 types fondamentaux :
 
                            
                                |  | L : chef
                                de meute F :
                                obéissant docile
 G :
                                indifférent
 A :
                                peureux ou farouche.
 |  Il
                        examine la portée dans un endroit
                        inconnu, puis à l'approche de l'éleveur,
                        à l'arrivée de la nourriture, devant
                        des bruits divers, au retour de la mère,
                        etc.. .
 Tous ces tests ont fait l'objet d'une
                        étude critique de RASQUAIN, lors du
                        Séminaire de Namur.
 
 Nous en
                        retiendrons qu'ils permettent d'écarter
                        assez vite des sujets
                        impropres au travail, qu'ils peuvent
                        aider au choix du futur travailleur, mais
                        que ni leur précision ni leur fiabilité
                        ne sont suffisants pour
                        faire le choix.
 
                            
                                |  |  Les tests d'aptitude
                                naturelle (TAN) |  Confronté
                        d'une part aux nombreuses doléances d'acheteurs
                        trompés ou déçus, mais aussi à la
                        réputation comportementale désastreuse
                        du chien de
                        race qui à travers divers médias ou
                        professionnels devenait dangereuse pour
                        notre élevage, le Ministère de l'Agriculture
                        a insisté pour que la
                        sélection prenne en compte le caractère.Après beaucoup d'hésitations
                        apparentes, les Clubs de race ont
                        proposé les TAN.
 
 Ceux-ci soulèvent
                        diverses questions.
 
                            
                                |  |  Age de
                                réalisation |  Dès
                        8-10 semaines les aptitudes ont été
                        orientées par l'éducation et ont donc
                        perdu leur valeur génétique. 
                            
                                |  |  Niveau
                                exigé |  Toute
                        exigence précise correspond à un
                        certain dressage et pis encore à
                        une adaptation aux sacrosaints
                        règlements de compétition. Il y aura
                        dans ce cas une amorce de dérive,
                        souvent très réductrice.Nous retrouverions
                        pour le travail les erreurs que nous
                        déplorons pour le standard dans la
                        confirmation.
 
                            
                                |  |  Nature
                                des épreuves |  II
                        conviendrait de définir au préalable
                        les traits comportementaux transmissibles
                        isolément ou par groupes cohérents,
                        afin de les
                        analyser.Nous avons vu
                        combien grandes sont les incertitudes des
                        tests
                        d'analyse du
                        caractère, les hypothèses sur l'héritabilité,
                        les traits comportementaux à support
                        héréditaire identifiable.
 
 La Société
                        Française de Cynotechnie peut nous
                        permettre de faire un
                        grand pas en avant si nous parvenions à
                        constituer un groupe d'utilisateurs
                        chevronnés et de psychologues canins
                        pour définir d'abord une liste
                        de tendances comportementales distinctes,
                        puis proposer des hypothèses
                        de transmission.
 
 Les généticiens
                        du comportement ne peuvent rien sans les
                        éleveurs de
                        travail. Ceux-ci peuvent perdre des
                        années d'effort faute de méthodologie
                        correcte.
 
 Le Séminaire
                        Canina de 1986 a regroupé diverses
                        approches des TAN.
 Chez le chien de
                        défense ORTEGA propose
                        de chercher la sociabilité (mais est-ce
                        naturel ou acquis ?), la résistance aux
                        stress, le courage avec une bonne
                        réaction de Défense-active.
 Il souligne la différence entre la
                        réponse spontanée, franche et nette,
                        et la réponse ritualisée, hésitante et
                        contournée. Le compotement agressif a
                        une composante nettement héréditaire (HUMPHREY,
                        VARNER, KRUSCHINSKII, CLARK).
 
 La qualité des épreuves est
                        indissociable de celle du notateur, qui
                        doit être expérimenté.
 
 DUTEIL expose
                        le TAN du Beauceron pour rechercher
                        sociabilité, émotivité
                        au coup de feu, hardiesse face à la
                        menace du bâton, avec une échelle
                        à 5 points.
 Il en propose
                        naturellement l'exploitation en
                        consanguinité pour faire des lignées
                        de travail.
 La fiche d'examen
                        proposée parait tout à fait convenable.
 
 Par contre MERY défend
                        pour le briard ce qui est pour nous l'erreur
                        classique, en confondant test et
                        sélection et en proposant une méthode d'analyse
                        fondée sur des résultats globaux, c'est-à-dire
                        cumulant tous les facteurs peu
                        utilisables.
 
 Le berger picard,
                        avec un peu plus de précision, ne parait
                        pas non plus s'être
                        intéressé à une approche efficace.
 
 Pour le berger
                        allemand SAORIN rappelle
                        les arguments favorables à l'hérédité
                        du caractère, et insiste enfin sur le
                        rôle des femelles.
 
 Dans l'état des tests pratiqués le plus
                        souvent, on ne tient pas assez compte de
                        celles-ci.
 
 Rappelons que le comportement de race est
                        pour l'essentiel établi par la mère et
                        les contemporains de portée.
 
 Parler de lignées
                        maternelles améliorerait probablement
                        beaucoup nos analyses.
 
 SAORIN cite le
                        règlement de Vichy pour les BA, avec
                        Sociabilité, Equilibre, Attitude au coup
                        de feu, Courage. Le programme parait
                        orienté vers l'aptitude à la
                        compétition plus qu'aux simples
                        qualités naturelles.
 
 Peut être moins formalisé que chez le
                        Beauceron le règlement du Berger allemand
                        permet aussi d'éliminer les sujets
                        arrivés impropres, sans pour autant
                        avoir de valeur génétique négative.
 Un bon
                        propriétaire ne peut pas fabriquer un
                        bon chien si
                        son patrimoine génétique est médiocre.Par contre
                        on peut facilement détruire un animal
                        qui aurait fait merveille en
                        d'autres mains.
 Le Berger belge
                        bénéficie de ce que son Président, le Dr SURGET est un excellent
                        spécialiste en génétique du
                        comportement. Mme DEMILLER décrit les
                        principes retenus, qui s'appuient sur les
                        bases de notre analyse du caractère,
                        et vise à rechercher un caractère
                        équilibré plus qu'à chercher l'aptitude
                        à la compétition.
 Ils distinguent justement crainte et
                        timidité.
 
 Dans l'ensemble on retrouve des épreuves
                        analogues aux précédentes, avec un souci
                        de prudence dans leur interprétation.
 
 GELINEAU propose
                        une orientation analogue pour le Bouvier
                        des Flandres, en
                        soulignant justement le danger du
                        dirigisme, et l'effet incitatif des bons
                        résultats.
 
                            
                                | Nous
                                ne répéterons jamais assez que
                                la sélection consiste avant
                                tout
 à
                                promouvoir les meilleurs et non
                                à éliminer des défauts
                                partiels,
 ce qui risque de généraliser la
                                médiocrité.
 |  Le Boxer a lui-même
                        le même type d'épreuves, ainsi que le
                        Schnauzer et le Rottweiler.
 L'examen des tests pour chiens de
                        défense montre donc à chaque fois
                        recherche de sociabilité, de stabilité
                        émotionnelle, d'ardeur, de courage,
                        de mordant. Les pondérations, les
                        contrôles et l'utilisation des
                        résultats varient plus que les principes
                        de base.
 |  
 
                    
                        | II
                        n'y a pas de progrès génétique sans
                        contrôle mesurable des résultats.
 A défaut nous avons déjà écrit qu'il
                        n'y avait pas de sélection, mais
                        seulement exercice du pouvoir génétique
                        à des fins d'autosatisfaction pour les
                        uns, de dénigrement systématique pour
                        les autres.
 
 Lors de l'étude de la sélection à
                        seuils nous avons voulu marquer sur le
                        plan théorique le danger de ce que nous
                        appelons la "méthode
 VITTEL" : il
                        faut éliminer........
 Accumuler
                        les qualités, si difficiles à obtenir, plutôt que de se
                        braquer sur les défauts, assez faciles
                        à éliminer
 par consanguinité raisonnée
                        nous parait plus utile..
 En relisant pour
                        cette conférence les propos des uns et
                        des autrss, j'ai
                        été frappé par le constant rappel de
                        la nécessité d'une consanguinité
                        raisonnée.
 Ainsi face aux réalités de la
                        confrontation organisée, beaucoup d'éleveurs ont,
                        contre l'avis des augures, contre la
                        force des mythes, opté pour une sélection
                        rationnelle dans un domaine ou tant de
                        généticiens à calculette en
                        prédisent 1'échec.
 Si cela pouvait au
                        moins faire réfléchir les anxieux !
 
 Et pourtant, nous l'avons dit, chaque
                        résultat de concours peut prêter le flanc
                        à la critique (presque autant qu'en
                        exposition). Comme en exposition, une
                        série d'épreuves réussies sera par
                        contre représentative.
 
 Si des échecs constants peuvent être
                        dus à l'éducation et non au
                        patrimoine (aléas de la sélection par
                        élimination), des réussites constantes
                        impliquent un bon patrimoine initial (aspect
                        positif de la promotion) bien exploité
                        par des maîtres compétents. Mais si
                        utile que ce soit, cela ne permet pas de
                        mesurer le progrès.
 Dans un élevage
                        on peut l'évaluer par le taux de
                        réussite au plus haut niveau.
 Dans une race il
                        faudrait procéder à une analyse
                        numérique en 7 temps :
 
                            
                                |  | 1)
                                Hiérarchiser les diverses
                                épreuves intéressant la race,
                                tant par nature (ou
                                il devrait surtout y avoir
                                égalité entre elles) que par
                                endroit. 
 2) Noter les résultats de chaque
                                candidat sur ses n meilleures
                                épreuves (promotion
                                du bon).
 Exemple : 5 meilleurs résultats
                                sur 10 concours.
 
 3) Accentuer les écarts par un
                                barème progressif
 Exemple : Formule 1 automobile 9.
                                6. 4. 3. 2. 1 ou
                                tout autre.
 
 4) Pondérer par une note de
                                modèle à barème progressif.
 CACIB 9
                                CAC 6 etc...
 
 5) Publier le classement annuel
 
                                    
                                        |  | -
                                        Barème de travail seul - Barême de modèle seul
 - Synthèse des deux.
 |  6)
                                Analyser le niveau de la race. Pour cela prendre au hasard au
                                moins 100 sujets à naissance
                                déclarée.
 
 7) Puis à
                                3ans (ou tout autre âge), les
                                soumettre à la confrontation.
 - Pour
                                ceux ayant affronté concours ou
                                exposition cela se fera sur
                                documents.
 - Pour les
                                autres envoyer chez le
                                propriétaire actuel un expert
                                chargé de
                                fournir une estimation du niveau
                                de modèle, de la sociabilité,
                                de 1a
                                hardiesse, etc...
 |  On
                        note le tout, y compris les sujets
                        disparus, ou malades ou tarés et on peut
                        donner un indice global pour la race.
 Le travail technique est simple bien qu'il
                        demande beaucoup de discussions
                        préalables.
 Le travail
                        administratif est important.
 
 La régularité des épreuves doit enfin
                        être exemplaire.
 Si cela semble le
                        cas pour beaucoup d'entre elles, ce n'est
                        pas assez vérifié
                        pour toutes.
 Des Commissions de
                        contrôle ou d'appel, en partie externes
                        au milieu concerné
                        peuvent jouer un rôle utile de gendarme
                        ou de garde fou.
 |  
 
                    
                        | CONCLUSION 
 Un sujet aussi
                        général ne pouvait pas permettre de
                        proposer des
                        solutions concrètes, qui ne valent que
                        pour une seule race et une seule
                        discipline.
 Nous avons donc
                        cherché à poser les questions les plus
                        fréquentes et proposé des réflexions
                        à leur sujet, tout en rappelant quelques
                        règles de la génétique et du
                        comportement.
 
 Nous espérons avoir suggéré des pistes
                        de recherche ou de travail, et contribué
                        à mieux cerner les difficultés qui
                        accablent tout sélectionneur.
 
 Discipline par
                        discipline, nous verrons comment chacun
                        les ressent
                        ou les résoud.
 
 |  Guy QUEINNEC, 1988 |  haut |