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PREHISTOIRE

Les Chevaux dans les Ages de la Pierre
.
équidés fossiles

.....

plan1

Les Équidés fossiles de l'époque quaternaire .

Les paléontologistes ont réuni au genre Equus un genre d'animaux fossiles appelés Hipparions ou Hypothérions ; et de ces deux genres ils ont formé ce qu'ils appellent la famille des Équidés.

[...] les Hipparions avaient à chaque membre trois doigts complets, dont le médian servait seul à l'appui sur les terrains solides,[...]

On n'a découvert aucun ossement fossile d'Equidé en Australie; mais on a trouvé des débris fossiles de plusieurs espèces d'Hipparions dans diverses contrées de l'Amérique du Nord, de l'Asie, de l'Europe et en Algérie.

Dans l'état actuel des explorations géologiques, qui, on le sait sont a peine commencées, le genre Hipparion est réputé plus ancien que le genre Equus.[...] les Hipparions paraissent s'être éteints avant l'époque quaternaire,[...]

Piétrement 1882

N.B. selon Cuvier et Sanson:
sans crâne:
impossibilté de diagnose différentielle des espèces, à l'intérieur du genre,

[....] Dans l'Ancien Continent, le plus ancien représentant connu du genre Equus paraît être l'Equus sivalensis, trouvé dans le miocène supérieur des monts Séwalik, au pied de l'Himalaya. [....]
Mais c'est le cas de rappeler ce qu'a dit Cuvier à propos des os fossiles de chevaux « qui accompagnent les éléphants et les tigres » :

" Les chevaux qui les ont fournis ressemblaient-ils en tout à nos chevaux d'aujourd'hui?
" J'avoue que l'anatomie comparée est peu en état de répondre à cette question.
"
J'ai comparé avec soin les squelettes de plusieurs variétés de chevaux, ceux de mulet, d'âne, de zèbre et de couagga, sans pouvoir leur trouver de caractère assez fixe pour que j'osasse hasarder de prononcer sur aucune de ces espèces d'après un os isolé; la taille même ne fournit que des moyens incomplets de distinction, les chevaux et les ânes variant beaucoup à cet égard, à cause de leur état de domesticité, leur différence pouvant presque aller du simple au double; et, quoique je n'aie pu encore me procurer le squelette de l'hémione ou dgigguetaï, je ne doute point qu'il ne ressemble autant à toutes les autres espèces qu'elles se ressemblent entre elles. ,
« La même ressemblance paraît avoir lieu de l'espèce fossile aux espèces vivantes. » (G. Cuvier, Recherches sur les ossements fossiles
, t. III, p. 217.)

Les voyageurs et les chasseurs savent que la taille varie également chez les sujets sauvages appartenant à une même espèce animale, en raison des diverses conditions de milieu, de la nature et de la fertilité du sol, etc.

M. André Sanson est parvenu depuis Cuvier à trouver, dans la conformation des crânes des diverses races de chevaux et d'ânes, des caractères typiques, propres à chacune d'elles ; mais il est resté au même point que Cuvier en ce qui concerne les autres pièces de leurs squelettes.
Aussi a-t-il dit à propos des dents molaires isolées, des fragments de maxillaires pourvus d'incisives, et des os des membres, entiers ou brisés, provenant des gisements quaternaires :

« II me paraît impossible de dépasser, en ne disposant que de ces sortes de pièces, la diagnose du genre : de distinguer par exemple, l'Equus asinus qui habitait l'Europe méridionale dans les temps quaternaires, d'un Equus caballus quelconque......
" Je conclus qu'il y a lieu de rester dans le doute sur l'espèce des équidés quaternaires dont on ne possède que des dents, des fragments de mâchoires ou des os des membres, et de ne point les attribuer tous, comme on l'a fait jusqu'à présent sans plus ample information, résolument à l'Equus caballus."
(A. Sanson, Sur les équidés de la faune quaternaire, dans les Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. LXXVI, 1873, p. 55 à 57)

[....]
En présence d'un tel état de choses, nous devons nous borner aux seules considérations paléontologiques réellement capables d'éclairer notre sujet, l'histoire des chevaux dans ses rapports avec celle des hommes.[....]

Piétrement 1882

équidés quaternaires américains

Les renseignements fournis par les conquérants et les premiers explorateurs européens de l'Amérique ayant été oubliés, quelques personnes ont prétendu que les chevaux libres des pampas de l'Amérique du Sud et des prairies de l'Amérique du Nord descendent des chevaux qui ont foulé le sol du Nouveau Continent pendant l'époque quaternaire. [...]

Leidy cite ensuite les opinions de quelques autres auteurs sur les os fossiles d'Equus trouvés dans l'Amérique du Nord,
[...] les espèces éteintes de chevaux qui ont été indiquées ont surtout été distinguées en raison de différences dans les molaires supérieures.
Vu les circonstances ci-dessus indiquées, je répète que je ne puis m'empêcher de conjecturer que les débris fossiles de chevaux, indiqués comme ayant été découverts dans les États-Unis, appartenaient réellement à deux espèces distinctes : une ayant à peu près la taille des variétés ordinaires du cheval domestique, dont, à notre connaissance, il est impossible de la distinguer par les ossements et les dents ; une seconde d'une taille comparativement plus grande (à peu près celle du cheval anglais de haquet,)
(C'est le grand cheval dit Black-Borse (cheval noir) en Angleterre et cheval Boulonais en France.), avec les molaires, mais principalement les supérieures, présentant sur la surface triturante un plissement de l'émail exceptionnellement compliqué.
A la première appartient le nom d'Equus fraternus, à la seconde d'Equus complicatus ou Equus major de Dekay. » (Leidy, The extinct mammalian fauna of Dakota and Nebraska,
p. 263.)
Leidy avait d'ailleurs montré, quelques pages auparavant que les débris fossiles attribuables au genre Equus et découverts dans l'Amérique du Sud ont été rapportés, comme ceux de l'Amérique du Nord, à plusieurs espèces distinctes, dont l'une a été identifiée avec l'Equus caballus.[...]

Mais, de toutes les découvertes qui ont été faites dans l'Amérique du Sud, la plus intéressante pour notre sujet est celle d'un squelette fossile d'Equidé à peu près complet, dont la tête est parfaitement intacte. Il a été trouvé dans les pampas de la République Argentine et déposé dans le musée d'histoire naturelle de Buenos-Aires. M. Burmeister, directeur de ce musée, a tout de suite profité de l'occasion pour publier en 1875 son volume in-folio intitulé Los Caballos fossiles de la Pampa Argentina, dans lequel il a décrit et figuré la plupart des os de ce squelette et des autres ossements fossiles d'Equidés que posséde son musée.
Suivant M. Burmeister, les chevaux qui vivent actuellement en Amérique n'y sont pas indigènes ; ils y ont été introduits par les Européens depuis la découverte du Nouveau Monde.
Les os fossiles de chevaux du musée de Buénos-Aires

« ont été trouvés dans le terrain gris-rougeâtre, argilo-sablonneux de l'époque quaternaire ou diluvienne, qui forme principalement le fond de la pampa argentine, associés avec des restes d'animaux gigantesques, également éteints, [...] » (P. 1.)
L'étude du squelette en question et des autres débris fossiles d'Equidés de son établissement a fait dire à M. Burmeister:
« que ce ne sont pas seulement trois espèces de chevaux qui ont peuplé nos pampas durant l'époqne quaternaire, mais que ce sont quatre espèces appartenant aux deux genres Equus et d'Hippidium." (P. 6.)

[...] Cette espèce américaine est donc très distincte de toutes les espèces actuelles d'Equidés, bien qu'il n'y ait pas lieu de la placer en dehors du genre Equus; c'est du reste aussi l'opinion de MM. Albert Gaudry et André Sanson, avec lesquels nous avons étudié les pIanches de l'ouvrage de M. Burmeister.

[...] Abstraction faite du squelette en question, tous ceux des os fossiles de cette faune qui sont attribuables au genre Equus prouvent bien que le sol des deux Amériques a été foulé pendant l'époque quaternaire par des sujets appartenant à ce genre;
mais ils nous paraissent insuffisants, pour montrer le plus ou moins de ressemblance qui pouvait exister entre ces sujets et les représentants actuels du genre Equus, chevaux, ânes, hémiones, zèbres, etc....[...]

Piétrement 1882

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un seul crâne, trouvé à Grenelle en 1868 ancêtre du Percheron

restes de squelettes de Solutré:
ancêtres sauvages des chevaux belges

Nous ne connaissons qu'un seul crâne ou tête osseuse capable de donner des renseignements précis sur les espèces du genre Equus qui ont habité l'Ancien Continent pendant l'époque quaternaire.
Il a été trouvé à Grenelle en 1868, dans les sables quaternaires non remaniés de la vallée de la Seine, et il est conservé dans la galerie paléontologique du muséum d'histoire naturelle de Paris. [....], il est identique aux crânes de nos chevaux percherons actuels. (A. Sanson, Trailé de zootechnie,
t. III, p. 100-101.)

Il prouve par conséquent que la race chevaline percheronne ou séquanaise est originaire du bassin parisien, comme M. Sanson l'avait déjà reconnu par l'étude de l'aire géographique peu étendue de cette race.

Une autre pièce très importante, c'est le squelette de cheval que M. Toussaint a déposé au muséum d'histoire naturelle de Lyon, après l'avoir monté avec des os provenant tous de la station quaternaire précitée de Solutré.
Bien que ce squelette soit dépourvu de crâne, M. Toussaint n'a pas hésité, (loc., cit., p. 392) à déclarer que la race à laquelle il appartenait
"se rapprochait beaucoup de la race existant actuellement dans la Bresse et même dans les plaines de la Bourgogne. "

M. Sanson est arrivé à la même conclusion dans son mémoire précité sur Le cheval de Solutré, en disant, à la page 650, que les détails anatomiques donnés par M. Toussaint

" conviennent parfaitement pour la description de la variété dite ardennnaise du cheval belge (Equus caballus belgius). "

La connaissance de l'aire géographique actuelle de cette race aidant, on ne peut s'empêcher d'admettre que la race chevaline quaternaire de Solutré est la souche de la race chevaline belge actuelle, et qu'à l'époque quaternaire les représentants de cette race occupaient déjà les vallées de la Meuse et de la Saône, qui ne sont séparées par aucun obstacle géographique sérieux. Ce sont donc les ancêtres sauvages des chevaux belges qui ont été chassés et mangés par les hommes quaternaires de Solutré, et par ceux de leurs contemporains qui habitaient les vallées de la Meuse et de ses affluents.

Sachant que l'aire géographique des quatre autres races chevalines européennes (la germanique, la frisonne, la britannique et l'irlandaise) indique qu'elles sont également originaires de l'Europe occidentale, et considérant en outre que la paléontologie est déjà venue confirmer les inductions fournies par les aires géographiques sur les origines de la race percheronne et de la race belge, on peut en inférer que ces six races chevalines vivaient dès l'époque quaternaire dans leurs aires géographiques respectives actuelles, et qu'elles y ont toutes été chassées et mangées par les hommes de cette époque.

Piétrement 1882

sud de la Loire: aucune race chevaline indigène
quid des chevaux chassés, gravés et sculptés par les "anciens troglodytes du midi de la France"


Mais on ignore quels chevaux étaient chassés à la même époque dans la partie de l'Europe occidentale qui est située au sud de la Loire, parce que cette région ne possède actuellement aucune race chevaline indigène, et que les os fossiles d'Equidés qu'on y a trouvés ne permettent nullement de décider s'ils appartenaient à telle ou telle race chevaline, pas même s'ils appartenaient a des chevaux ou à des ânes.

On est cependant certain que les troglodytes quaternaires de la Touraine, du Périgord et des Pyrénées ont chassé des chevaux; car, de même que ceux de Thayngen, prés de Schaffhouse (Suisse), ils ont gravé au trait et sculpté en bas-relief sur pierre, sur ivoire et sur bois de renne, des portraits de chevaux aussi reconnaissables que ceux des autres animaux, rhinocéros, mammouth, ours des cavernes, renne, cerf, chamois, etc....
De nombreuses effigies de chevaux ont en effet été retrouvées dans des grottes, avec les autres produits de l'industrie des troglodytes de l'âge du renne, notamment à Chaffaut (Vienne), à Laugerie Basse et à la Madelaine (Dordogne), à Bruniquel (Tarn-et-Garonne), à Gourdan (Haute-Garonne) ; et les chevaux de ces artistes quaternaires ont souvent les oreilles trop courtes comme ceux de beaucoup d'artistes modernes.

On pourrait en inférer que l'artiste de l'âge du renne qui a gravé une tête d'Equidé sur un fragment d'os trouvé dans la grotte du pont du Gard, entre Nimes et Beaucaire, a voulu représenter un âne, si toutefois la gravure est exactement reproduite dans la planche XI, figure 1 des Matériaux pour l'histoire de l'homme, année 1872, qui la donnent à la page 284 comme la gravure d'une tête de cheval, bien que les oreilles soient sensiblement trop longues.
Telle est peut-être aussi la

" tête de cheval à oreilles couchées et un peu longues pour l'espèce mais pas assez pour que l'on puisse faire l'attribution de cette figure à l'âne "

, et qui est sculptée en demi-relief sur un merrain en bois de renne, trouvé par Edouard Lartet dans la grotte de Laugerie-Basse (Ed Lartet et Christy, Note sur de nouvelles observations relatives à l'existence de l'homme, etc., dans les Ann. des sciences nat., V, série, t. Ier, 1864, p. 237)

Ces deux dessins sont au nombre de ceux dont nous n'avons pas vu les originaux; mais il serait d'autant moins étonnant qu'ils représentassent des ânes que la race asine européenne est originaire du centre Hispanique.

Nous ferons observer en passant que la première gravure quaternaire qui ait été découverte en Angleterre

"est une tête de cheval très bien gravée sur un fragment de côte de renne"

MM. Mole et Boyd Dawkins l'ont trouvée en 1876, associée avec des outils en silex taillé du type de Solutré. (Voyez Matériaux pour l'hist. de l'homme, année 1877, p. 513.), dans l'une des couches de la grotte de Robin Hood, située clans la gorge de Creswell en Derbyshire.

Que sont devenus les descendants des chevaux qui ont servi de modèles aux anciens troglodytes du midi de la France?
On ne peut guère supposer qu'ils ont tous été tués et mangés pendant l'âge de la pierre taillée.

Serait-il permis de les reconnaître dans les chevaux sauvages signalés en Espagne et dans les Alpes par Strabon ?
(III, IV, 15, et IV, VI, -11.)

Il est plus vraisemblable que, déjà décimés par les chasseurs quaternaires, la plupart des survivants ont remonté vers le nord en même temps que le renne ;
qu'ils se sont mêlés avec leurs congénères des régions situées au nord de la Loire ;
que leur type a fini par y disparaître avant la domestication des chevaux dans ces contrées; si toutefois ils n'appartenaient pas à un ou à plusieurs des types de chevaux domestiques propres à l'Europe occidentale, dont l'aire géographique se serait étendue jusqu'au sud de cette région pendant l'époque quaternaire. [...]

Piétrement 1882

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os fossiles attribués à l'Equus caballus en Algérie:
ex hypothèse de Thomas ( et Sanson) sur l'origine du dongolawi..

sur un métatarsien : pas de la race mongolique....

conclusion: ?

sauf présence du genre Equus en Algérie

Depuis une trentaine d'années, on a découvert en Algérie plusieurs os fossiles attribués à l'Equus caballus: nous signalerons seulement ceux qui ont été décrits par M. Thomas, vétérinaire distingué de l'armée, dans une Note sur quelques Equidés fossiles des environs de Constantine . Note imprimée à Montpellier en 1880, extraite de la Revue des sciences naturelles.
M. Thomas admet, dans sa première page,

"qu'il existe une espèce chevaline essentiellement africaine, liée à l'histoire la plus reculée de ce pays, inhérente à son sol et soudant à travers les âges sa noble généalogie aux êtres des temps géologiques. "

II fait allusion à la race dite barbe ou dongalâwi, qualifiée africaine par MM. Sanson et Thomas, et à laquelle nous avons donné le nom de mongolique . Voyons donc si les ossements des temps géologiques permettent d'avancer que cette race chevaline a vécu en Afrique dans les temps reculés auxquels M. Thomas fait allusion.
M. Thomas a

"recueilli une molaire supérieure, un métatarsien, un calcaneum, un astragale et une première phalange, ayant incontestablement appartenu à un Equus caballus : ou cheval proprement dit" (p. 10), dans « des dépôts fluvio-lacustres appartenant probablement au pliocène supérieur » (p. 17),

et qui sont situés dans la vallée de l'oued Rhummel, à environ 5 kilomètres au sud de Constantine.
Nous n'avons à nous occuper ni de la molaire supérieure, ni du calcaneum, ni de l'astragale, ni-de la première phalange, puisque ces pièces osseuses isolées présentent les mêmes caractères non seulement chez toutes les races chevalines, mais encore chez toutes les espèces connues du genre Equus.
Mais M. Thomas dit à propos du "métatarsien principal du cheval ":

« Cet os est entier, mais malheureusement roulé et un peu fruste;..... sa forme générale est élancée, sa diaphyse cylindrique.....Ce métatarsien ne présente aucune trace de soudure avec les péronés ou deuxième et quatrième métatarsiens rudimentaires, lesquels, à en juger par l'étendue encore visible de leurs surfaces de contact avec le métatarsien principal ne devaient pas avoir des dimensions sensiblement différentes de celles des mêmes os de nos chevaux actuels. » (p10 )

Considérant que les surfaces de contact de ce métatarsien principal avec les métatarsiens rudimentaires n'ont pas été effacées, nous-en avons conclu a priori que la diaphyse de cet os a conservé sa forme primitive; mais nous avons tenu à nous en assurer par la connaissance de la forme de son canal médulaire; et M Thomas a eu l'obligeance de nous donner le renseignement suivant dans une lettre datée du 4 février 1881 :

" La diaphyse de ce métatarsien principal est bien, comme je l'ai écrit, un peu fruste; on voit qu'elle a été un peu roulée mais pas assez cependant pour empêcher d'affirmer que sa forme primitive était réellement cylindrique, forme exactement reproduite dans la partie visible de son canal médullaire. Une cassure en rave, très nette, a été produite par mon marteau vers le tiers inférieur de cette diaphyse et permet de voir que son canal médullaire, petit proportionnellement à l'épaisseur de ses parois, a une section transversale circulaire, et non triangulaire. »

On peut donc assurer que cet os n'était pas l'un des métatarsiens d'un cheval de la race mongolique, dite africaine par M.Thomas ; car, chez cette race,

« ils sont prismatiques à base triangulaire, au lieu d'être cylindriques .» (A. Sanson, Traité de zootechnie, t. III, p. 48.)


Quand l'exploration paléontologique de l'Ancien Continent sera plus avancée, cette forme particulière des métatarsiens des chevaux mongoliques permettra sans doute de constater quelle était au juste leur aire géographique pendant l'époque quaternaire; car, s'il est douteux qu'on trouve jamais aucun de leurs crânes ou aucune de leurs vertèbres lombaires fossiles, on peut espérer la découverte de bon nombre de leurs métatarsiens.
La seule autre pièce osseuse que M. Thomas attribue à l'Equus caballus est un fragment de maxillaire supérieur qui

« consiste dans la moitié droite de la voûte palatine, les deux arcades molaires au complet, la moitié droite de l'arcade incisive avec la barre du même côté » (p. 12). Il l'a trouvé dans la même localité que les autres os, dans "un dépôt tourbeux appartenant, selon toute probabilité, au quaternaire récent. » (P. 18.)

Après avoir donné des mesures comparatives, prises sur cette pièce et sur la région correspondante d'un cheval barbe du Hodna, ayant une taille de 1 m. 50, M. Thomas ajoute :

« Les dents incisives et molaires ne présentent pas, au point de vue de leur structure, de différences notables avec celles du cheval africain actuel; elles paraissent seulement un peu plus longues et un peu plus épaisses, toutes proportions gardées.
J'ai remarqué que l'échancrure postérieure de la voûte palatine s'étend, dans le fossile, presque jusqu'au niveau du bord antérieur de la deuxième arrière molaire, tandis que, sur le spécimen actuel que j'ai examiné, cette échancrure atteint à peine le bord postérieur de la même molaire. De ces comparaisons, il semblerait résulter que la région faciale de l'espèce quaternaire était beaucoup plus courte, plus large, plus massive, en un mot, que celle du cheval barbe actuel ; que la dentition du premier était relativement plus puissante que celle du second et l'ouverture postérieure de ses cavités nasales plus grande, "(P. 13.)

Si les différences de conformation, signalées par M. Thomas entre sa pièce fossile et la pièce correspondante chez la race barbe ou africaine actuelle, ne prouvent pas que le cheval dont provient ce fossile était sûrement étranger à cette race, elles prouvent encore bien moins qu'il lui ait appartenu.

Les découvertes paléontologiques de M. Thomas et autres explorateurs de l'Algérie sont très intéressantes, puisqu'elles ont déjà prouvé, entre autres choses, que cette contrée faisait partie de l'aire géographique occupée par le genre Equus pendant l'époque quaternaire ; mais elles ne peuvent pas nous renseigner sur l'espèce ou les espèces d'Equidés qui en foulaient alors le sol.

Cette remarque est malheureusement applicable à presque toutes les contrées de l'Ancien Continent.

Le crâne fossile de cheval trouvé à Grenelle est jusqu'ici, à notre connaissance, le seul qui indique avec certitude la région occupée à l'époque quaternaire par les ancêtres de l'une de nos races chevalines domestiques.

Le squelette fossile de cheval provenant de Solutré donne un renseignement semblable, parce, que, malgré l'absence du crâne, ce squelette ressemble à celui de la race chevaline domestique à aire géographique restreinte au milieu de laquelle ses ossements ont été recueillis.

Piétrement 1882

fossiles quaternaires d'Equus caballus, partout en Eurasie.....
mais


ni en Danemark, ni en Grèce, ni dans la vallée du Nil


Quant aux autres ossements fossiles qu'on a attribués à l'Equus caballus et qu'on a découverts, soit en Asie, notamment en Perse (...), dans l'Himalaya, dans les cavernes de l'Altaï, clans la Sibérie, dans le sable aurifère de l'Oural et dans une tourbe supérieure à ce sable, soit en Europe, notamment dans la Russie méridionale (...), en Pologne, en Allemagne, en Belgique, en Angleterre, en Espagne, en Italie, en Suisse et dans la plupart des vallées de la France, ils montrent que le genre Equus a occupé toutes ces contrées pendant l'époque quaternaire ;
mais ils ne peuvent indiquer quelle race chevaline, ni même quelle espèce du genre Equus habitait à cette époque telle ou telle de ces contrées. De sorte que, abstraction faite des deux cas qui viennent d'être signalés, on arrive aux conclusions suivantes:

Réduite aux pièces osseuses qu'elle possède aujourd'hui et au genre de secours que l'anatomie comparée peut lui fournir, la paléontologie indique la possibilité de l'existence à l'époque quaternaire de diverses races chevalines ayant pu se rapprocher plus ou moins de nos races domestiques actuelles, et ayant pu occuper la plupart des contrées des deux Amériques, de l'Asie, de l'Europe et du nord de l'Afrique. Mais elle ne peut pas certifier qu'il en ait été ainsi ; elle ne peut pas dire si telle race chevaline a vécu pendant l'époque quaternaire dans tel endroit, et c'est là qu'elle doit avoir été domestiquée.

Se déclarant incompétente dans la recherche des lieux de domestication des races chevalines autres que la race percheronne et la race belge, la paléontologie donne carte blanche à la géographie zoologique et à l'histoire pour la solution du problème.

Mais avant de nous adresser à la géographie zoologique et à l'histoire, nous ferons observer qu'on n'a encore trouvé ni en Danemark, ni en Grèce, ni dans la vallée du Nil, aucun os quaternaire qui ait été attribué à l'Equus caballus par les paléontologistes.
C'est d'ailleurs un fait dont on ne peut tirer aucun déduction certaine, car de tels os peuvent être découverts d'un jour à l'autre dans ces contrées. [...].

Piétrement 1882

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