EPOREDO
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Chevaux arabes

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La tête, caractéristique de la race

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Sahmet1963 p48

..... Bien que, selon les Occidentaux, le Bédouin élève ses chevaux sans aucune connaissance scientifique, il tient à ses conceptions avec un entêtement fanatique. Il fonde surtout son jugement sur des caractéristiques corporelles facilement discernables, et de ces qualités extérieures il déduit la présence ou l'absence des vertus spirituelles. Il n'y a là rien de particulier, car l'expert occidental agit de même en fin de compte.
Mais l'éleveur bédouin, dans son entêtement, ne fait vraiment cas que d'une seule partie du cheval, la plus importante à son avis : la tête. En voyant mes amis arabes appliquer cette méthode, je les ai trouvés au début bien superficiels et même négligents.
...... Au cours de mes visites aux Anaza, un de ces éleveurs amoureux fou du cheval arabe m'accompagnait. En général le cheik nous invitait à passer plusieurs jours en sa compagnie, sous sa tente. Nous n'avions nul besoin de nous déplacer d'un campement à l'autre : le cheik avait fait prévenir les éleveurs voisins et ils venaient à nous.
...... On ne doit jamais dire qu'on a l'intention d'acheter, car, dans ce cas, les Arabes gardent les meilleurs chevaux pour eux et n'offrent que des spécimens convenables, mais loin d'être les plus beaux qu'ils possèdent. Ils les présentent avec fierté, mais jamais à un acheteur, aussi ne faut-il jamais parler d'affaire lors d'un premier voyage ou d'une première visite. Si l'on remarque un animal d'une noblesse extraordinaire, il est recommandé de noter le nom de son propriétaire, la sous-race et le nom du cheval et de prendre une photographie de l'un et de l'autre. Les pourparlers auront lieu plus tard, soit lors de la seconde visite, soit par l'intermédiaire d'un tiers. Ce n'est qu'après s'être assuré l'amitié de plusieurs cheiks et de leurs hommes qu'on peut s'aventurer à manifester sans détours le désir d'acquérir une bête. Chez le Bédouin, tout est question de confiance et de sentiment. Lorsqu'il possède un pur-sang d'une rare noblesse, il ne le cède jamais pour de l'argent, fût-ce une somme considérable. Mais il suffit d'être son ami et de tenir dans son coeur une place plus grande que sa jument pour qu'il vous l'offre dès qu'on exprime son admiration. Accepter en échange quoi que ce soit, argent ou marchandise, serait pour lui un déshonneur.
..... Installés devant la tente du cheik, nous avons vu défiler des chevaux à longueur de journée, et mon amateur, en vrai connaisseur, ne se levait que rarement pour examiner un animal de près. La plupart du temps, il continuait de fumer son narghilé d'un air indifférent. Lorsque j'attirais son attention sur la bête qu'on nous amenait il l'évaluait d'un seul regard acéré. Il lui arrivait de serrer la main du propriétaire s'il le connaissait déjà : l'autre s'asseyait près de lui et tous deux conversaient tandis que la jument attendait patiemment en plein soleil. Quand je demandais à ce compagnon peu bavard s'il avait observé la bête, il me répondait brièvement : "Le naseau et les lèvres sont épais, la croupe oblique et courte, les yeux petits, la queue, un balai planté entre les hanches, ne prolonge pas la croupe, si bien qu'on aperçoit le fer de lance noir du dessous de la queue." Ou encore : "Les ganaches sont trop étroites, la bouche est trop longue."
...... C'est ainsi que j'ai appris à discerner les points importants de la tête d'un cheval arabe et à les prendre en considération. Si l'on me présente aujourd'hui un prétendu arabe aux narines plates, à la bouche épaisse et ronde au lieu d'être triangulaire, je sais qu'il ne s'agit pas d'un pur-sang. Il en est de même lorsque son profil est long, ses yeux petits et placés trop haut, c'est-à-dire presque sous les oreilles. C'est un "oriental", un cheval de second choix, et rien de plus. Après cinquante ans d'expérience, je dois reconnaître que les "fanatiques" du cheval arabe ont raison : le pur-sang porte à la tête le sceau, les signes qui confirment sa race et ses qualités. Il y a beaucoup de chevaux arabes précieux au point de vue élevage, très beaux, et dont la tête ne présentent pas toutes les caractéristiques idéales, mais d'après mes observations, il n'existe pas un seul cheval arabe possédant les huit caractéristiques et qui ne soit un spécimen parfait de proportions et d'harmonie.

...... La plupart des Bédouins sont guerriers, pasteurs et gardiens de troupeaux. Certains pratiquent l'élevage par fierté, d'autres par ambition et envie, d'autres encore se laissent guider par des raisons financières ou par l'avidité. Il en est qui, éleveurs par amour du cheval, pensent à préserver la pureté de son sang. En regardant la tête d'un animal, ces amateurs discernent bien plus ses qualités : ils y lisent son histoire et son origine.
...... Abbas Pacha al-Awal ("le Premier") bien qu'Egyptien et non Bédouin, a été l'un d'eux. Le prince Mohammed Ali, mon bienfaiteur et ami, fut peut-être le plus grand connaisseur de son temps, Ali Pacha Chérif s'est rendu lui aussi célèbre par ses pur-sang d'une beauté et d'une noblesse magnifiques avec leur tête classique, vraiment ensorcelante. Il en a été de même de Lady Anna Blunt et de sa fille Lady Wentworth.
...... D'après les Bédouins, on reconnait donc un véritable pur-sang arabe à sa tête et elle doit présenter les caractéristiques suivantes :

........ .1. tête de gazelle, très courte, large du haut, ramassée après les naseaux.
......... 2. front élevé en forme de bouclier, hardi et expressif ("Yibha" en arabe). La courbure du front disparaît presque complètement avec l'âge et se transforme pour donner un front plus large ("Roumma"). Chez l'Oubayyan et le Saqlaoui, cette courbure est marquée mais pas aussi étendue que sur le front exceptionnellement large du Kouhaylan. Les deux premiers conservent ce bombement jusqu'à un âge avancé tandis qu'il est beaucoup moins apparent chez le Kouhaylan à cause de la grande largeur du front; étant en fait moins proéminent, il se fond dans le profil nasal, lui aussi très large et détaillé. Le renfoncement de l'arête du chanfrein et la courbure du front, quand ils ne sont pas accompagnés des autres caractéristiques de la pureté du sang, n'en constituent pas des indices infaillibles, mais ils sont toujours présents chez le véritable arabe.
..... Lorsque l'arête du chanfrein s'aplatit et que sa concavité se prolonge entre les naseaux en diminuant mais sans se redresser complètement c'est un signe moins favorable au point de vue de la pureté du sang, Après la dépression du chanfrein on doit apercevoir de profil une légère élévation juste avant les naseaux

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Borka1962 p54

C'est à la tête d'un cheval que l'éleveur bédouin reconnaît sa race, son type et ses qualités.
La tête est courte comme celle d'une gazelle, large d'en haut et s'arrêtant net aux naseaux.
Les yeux sont extraordinairement grands, expressifs, pleins de douceur, et leur ovale est tronqué


Sahmet1962 p55

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Le front est haut, bombé comme un bouclier, hardi, expressif. La courbe du front disparaît presque complètement avec l'âge à cause de son élargissement. Le profil du chanfrein est concave, plus il l'est et plus l'origine du cheval est noble.
Un profil plat ne peut appartenir à un pur-sang arabe, du moins de type classique.


Hadban Enzahi1962 p56


Nadya1963 p57

........ .3. Entre les ganaches, la largeur doit être telle qu'un homme puisse y mettre son poing de travers, ce qui est une preuve de la capacité des voies respiratoires.
Ce creux ("Mitbah") se distingue de profil par une courbe élégante qui rejoint celle, non moins élégante et tendue comme un arc, de l'attache du cou. La crête de l'encolure se gonfle ainsi qu'une vague et une crinière soyeuse s'y agite.
......... 4. Les yeux sont extraordinairement grands, expressifs et doux, fendus en long dans un ovale très ouvert et dépourvu d'angles, enchâssés sous des paupières au cerne d'un brillant de jais caractéristique et sous de longs cils épais.
......... 5. L'arête du chanfrein ("Afnas") est concave et on reconnaît la noblesse de l'origine d'un arabe à cette concavité plus ou moins accusée. Un profil nasal absolument plat ne peut appartenir à un cheval arabe authentique. La plupart des Mouniqi ont bien la partie avant de la tête plate (ainsi que d'autres chevaux de taille élevée), mais on ne les a jamais considérés comme faisant partie des arabes de vieille race.

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Sahmet et Nadya1963 p58

Les ganaches sont si largement séparées l'une de l'autre qu'on met le poing de travers dans l'auge.
C'est l'indice d'une respiration aisée à cause de sa largeur.

Après la concavité de l'arête du chanfrein il doit y avoir une bosse, une légère élévation juste au dessus des naseaux.


Nadya1963 p59

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.;;;;;;; 6. Les naseaux sont grands, minces, bien détachés ce qui assure leur mobilité et leur permet de se dilater.
......... Ils sont finement dessinés, leurs contours sont mobiles, toujours en mouvement; tout comme les yeux de feu et les oreilles sans cesse agitées, attentives, signe infaillible d'une saine disposition d'esprit. Cette mobilité des naseaux confère à leur physionomie une expression aquiline que seul peut avoir le pur-sang.
...... Le pli des naseaux s'élève au dessus du profil nasal au lieu de lui être parallèle.
Il est faux de supposer que l'étalon est seul à dilater ses narines lorsqu'il s'excite; même le poulain nouveau-né gonfle les siennes s'il est de naissance noble
(figure p 62).
Il lui suffit de respirer calmement pour que le pli des naseaux recule en découvrant une cavité anguleuse et largement ouverte (voir la figure mentionnée) et non une fente resserée presque close.
A l'expiration, le souffle élargit les naseaux : le bord inférieur descend vers la lèvre, formant un angle caractéristique d'où part un arc gracieux et élégant qui remonte en arrière vers l'arête du profil (Figure p 104)
La forme et la structure de la région des naseaux sont si spéciales chez le pur-sang arabe qu'elles suffisent pour le distinguer d'un cheval oriental ordinaire, dont les naseaux grossiers ont un aspect qui rappelle presque celui du cuir.

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Haifa1959 p60

Les naseaux sont grands, minces, détachés et par conséquent capables de se dilater de façon extraordinaire.
Leur pourtour au dessin très net est toujours en mouvement.

La lèvre inférieure est plus courte que la supérieure.
Elle est petite, ferme, et son arc s'abaisse vers le creux du menton.
Elle est souvent si petite qu'elle en est presque invisible.


Sahmet1963 p61

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p 62

Daouama1960 p62

Ce n'est pas seulement lorsqu'il s'émeut que l'étalon dilate ses naseaux
aussi fins qu'une feuille.

A peine âgé de quelques jours le poulain présente comme sa mère (à droite) les caractéristiques de sa race.
Elles sont présentes à sa naissance.


Hamdi1962 p63

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..... . 7. Le contour de la région des naseaux et des lèvres est triangulaire et non rond ou biangulaire (voir surtout la figure p 53)
Le premier angle est constitué par la pointe du pli des naseaux : le second par l'extrémité, petite et en forme de trompe, de la lèvre supérieure (voir surtout la figure
page 68 ) ; le troisième la pointe du menton. On dit parfois que le cheval arabe peut enfouir ses naseaux et son museau entier dans le creux de la main d'un homme : en réalité, il s'agit seulement de l'extrémité de sa lèvre supérieure, qu'il resserre en forme de trompe. Chez les chevaux des autres races, la lèvre supérieure est presque toujours trop renflée et trop large, comme si elle était mobile.

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...... p53


Sahmet1962 p53


Hadban Enzahi1957 p109

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Hadban Enzahi1962 p64

Les contours de la région des naseaux et de la bouche sont triangulaires et non biangulaires : le premier angle est formé par la pointe du pli des naseaux ; le second est l'extrémité de la lèvre supérieure qu'il ramasse en forme de trompe ;
le troisième, la pointe du menton.

Lorsqu'on dit que le pur-sang arabe peut cacher son museau dans le creux de la main d'un homme, il s'agit en fait de l'extrémité de sa lèvre supérieure qu'il resserre en forme de trompe.


Hajar1960 p65

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p 68


Sahmet1962 p 68

......... 8. La lèvre inférieure est plus courte que la lèvre supérieure, petite, ferme, et elle se recourbe en arrière vers le creux du menton. Elle est souvent si petite qu'elle en est presque invisible ( voir fig p 71)*) et s'accompagne alors d'un menton gracieux, presque humain.
ci-dessous


Sahmet1963 p 71

......... A mon avis, les trois points les plus importants sont le sixième, les naseaux (particulièrement au repos), le septième, la région des naseaux et des lèvres, et le huitième, la lèvre inférieure petite et ferme. Si l'un des trois fait défaut, l'animal est douteux.

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Hamdi et Daouama1960 p66

Les oreilles se "regardent" et "s'écoutent" mutuellement, disent les Bédouins.

 
Sahmet et Nadya1963 p67

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