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APPRECIATION

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UTILISATION

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LE SPORT LEVRIER

Guy QUEINNEC

Societé Française de Cynotechnie
Extrait du dossier sur LE CHIEN AU TRAVAIL
27, 28 Février et 1er Mars 1987
pour l'Union Internationale des Clubs de Lévriers,
UICL,
1988

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HISTOIRE ET EVOLUTION

  Le lévrier est un chien de chasse, auxiliaire du chasseur, qui fut, avec le faucon, son arme à distance. L'arc, puis le fusil, ont réduit cette fonction qui trouvait toute son efficacité dans les zones à végétation rase, clairsemée ou absente. Cependant, même en région boisée, le lévrier restait efficace dès que le gibier passait en plaine.
Associé à
une image aristocratique, jouissant d'une réputation excessive d'efficacité, il fut en butte à l'hostilité de la bourgeoisie sous Louis Philippe et interdit de chasse par la loi du 4 mai 1844. Un décret de 1986 renouvelle l'interdiction de chasser avec un chien lévrier de race pure ou croisé, ce qui pourrait amener d'intéressantes controverses au tribunal.

Classiquement le lévrier chasse à vue, et effectivement il
a une forte capacité à détecter et réagir au mouvement rapide. Mais il n'en est pas pour autant dépourvu de flair. N'est-ce pas un whippet qui a remporté le championnat de cavage en 1985 ? Nous avons souvent vu nos propres whippets supplanter des épagneuls et setters sous la pluie normande. Il semble bien que l'oreille leur serve beaucoup, à voir la vivacité de leur réaction dans les promenades au long des laies landaises.
Par contre ils répugnent à franchir l'eau, les buissons, les ronciers, du moins pour les races a poil ras. Il semble que les lévriers celtes aient conservé plus de hardiesse en sous bois.

Dès 1855
Eugène CHAPUS propose le coursing, derrière lièvre vivant pour remplacer la chasse interdite. Des essais sont effectués à Bagatelle en 1879. Le coursing fait en France une apparition éphémère de 1890 à 1894.
Selon SAUVETERE : "to course" est un vieux mot anglosaxon qui "veut uniquement désigner la poursuite et la prise du lièvre par deux lévriers".

Le même auteur souligne en 1899 l'échec des essais de poursuite d'un gibier mécanique, ce qui tendrait à dire qu'au début du siècle la sélection avait maintenu des ardeurs au gibier plus qu'au jeu de poursuite.

Peu à peu, le "lure coursing", ou "poursuite à vue sur leurre artificiel" allait remplacer 1e vrai coursing. Cette activité se conservait
sur un mode mineur dans le cadre des actitivés de l'Union Internationale des Clubs de Lévriers. C'est en 1984 que Max BRANDILY, Président du Club des Sloughis et Lévriers d'Afrique, obtenait de la SCC la création des Epreuves de Poursuite à vue sur leurre, dont il allait ensuite parfaire le lancement.

Le racing, ou course sur cynodrome derrière un lièvre mu par une machinerie, est bien plus tardif. Le lièvre mu électriquement est inventé aux U.S.A., puis passe en Angleterre avec la Greyhound Racing Association et le cynodrome de White City.
Il apparaît en France, venant de Grande Bretagne, en 1927 avec publication d'un premier code des courses par le Greyhound Club de France selon J. MIQUEL. Le journal "France Greyhound" parait le 27.11.1927. Mais le Sénat refuse l'autorisation. Sur action du marquis de l'Aigle, M. QUEILLE donne son accord en 1933, où est publié le "Code des courses de lévriers de la Société d'encouragement aux courses de chiens en France et aux colonies".

Le décret créant le pari mutuel pour lévriers est publié le 25 février 1933 (J.O. du 26).

Diverses réunions privées ont lieu, mais 1e racing va se développer en 1937 avec le cynodrome de Courbevoie.

La guerre allait porter un coup fatal au cynodrome de Courbevoie.
Le racing ne devait susbister que près de Paris grâce a la passion de M. VERCHERE, Président de la Société Française de Courses de Lévriers qui à Bry sur Marne maintenait quelques épreuves libres derrière un leurre tracté par fil et poulies. L'équipement, simplifié, permettait à M. VERCHERE d'effectuer de multiples démonstrations sur divers stades, et de maintenir ainsi le sport lévrier.

Bien que les diverses instances prévues par la loi ne se soient
plus réunies, la Direction des Haras accorde en 1960 à la SFCL le droit d'organiser des paris selon .ta réglementation ancienne.

En 1968, M. SUDRES devait à Colomiers, banlieue de Toulouse, tenter de lancer une nouvelle organisation. Mais faute d'autorisation, il laissait le flambeau à divers passionnés, dont Mme QUEINNEC. Nous cherchions à l'époque les moyens de faire des études chiffrées de génétique canine, et tout naturellement nous avons pensé aux courses de lévriers, et crée en 1969 la Société Méridionale des Courses de Lévriers qui était la seconde a bénéficier du pari mutuel, très vite suivie de l'Association Normande de Courses de lévriers de M. BISPE.

Mais les Haras souhaitaient alors contenir les courses dans une nette médiocrité, en favorisant le laxisme de gestion et en limitant les autorisations à quelques épreuves par an.

Peu a peu nous avons obtenu une amorce de changement d'attitude en partie parce que l'administration s'opposait à de gigantesques projets d'origine américaine, d'abord au Bois de Boulogne, puis dans une Ile de la Seine. Malgré les réticences des deux autres Sociétés, nous avons proposé, rédigé, et fait adopter un projet de Fédération, la Fédération Française des Courses de Lévriers, avec amorce d'harmonisation et de Code des Courses. Le Président en fut naturellement M. VERCHERE, qui estima malheureusement opportun de déposer à la Préfecture des statuts très différents de ceux adoptés en commun. Dès lors la césure était créée, qui au travers de multiples conflits d'orientations et de personnes devait créer une dualité de structures. Disons que les courses de lévriers des années 1970-75 tenaient trop souvent de la kermesse et des arrangements permettant à quelques uns d'orienter activement les résultats. L'un des axes majeurs était d'empêcher la mise en évidence des meilleurs lévriers, d'une part pour conserver un monopole des ventes à certains dirigeants, d'autre part de récompenser les fidèles en faisant gagner des lévriers médiocres mais confrontés avec des sujets âgés ou blessés.

Le climat psychologique était déplaisant pour ceux que passionnaient la recheche d'améliorations.

Il existait ailleurs une organisation internationale, l'UICL (Union Internationale des Clubs de Lévriers), fondée par la France et la Belgique, et dont la réputation nous était venue aux oreilles. Mais la France s'en était retirée, en raison d'antagonismes entre dirigeants français, tantôt de la S.C.C., tantôt des lévriers, et ceux soit de la F.C.I., soit de l'UICL. Or l'accord de la S.C.C. était nécessaire a notre adhésion, tandis que 1'UICL n'admettait pas le pari mutuel. C'est grâce a la compréhension de M. POUCHAIN, alors Président de la SCC, que nous avons pu obtenir l'autorisation de solliciter notre adhésion à 1'UICL. Les conditions étaient que nous devions prendre à notre charge tous les frais financiers, et ne pas demander de reconnaissance formelle à la S.C.C.. Ainsi les lévriers français pourraient disputer les courses internationales sans que pour autant la SCC ne doive reconnaître l'UICL. Avec des hauts et des bas l'ambiguïté allait persister jusqu'en 1987 ou l'action conjuguée du Pt MICHEL et de Didier ROSHARDT reposait correctement les relations FCI-UICL, et partant la position de la France.

En 1973 nous étions donc, grâce à l'appui résolu de la Suisse,
et notamment des époux CHARLES invités à l'UICL comme concurrents. Cette année là, invités au championnat européen de l'UlCL, un de nos whippets Snob des Allëles, était, le premier depuis la guerre à remporter sa demi finale et faire bonne figure en finale malgré une chute.
Il apparaissait a priori inepte de séparer les courses UICL et celles à pari mutuel, qui faisaient appel aux mêmes lévriers et a des équipements analogues.
Mais la Société Lémanique des Courses de Lévriers, puis 1'UICL nous avait montré ce que pouvait être le sport lévrier, et la différence de conception comme de qualité entre nos kermesses villageoises et de vraies courses sur cynodrome. M. MEDINA, habitué des cynodromes d'Espagne, Mme de SAINT-SEINE enthousiaste des courses britanniques avec plusieurs autres dirigeants dont M. de ROMANS, Mme de BEARN, oeuvraient pour une amélioration technique du pari mutuel. A cette époque on préconisait des rayons de virage de 20 m, les courses avaient lieu tantôt corde à gauche, tantôt corde a droite, avec ou sans muselière, avec des dossards variant d'une Société a l'autre, etc..

Nous parvenons alors à créer la Fédération Nationale des Courses
de Lévriers, rivale de la Fédération Française, et à obtenir plusieurs autorisations nouvelles de pari mutuel pour nos adhérents. Mais les tensions d'un Championnat de France, nouvellement créé par nous et accueilli avec ironie mordante (médailles en chocolat) par la FFCL. allaient rendre difficile la coexistence de dirigeants motivés par le gain et de ceux motivés par le sport. Le respect d'une réglementation conforme aux règles de confirmation d'une part, au respect de l'UICL d'autre part, ne tardait pas à devenir trop lourd pour certains. Un nouveau Président était élu, et la Fédération Nationale éclatait, puis disparaissait, ses membres rejoignant la Fédération Française qui enfin, cohérente, proposait bientôt un Code des courses et, sous l'impulsion de M. VERCHERE, Mme de SAINT-SEINE et Mme de BEARN, bâtissait le socle de son développement actuel, avec la Fédération des Sociétés de Courses de Lévriers.

En 1975 les rescapés de l'UICL, soutenus par la SCC,
trouvaient un nouvel appui auprès de Yves LELONG, ancien responsable de la Société des Courses d'Alger et Président du Club des Amateurs de Greyhound. M.LELONG pour avoir dirigé une Société active ne pouvait pas accepter de voir engager des paris dans les conditions de précarité installées en France. Dans le même temps la dégradation des aptitudes du cheptel lévrier le préoccupait. La Fédération Française demandait de son coté au Ministère de l'Agriculture de lui confier le livre généalogique pour Greyhounds, si ce n'est d'autres lévriers.

Sensibilisée à cette demande, la SCC acceptait alors la proposition de M. LELONG de voir créer des épreuves de travail. Elle créait le 12.1.77 une sous-commission d'utilisation, et MM. LELONG et QUEINNEC rédigeaient un projet de réglementation. Par la suite une commission Lévriers allait amplifier ces débuts jusqu'aux textes de mars 1987. La première épreuve officielle avait lieu a Toulouse en 1977, le premier carnet de travail lévriers étant fourni a Lobélie des Allèles. Les conflits d'orientation (victoire par tous les moyens licites ou non, irrégularités de confirmation, toisages frauduleux, etc...) allaient provoquer de nouveaux ravages dans les diverses Commissions Lévriers successives et inciter la SCC à tempérer les à coup en nommant des personnes extérieures au monde lévrier. Quels que soient les désaccords qui ont pu nous opposer à certains choix ponctuels, il nous faut aussi rendre hommage à Didier ROSHARDT pour son approche large et dépassionnée des problèmes pendants.

Il nous reste à espérer que les concessions faites ne seront pas pour le sport lévrier des concessions à perpétuité...

Une première réunion à la SCC, le vendredi 13 février, allait sceller dans un excellent climat, la réconciliation entre une Fédération revigorée sous la houlette du Pt LEFOL et la Commission Lévriers toujours présidée par Y. LELONG.

Entre temps de nombreux lévriers français allaient remporter les titres européens :

  Le Saluki Nourham Yaneb Khor, à 2 reprises
Les Greyhounds Ilmen del Matagato et Uranie de New Stella
Les Whippets Trackman de Grillemont, Van Houten de la Meute de l'Eperon à 2 reprises, Silky But Fast du Merle Blanc.
 

Si ces résultats attestent de la réussite du système initié par MM.QUEINNEC et LELONG, ils traduisent aussi l'amélioration des installations rendue obligatoire par le règlement SCC et qui paraît s'amplifier chez certaines Sociétés à Pari Mutuel. Ils ont parallèlement accru les divergences modèle-aptitude qui sont à la source de tous les conflits lévriers depuis 1970, d'abord a propos du Greyhound, puis du Whippet, probablement demain pour 1'Afghan.

STRUCTURE ET IMPORTANCE

- Les Associations

  Les associations sont de 3 types :

- Non reconnues
Ce sont des associations type loi 1901, groupées en général autour d'un éleveur, qui font des démonstrations itinérantes ou des amicales sur un stade. Quelques unes sont même équipées d'un cynodrome.
En fait leur rôle est avant tout de dressage et d'entrainement.
Selon les cas, elles sont parfaitement admises, ou au contraire accusées de paris clandestins. Une sanction judiciaire aurait même été prononcée à Perpignan.

- Les Sociétés à Pari Mutuel
Elles sont obligatoirement regroupées dans la Fédération des Sociétés de Courses de lévriers et communément appelées Sociétés, par opposition aux Clubs (affiliés à la SCC).
Ces Sociétés sont contrôlées par le Ministère de l'Intérieur et le Trésor pour les jeux, et sur le plan technique sont contrôlées par le Ministère de l'Agriculture, Direction Générale des Haras, bureau des courses. C'est lui qui accorde les autorisations sur proposition de la Fédération.
Le Président national est le Dr LEFOL (Caen), le Secrétaire Mme MARET (Lyon).
Il existe 21 Sociétés, en activité ou en création (dont une à l'Ile de la Réunion), dont 14 actives en 1984 à Paris, Marseille, le Havre, Maulévrier, Toulouse, Mont de Marsan, Lille, Libourne, Evreux, Lyon, Villeurbanne, Périgueux, Cabourg, Montauban, Ardèche.
Le montant annuel des jeux est d'environ 1 milliard de centimes, dont 10 % reviennent aux organisateurs. En outre ils perçoivent une partie des 1,50 % destinés a encourager l'élevage du lévrier.

- Les Clubs agréés

Ce sont des Associations 1901, affiliées à la Société Canine Régionale, obligatoirement équipées d'un cynodrome permanent doté des installations réglementaires. Après 2 années de stage, elles sont agréées par la Commission Lévriers et peuvent alors organiser des épreuves de travail officielles, dites ENC (Epreuves nationales sur cynodrome).
Trois cynodromes (Lyon, Cabourg, Brantôme) sont agréés par l'UlCL pour les épreuves internationales.
A partir de 1987 il n'y aura en effet plus en France de courses nationales selon le règlement de 1'UICL. Toutes les courses nationales répondront au règlement de la SCC.

Chaque Club bénéficie d'un monopole d'agrément dans un rayon de 50 km
pour ceux qui partagent leur activité avec le Pari mutuel, 75 pour les autres ou les internationaux.
Il doit organiser des séances de dressage, d'entrainement et faire passer les épreuves donnant accès aux courses. Sont agréés ou en cours en 1987, 17 Clubs à Toulouse, Monteux, Lyon, Meulan, Libourne, Nandy, Guérande, Cabourg, Mont de Marsan, Bavay, Sélestat, Vichy, Néris les Bains, Neuilly sur Marne, Moineville, Angoulême, Parigné d'Evêque.
Quelques autres, sont en instance.
Par conséquent les Sociétés et les Clubs sont en nombre a peu près égal, et disposent ensemble de plus de 23 cynodromes dont 6 sont mixtes (Société et Clubs), 5 réservés aux Sociétés, et 12 réservés aux Clubs.

- Les épreuves de poursuite et le coursing
Le coursing répond au règlement de l'UlCL. Il est pratiqué à Bavay dans le Nord.
Les lévriers courent à 2 derrière un leurre qui zigzague entre des portes. Ils marquent des points en passant entre ces portes, donc en suivant le leurre au près.
Les EPVL (épreuves de poursuite à vue sur leurre) sont des sortes de chasse simulée conduisant les paires de lévriers à suivre un leurre en zigzagant, mais sans portillon. Ils peuvent donc anticiper, crocheter, doubler, etc... Demandant peu de matériel et peu de dressage, ces épreuves s'adressent en priorité aux races qui ne souhaitent pas faire de courses. Elles sont organisées soit par les Clubs agréés, soit par les Clubs de race, soit par des Clubs de PVL.
Elles connaissent aujourd'hui un vif succès,bien que les amateurs de racing les voient avec condescendance et leur reprochent une insuffisance de rigueur et de sérieux.

- Les épreuves internationales
Ce sont des courses répondant au règlement de 1'UICL, avec qualifications parfois au temps (Genève), le plus souvent à la place. Ce dernier point rend décisive la composition des séries, donc le rô1e des organisateurs .
On peut citer :

  - Les épreuves internationales ordinaires
- L'Eurocup, sélection de plusieurs épreuves à raison de 1 par pays
- Le Championnat de l'UlCL : ouvert à peu de lévriers retenus, à raison de 1 à 5 par sexe, race, pays.
- Le Championnat d'Europe : ouvert à 4 lévriers par race et sexe et par pays.
Le titre le plus prestigieux est Lauréat Beauté Performances qui associe une finale européenne et des CACIB avec un Excellent dans l'Exposition annuelle de 1'UICL.

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LES COURSES ET LEUR INTERET

L'intérêt du sport lévrier est de servir à l'amélioration de la race. Ensuite, mais ensuite seulement (d'où de multiples tensions d'intérêts contradictoires) il permet de s'amuser entre passionnés de compétition, ou de leurs chiens. C'est un loisir remarquable pour unir la famille (ou y susciter des querelles) car les besoins de l'entraînement font appel aux enfants dont la passion n'est pas la moins vive.
Ce sport est enfin un
plaisir d'une rare intensité pour chaque lévrier.

Il suffit de les voir bavant de convoitise, vibrant d'excitation frémissante, hurlant à bout de laisse, pour comprendre leur joie.


On doit d'ailleurs les munir de muselières rigides pour éviter
les combats meurtriers. Entre les courses, si on les laisse seuls, ils vont trop souvent détruire le capitonnage des automobiles ou s'en prendre aux grilles des boxes.

Les courses à pari mutuel autorisent jusqu'à 8 partants. Les
écarts sont longs pour permettre l'enregistrement des paris, gagnants ou jumelés. Enfin les courses ont souvent des handicaps, par retour d'ouverture, ou par décalage des départs.

Elles sont ouvertes aux non confirmés, mais ayant un certificat
de naissance. Seuls les Grand Prix de chaque Société et le Championnat de la Fédération sont réservés aux confirmés.

Enfin aucune exigence de vitesse n'est demandée aux lévriers,
comme a 1'UICL.
L'accès aux courses passe par une AFC (Autorisation annuelle de faire courir) délivrée a chaque propriétaire, et un Livret d'aptitude décerné a chaque lévrier apte a courir correctement en groupe.

Les courses de la SCC : (ENC) (épreuves nationales sur cynodrome) sont toutes réservées aux lévriers
confirmés, ou pour les étrangers, détenteurs d'une licence UICL. Il n'y a aucune exigence pour le propriétaire, libre ou non d'adhérer à un Club.
Par contre ne peuvent être classés, et maintenant avoir leur Certificat d'Aptitude que les lévriers à vitesse suffisante. Les départs sont rapides, jusqu'à 100 courses par jour dans les très grandes épreuves. Elles ont obligatoirrement lieu sur cynodrome fixe, agréé, avec distance mesurée et établissement d'un temps de référence, dit temps de base pour chaque catégorie.

Le jeune lévrier est d'abord dressé à suivre le leurre, soit
placé à l'arrêt devant lui, soit mieux encore arrêté derrière lui et lancé à pleine vitesse dans son champ visuel ce qui déclenche le réflexe de poursuite. Peu à peu il prend l'habitude de suivre, de virer, puis se prend au jeu et va se jeter sur le leurre à l'arrêt. Ce leurre est un flot de rubans de plastique, parfois frotté de peau de lapin. Il est mu par un fil de nylon tressé enroulé sur une poulie solidarisée à un démarreur de voiture. Un simple contact coupe à volonté le courant de la batterie et module la vitesse pour que le leurre soit à 20 m devant le lévrier; 5 poulies par virage permettent de boucler l'anneau. Dans le jargon cela s'appelle leurre ficelle, ou lapin ficelle.

Le rail dit électrique n'a rien d'électrique. Le leurre fixé au bout d'un bras de 1 m est solidarisé avec un rail métallique qui fait le tour de l'anneau. Il peut être mu par un bruyant et volumineux moteur à volant d'inertie, apte à tirer a 70 km heure un câble d'acier de 400 m.
Plus simple est le système d'autopropulsion. Le moteur, issue d'une tronçonneuse, est automobile sur le rail de guidage et réglé par radio.

Une fois dressé a suivre le leurre, ce qui est parfois immédiat,
le plus souvent après quelques essais, le lévrier doit tolérer ses congénères, ne pas les gêner, ni les attaquer. Cela résulte d'un bon conditionnement au leurre, et non au groupe. Ardent à la poursuite, le lévrier ne s'occupera pas des autres si ce n'est pour se placer à la corde, feinter en ouvrant la corde ou en coupant, pousser d'un coup d'épaule, en fait imiter le coureur cycliste de vélodrome. Beaucoup d'échecs sont dus à ce que 1e néophyte impatient, le dresseur ignorant ou pis désireux d'écarter un concurrent de son propre élevage, mettent le débutant en groupe avant qu'il ne soit prêt. Le cas le plus fréquent est celui du jeune qui tarde a partir. Dès lors ce lévrier courra en meute, derrière les autres, quitte a rétrograder s'il arrive en tête, à jouer dans le paquet, parfois à chercher à mordre. Sa carrière sera arrêtée très tôt.
Le Club Occitan du Lévrier de Sport s'est un peu fait une spécialité de rééducation des chiens gâchés par une autre structure. Nous avons d'ailleurs mis au point un sifflet ultrasonique radiocommandé qui est placé sur la casaque, la muselière faisant antenne et qui nous permet de corriger les fautes de comportement ou d'affiner l'écolage (technique de course) en faisant rétrograder le chien qui devra donc trouver l'ouverture pour repasser en tête.

Une fois prêt le lévrier passe son
CAT (Certificat d'Aptitude au Travail) avec 3 courses dans la journée, toisage, pesage, etc...

Seul le Greyhound parait fragile et peu résistant, ne pouvant
supporter plus de 4-5 courses dans une journée, et cédant souvent à la 3ème.

Dans nos essais de 1973 nous avons mené des whippets jusqu'à
17 courses consécutives de 350 m sans repos, avec un coeur dépassant les 240 pulsations au départ. Le plus résistant, Issanka des Allèles né le 17.10.73 est encore vivant et valide. Les deux autres Snob et Sanédrine des Allèles sont morts à 14 et 15 ans. Pendant cette période Snob a remporté 41 victoires consécutives en 18 mois, dont la première victoire internationale d'un lévrier français, n'étant battu à l'issue de cette série que par son fils Vardar né le 16.06.72 et mort le 7 février 1987.

Nous signalons cela pour lever les mythes de la fragilité, de 1'épuisement précoce, des fatigues cardiaques par 1'effort répété (3 km de leurre par jour pendant l'été 1973), de la nocivité des croquettes (nourris uniquement d'aliments secs).

Afghans et Sloughi apparaissent eux-mêmes inépuisables.

Mais les courbes de vitesse varient d'une race à l'autre.

La course se dispute sur des distances de 450 m pour les races
de grand format, 250 m pour whippet et PLI, et 350 m pour whippets en internationale.

Mis dans une boite de départ, avec casaque et muselière,
les lévriers s'élancent à pleine vitesse derrière le leurre. Ils peuvent atteindre 15-16 m par seconde pour le whippet, jusqu'à 16-18 pour le Greyhound, 12-13 pour l'Afghan, 13,6 pour le Barzoï, 14,5 pour le Sloughi, 14,45 pour le Saluki, 12 pour le Pointer, contre 12 pour le Colley, 9,5 pour le Bleu de Gascogne. Les records de vitesse sont de 16,21 m pour le Whippet lancé, de 18,15 pour le Greyhound lancé.
Le record continental a été obtenu a Amsterdam en 1986 par la femelle greyhound toulousaine Up the suir (475 m en 27,88 soit 17,03 m sec ou 61,300 km/heure).
En Whippet le record toulousain est à Veraben de l'Ermitage d'Allauch avec 348 m en 22,35 soit 15,43 m/sec.

La piste de recherches de l'E.N.V.T. est en effet équipée d'une
série de cellules photoélectriques couplées à un chronomètre à imprimante qui nous permet de mesurer les vitesse atteintes par fractions de 80 m donc de suivre les résultats de l'entraînement ou du régime alimentaire.

Pour ce dernier nous mesurons la chute de vitesse en fin de course après 3 à 5 courses consécutives et 15 jours de la même ration sur
des lévriers à courbe étale.

En effet un whippet en bonne condition maintient sa vitesse invariable à 0,1 sec près pendant des mois. Aussi étonnant que cela paraisse nous n'avons sur ce plan pas noté d'écarts entre une piste boueuse, très dure, ou souple. Simplement une piste très souple dont la croûte a séché au soleil avantage le whippet de 0,2 sec sur 350 m.

Les lévriers s'égaillent sur la piste, les uns à l'intérieur,
les autres a l'extérieur. Le problème pour eux va se poser pour prendre la corde à l'entrée du virage, et la tenir sans s'écarter. La force centrifuge fait des dégâts et nous avons vu des tonneaux et même une fracture du fémur dont le claquement nous est encore en mémoire.

Pratiquement celui qui passe le tournant en tête a course gagnée, sauf mauvais entraînement à la résistance de vitesse. Vers 250 m il se passe un changement biologique qui conduit certains à ralentir une brève fraction. Comme cela se passe en virage, les propriétaires accusent le dessin de la piste, un concurrent, ou la malchance alors que cela traduit uniquement une erreur de régime ou d'entraînement.
Le lévrier ardent
fera voler le paquet qui lui bouche la place, le rusé guettera l'écart pour plonger à la corde, le dominant grognera pour intimider les autres, etc... La course est une remarquable école d'intelligence et de comportement. Le lévrier a conscience de la compétition et sait s'il a gagné ou non. Le crack vainqueur habituel va droit au podium accueillir les applaudissements, le perdant revient la queue basse ou se jette à l'arrivée sur celui qui a pris le leurre.

L'entraînement, bien décrit par
DELACROIX, associe des phases de marche saccadée (en laisse), de trot allongé (vélo, automobile), de démarrages (balle lancée, départ de boites), de leurre par fractions de 50 a 600 m. Chaque lévrier a ses besoins propres, qui varient en cours de saison et en fonction du programme choisi. Les recettes de l'un ne valent donc pas pour l'autre si on n'a pas analysé les principes de base, et si on ne dispose pas de moyens de contrôle (pouls, temps de récupération, vitesse globale, répartition en phases initiale, intermédiaire, finale).

Nous effectuons depuis plus de 10 ans des recherches sur ce
thème, mais elles ont débouché sur des méthodes qui pour être banales en athlétisme ne corroborent pas les mythes du milieu. Nous avons donc renoncé à en débattre, sauf avec ceux qui ont consenti un effort initial d'information et savent analyser sans passion.

Il nous faut actuellement une semaine pour mettre un whippet en condition, à 75-30 % de ses possibilités, 21 jours pour arriver au sommet.
Mais nous ne savons pas comment lui faire dépasser son optimum naturel, c'est-à-dire reproduire les conditions de record ou les améliorer.

Les recherches conduites par LAUTIER, puis d'autres nous permettront peut être de progresser.

ORGANISATION

Le sport lévrier de la S.C.C. est régi par 5 règlements en voie
d'adoption imminente.

Les Clubs et cynodromes définissent les droits et devoirs des Clubs, qui jouissent d'un monopole géographique mais ont des devoirs d'activité, sous contrôle de la Commission Lévriers.

Celle-ci est composée de 10 membres, dont 5 venant du monde lévriers, 5 du Comité de la S.C.C.. Le Président en est depuis l'origine M. Yves LELONG. Elle a connu en alternance 2 Secrétaires, MM. BERENGER et QUEINNEC. Un essai d'élections directes a conduit à une folle démagogie couvrant toutes les fraudes, les incitant parfois, sans parler des incohérences. La Commission en fut bloquée et la S.C.C. a préféré nommer les membres qui représentatifs des divers courants ont pu aboutir aux textes actuels. Les cynodromes, fixes, sont en herbe ou sable, et couvrent environ 3 hectares avec les abords.

Le terrain lui-même fait a peu près 100 m de large sur 150 à 200 de long, dessinant un anneau a 2 demi cercles joints par une ligne droite d'environ 70 m, les rayons faisant 40 à 45 m, la piste 6 à 8 de large.

Des controverses opposent partisans des pistes en herbe qui
protègent les rayons osseux et les tendons, mais seraient vulnérantes pour les doigts, et les partisans du sable, accusé en Australie et USA de créer des désinsertions du jarret, mais apprécié en France pour son innocuité sur les articulations digitées. La mode actuelle est au bac de freinage à l'arrivée.

Il est exact que beaucoup de lévriers souffrent de lésions des articulations interphalangiennes. Pour la plupart des vétérinaires ce sont des entorses, avec parfois arrachement. Nous pensons qu'il y a aussi des élongations des muscles digitês et de nombreuses tendinites chroniques par erreur d'entraînement. Dès lors se développe une pathologie complexe des extrémités qui n'est pas sans rappeler la fourbure chronique du cheval, avec des désinsertions unguéales par périonyxis (infection de la matrice de l'ongle), ruptures périarticulaires avec fibrose réactionnelle dite gros doigt dans le jargon.

Les traitements homéopathiques ont été inefficaces. Les corticoïdes, actifs, font tomber la forme du lévrier et sont a proscrire. D'autres antiinflammatoires, comme l'Indocid sont assez efficaces. Mais le repos est nécessaire. Parfois il faut l'arthrodèse (soudure de l'articulation), mais toute la traumatologie sera traitée par le Dr LEFOL. Ici aussi les mythes sont nombreux, soit pour répondre a l'angoisse du propriétaire, soit pour implanter une réputation lucrative.
Des progrès réels semblent néanmoins possibles, entre autres pour la prévention.

A notre sens deux mesures sont essentielles. L'une consiste à
limiter les bousculades initiales. Le nouveau règlement qui impose un départ en ligne droite et permet la distinction entre lévriers de corde ou d'extérieur devrait avoir des effets bénéfiques. L'autre a trait au freinage à l'arrivée, source de multiples ennuis. Le bac à sable ou tourbe devrait réduire les dangers pour les doigts, mais peut ruiner la carrière par désinsertion du jarret ou des anconés. En fait c'est l'escamotage du leurre qui est la solution, pour que le lévrier ralentisse en le cherchant au lieu de se précipiter sur lui. Beaucoup de Barzoïs, mais aussi d'autres lévriers, ont conservé l'instinct de plonger de l'épaule sur la proie (comme un plaquage). Cela s'appelle faire brassok . Le propriétaire d'un lévrier qui a conservé cet instinct de chasseur croit a une chute involontaire, à de mauvaises conditions techniques. Cette méconnaissance du lévrier contribue a entretenir des différends sur la valeur des pistes, toujours excellentes quand elles sont neuves, contestées ensuite.
Le fait d'avoir des virages fortement relevés est souhaité par certains pour des motifs biomécaniques. Mais les lévriers ne sont pas sur rails et les heurts sont dangereux. En outre cela sélectionne sur la puissance et la vitesse, mais non sur l'intelligence de course. Nous pensons donc que le profit en pathologie est faible, les inconvénients forts. La piste plate demande des rayons élevés, une piste large et bien entretenue. Elle sélectionne l'intelligence en course mais est redoutable pour les sujets hors de condition. Le courant actuel semble s'orienter vers des pistes peu relevées, de 3 à 5 %. Nous préconisons une piste à peine relevée (3 %) sur 4 à 5 m à partir de la corde, puis très relevée jusqu'à 45 % sur les 2-3 m externes.
50 années de controverses internationales sur ce thème montre bien le danger des engouements et le pérennité des accidents.

Le règlement des juges est celui de la S.C.C.. Les experts qualificateurs ont la lourde responsabilité de délivrer le C.A.T. et de toiser les whippets.

Il existe en effet une relation établie par MONIOT dans la thèse faite à notre laboratoire qui associe 1 cm de hauteur supplémentaire à un avantage de 0,3 sec soit environ 5 m. Dès lors la fraude, réelle mais parfois calomnieuse, sur la taille va au plus haut niveau entrainer des résultats, mais aussi la dérive génétique et de multiples conflits. Les règlements sont excellents, mais les autorités de tutelle ont toujours refusé de sanctionner les écarts, même les plus choquants. Ainsi tel whippet toisé a 53 cm est écarté du Championnat limité à 51 mais vainqueur d'un autre limité à 50 cm...

L'observateur de virage assiste le juge pour dire si un mouvement suspect était ou non légitime. En cas de faute le lévrier est retiré de la course, parfois plusieurs semaines.

Les conditions de délivrance des divers documents sont définies
par un autre règlement.
Les whippets sont séparés en 3 catégories définies
par la taille (à cause du standard) et le poids (pour limiter les fraudes).
Chaque race court à sexe séparé, bien que les vitesses soient équivalentes, pour éviter de sélectionner des femelles à comportement viril, donc d'amorcer une dérive d'infertilité et d'agressivité.

Les titres et récompenses sont le Championnat de travail, classique, 1e
Grand Prix de la S.C.C. (épreuve réservée aux lévriers ayant obtenu au moins 1 RCACS et 1 Excellent en Exposition), la Coupe de France (sorte de Championnat aux points sur 5 épreuves), la Coupe de France en PVL.
Un titre original est Lauréat Beauté Performances qui demande d'avoir des résultats de haut niveau à la fois en course et en beauté.

Le dernier règlement est celui des épreuves.

Dans une optique de travail et de sélection, le règlement 77-1986 prévoyait un classement associant la vitesse et le comportement. Mais les juges n'ont jamais eu le courage d'inverser le résultat a l'arrivée par le comportement.
Celui-ci, qui compliquait beaucoup les épreuves, est donc devenu caduc.

Par contre nous pensons que les progrès réels de nos lévriers sont dus en bonne partie à la définition des catégories de vitesse.

Pour chaque piste, chaque distance homologuée, on a défini un
temps de base, un peu moins bon que les records obtenus, puis répondant à certaines normes communes, d'environ 15-16 m sec. pour les Greyhounds, 14-15 m pour les whippets.

Les qualificatifs sont accordés à partir du temps effectué.
Temps de base + 1 sec : cat A = Excellent 2 sec : cat C = T.B 3 sec : cat C = B

Temps de base +

1sec. : cat A = Excellent
2 sec.: cat B = TB
3 sec. : cat C = B
 

D'autres modulations sont prévues au Règlement.

Au-delà ils ne sont pas classés.

Enfin un règlement pour les EPVL est en cours de réaménagement.


L'ancien ! (1984) prévoyait des points alloués pour le courage, l'ardeur
face à l'obstacle, les crochets, l'acuité visuelle, 1'intelligence de chasse, le brassok, la capacité de doubler un concurrent.
La course de dispute en paires.
Tous les problèmes concernant le sport lévrier sont du ressort de la Commission nationale d'utilisation.

PRINCIPAUX PROBLEMES

De tous temps les courses de lévriers ont eu mauvaise réputation.

En 1936, dans sa thèse, la première femme vétérinaire en France consacre un chapitre a savoir : "les courses de lévriers sont elles honnêtes ?".
En Espagne on baptise de galguero (amateur de lévriers) un voyou comme notre romanichel.
Aux USA l'emprise de gangs est de notoriété publique.

En France, la pression des pouvoirs publics a empêché cela, et il ne reste que des filouteries, peu importantes mais multiples.

Elles relèvent du marché captif (les bonnes séries à ceux qui ont su à qui acheter), du monopole (tous les lévriers sont au même propriétaire), d'erreurs dans la conduite du leurre, dans l'ordre d'arrivée, etc...

La fraude la plus classique pour les paris consiste a faire manger son lévrier avant le départ. Il perd. On recommence jusqu'à ce que les parieurs ne le jouent plus. Alors le propriétaire le remet en forme et le joue.

Dans le sport lévrier les principales fraudes portent sur les
catégories : fausses toises, fausses pesées, faux chronométrages.

On peut aussi donner un départ anticipé en gardant un lévrier en laisse, puis repartir avant qu'il n'y ait eu récupération.

Le règlement a prévu la quasi totalité des fraudes, encore faut-il qu'une autorité les sanctionne.


Le dopage est de règle malgré son absence totale d'efficacité. Chacun a ses trucs (vitamine C ou autre, cardiotonique, vin blanc mélangé d'oeuf !, chocolat, homéopathie, etc...). Nous avons profité de nos installations pour tester les on dit, sans trouver trace (si on peut dire !) de résultats négatifs ou positifs. Nous confirmons tout à fait l'opinion de COURTOT.

Par contre il existe un très fort effet placebo, que nous
appelons l'effet GUYOT. Il a été mis en évidence par notre collègue, dans ses travaux de comportement sur le berger allemand et nous l'avons contrôlé chez le whippet.

Si le propriétaire croit dans la victoire de son chien (entre autres parce qu'on lui a donné une prétendue pilule miracle), sa voix, ses gestes sont modifiés. Le lévrier les perçoit comme le coup de fouet au cheval de course et va plus vite. Inversement le défaitisme du propriétaire est très nuisible au résultat car il perturbe son chien. Il y a des propriétaires de vainqueurs et d'autres qui perdent les finales de haut niveau par manque de confiance. Seuls les anabolisants sont efficaces. La prise en compte du poi-ds dans les catégories va leur faire jouer un rôle négatif. Apparemment les lévriers ainsi traités n'en ont pas eu que des effets positifs. Nous n'en connaissons pas qui aient dépassé l'âge de 8 ans. Mais peut être s'agit-il d'une fausse corrélation, le distributeur d'anabolisant étant un propriétaire tout a fait prêt a euthanasier le chien hors d'âge. On a beaucoup utilisé le Matenon, qui maintient la femelle en état de préchaleurs pendant fort longtemps, avec en outre un effet anabolisant.

Environ 75 % des femelles connaissent en effet une forme éblouissante dans la semaine qui précède les chaleurs, puis une baisse importante dès le 15ème jour, pendant 1 mois à 6 semaines (phase progestative). Mais ce phénomène est très marqué en France par effet placebo, alors qu'il est plus discuté aux USA et en Australie. Nos propres femelles ont certes un peu marqué le pas (mais avec aussi une chute d'entrainement) sans toutefois tomber de plus de quelques dixièmes. Par contre la chute a été considérable chez des femelles appartenant à des propriétaires crédules, inquiets, soucieux de recettes magiques, notamment habitués des courses de chevaux. La mise en place d'un bon entrainement demande au moins 1 heure par jour toute l'année, bien davantage en période de pointe. DELACROIX en a montré les incertitudes et dit combien il est peu vraisemblable de pouvoir dépasser la simple très bonne condition. C'est également notre avis, mais les recherches continuent.
L'alimentation par granulés à forte teneur protéique et lipidique est tout à fait suffisante, sans aucun additif. Chacun a sa recette propre, des poudres de perlimpimpin à quelques trucs réels, sans parler du miel, du glucose, etc...
A la suite des travaux de CREFF nous avons, proposé une boisson de repolarisation, pour les lévriers qui perdent leurs moyens avant le départ par une excitation prématurée.

  Jus de raisin ou d'orange : un demi litre
Miel : 20 grammes.

Cela vaut aussi pour les trialers.
On donne selon la taille de 10 cc à 50 cc toutes les 15 minutes ce qui recharge l'animal en ions K et maintient un apport en glucides courts.
Mais cela est plus comportemental qu'alimentaire...

L'équipement des cynodromes continue à faire l'objet de controverses.. Dès qu'un lévrier y fait un mauvais résultat, son propriétaire accuse le terrain. Pour peu qu'un pseudo crack à réputation usurpée faute de chronos réels s'y révèle à sa juste médiocrité, c'est toute un groupe qui jette l'anathème. Encore plus si un vrai crack y fait une contre-performance pour des causes multiples.
Enfin les problèmes pathologiques sont fréquents.
Nous citerons :

  - Coup de chaleur (nous avons vu 2 morts chez des sujets qui paraissaient cliniquement en proie à des excitants avant le départ).
- Angiostrongylose cardiovasculaire dans les Landes.
- Torsion d'estomac par ingestion gloutonne d'aliments froids et fermentescibles.
- Myoglobinurie paroxystique.
- Ebriété transitoire en fin de course.
- Crampes.
- Fractures
- Entorses ou tendinites.

FROEHLICH en a fait une bonne revue dans sa thèse de 1985.

Nous dirons simplement que l'Arnica homéopathique parait faire chuter la forme, que nous n'avons obtenu aucun résultat avec Rhus tox, ni Ruta, que la cortisone est nuisible, que la chirurgie des doigts ne nous a pas encore convaincu.
Mais de nouvelles techniques prometteuses ont été proposées en Suisse.
Nous verrons ce qu'on peut en penser, si le Dr LEFOL nous fait part de son expérience.
Ce sera là, n'en doutons pas, sujet de débats ultérieur.
Le soft laser, les microondes, la mésothérapie, ont leur part de vogue.

En fait devant un gros doigt, 2 attitudes sont logiques.
L'une consiste à arrêter l'inflammation (réfrigérants, antiinflammatoires),
éventuellement a intervenir chirurgicalement, rétablir une guérison complète après une saison de repos. C'est ce que conseille FROEHLICH.
L'autre consiste au contraire à placer des révulsifs (pointe de feu, iode) pour provoquer une contention fibreuse de l'articulation endommagée qui deviendra alors très solide.
Encore faut-il ne pas confondre avec des tendinites hautes et antérieures , ou des microfractures de fatigue, invisibles, dont nous a parlé le
Dr BICHON.

Le rôle de la règlementation est essentiel pour que le goût de la fraude ne crée pas trop d'injustices en favorisant le tricheur avéré (le malin) par rapport à l'homme honnète (le niais), mais aussi que nos lévriers ne subissent pas dans leur chair le contre coup de cette passion qu'ils partagent tant avec leur maître, of course....

Guy Quéinnec
SFC, Séminaire des 27 et 28 février et 1 mars 1987

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