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*définition de l'adjectif marron, généralement méconnu
actuellement parce qu' obsolète dans son sens
premier
.
dictionnaire
Robert, édition 1977: marron, onne:
adj. (1640, mot des Antilles; altér.de l'hispano-amér.
cimarron "esclave fugitif".
1° Ancienn. Esclave,
nègre marron: qui s'est enfui pour
vivre en liberté
2° (1832). Qui se livre à l'exercice
illégal d'une profession ou à des
pratiques illicites. V.
clandestin, irrégulier.
|
|
[...] Des renseignements
positifs sur l'existence des chevaux sauvages
pendant les temps historiques seraient également
importants pour notre objet;
mais l'existence de ces chevaux a seulement été
signalée autour du grand lac d'où sortait l'Hypanis,
ou Bug actuel, par Hérodote (IV, 52); dans l'Inde (Buffon, t. IV, page 2, dit, «
en Syrie »; c'est un lapsus......) par Aristote (Des
part. des o.mm., 1, 3); dans quelques
contrées de l'Espagne citérieure, par Varron (De l'agric., II, 1); en Espagne et dans les
Alpes, par Strabon (III, IV, 15, et IV, VI, 11); enfin dans le nord,
par Pline (VIII, 16).
Suivant Hérodote, les chevaux sauvages qui
paissaient autour du grand lac d'où sortait l'Hypanis
étaient blancs, ce qui semble indiquer que c'étaient
des chevaux marrons, puisqu'aucun des Equidés
sauvages actuels n'a cette couleur; et, les
autres auteurs ne donnant aucune espèce de
renseignement sur leurs chevaux sauvages, il est
tout à fait impossible de savoir aujourd'hui si
ces chevaux étaient vraiment sauvages ou marrons.
Il est même probable que les prétendus chevaux
sauvages de l'Inde étaient des Hémiones
rencontrés par les compagnons d'Alexandre; et l'on
verra dans le chapitre XIV que les Hémiones ont
aussi reçu le nom d'onagres ou ânes sauvages,
ce qui a longtemps obscurci certaines faces de l'histoire
des Equidés en Orient.
Les Grecs ni les Romains n'ont pu nous renseigner
sur l'état ancien des régions centrales et
orientales de l'Asie, dont ils n'avaient aucune
connaissance; mais la littérature chinoise
comble en partie cette lacune par des documents
dont nous
emprunterons
l'exposé à l'ouvrage plein d'érudition, Die Pferde des
Alterthums, du capitaine A. Schlieben.
« Une
communication se rapportant au
commencement du IIe siècle avant l'ère
chrétienne, relative aux chevaux
célestes ou suant du sang des Ta-Wans,
dans le Khokand actuel, est jusqu'ici
pour notre but le seul contingent de la
riche littérature (chinoise). Il
est remarquable que, dans la Géographie
de l'empire chinois, édition de
Pékin 1790, les mêmes animaux, nommés
ici Argamak, sont encore mentionnés dans
la description du Khokand comme de beaux
chevaux tigrés qui sont
extraordinairement rapides et qui suent
du sang: une glose chinoise au texte des
Annales des Han dit qu'il existe des
chevaux que l'on ne peut saisir, sur une
montagne très élevée du pays, où l'on
conduit des juments de toutes couleurs,
et celles-ci font ensuite des poulains
qui suent du sang. On a pensé que ces
petits animaux indomptés, qui se nomment
Kû, pouvaient être des chevaux sauvages
appelés Kiang. Ces chevaux suant du sang
ont occasionné, en l'an 107 avant l'ère
chrétienne, une guerre entre les Chinois
et les Ta-Wans, parce que l'empereur
voulait à tout prix en acquérir la
possession.
On rassembla pour cette campagne une
armée de 60 000 hommes et une troupe de
400 000 bufs, 30 000 chevaux et 40
000 mulets et chameaux pour les
transports et les subsistances (Dans
Ritter, Erdk.,III. 639, les
nombres donnés sont un peu différents.
Comp. Lassen. (Note de Schlieben.), et l'on
parvint ainsi à prendre quelques
dizaines des meilleures (juments) et
3 000 juments et étalons d'une moindre
qualité." (Schlieben, o. c.,
p. 20.) |
Quelques
personnes pourront considérer ces chevaux
tigrés ou zébrés comme une véritable race de
chevaux sauvages ; elles pourront même invoquer
ce fait à l'appui de l'opinion suivant laquelle
les zébrures de certains chevaux actuels
seraient l'indice de l'ancienne domestication d'une
race chevaline zébrée; mais il est au moins
aussi probable que ces Argamak ou Kû étaient
des Kiang ou quelque autre variété d'Hémione,
car il y a encore des Hémiones dans les
montagnes du Khokand. Du reste, les quelques
croisements de divers Equidés sauvages africains
et asiatiques avec nos chevaux et nos ânes, qui
ont déjà été tentés en France et en
Angleterre, ont assez souvent réussi, malgré
les conditions peu favorables où vivaient ces
Equidés sauvages dans nos ménageries, pour
faire admettre les faits analogues dont les
livres chinois viennent de parler.
Quant à la faculté de suer du sang, que l'on
sait aujourd'hui être due à l'existence dans le
derme de filaires longs d'environ un demi-millimètre,
elle pourrait bien être moins rare qu'on ne le
croit chez les mammifères; elle a dans tous les
cas été très souvent constatée sur les
chevaux hongrois de nos régiments de cavalerie.
Ces chevaux étaient généralement bais et noirs,
et, par conséquent, dépourvus de zébrures; car,
on le sait, les zébrures des membres des chevaux
ne se voient que sur certains sujets de couleur
souris ou de couleur Isabelle.
*
Beaucoup
d'auteurs modernes ont aussi parlé de chevaux
sauvages ayant vécu presque de nos jours dans
beaucoup de contrées européennes, africaines et
asiatiques ; mais leurs renseignements sont, en
général, tellement vagues que nous nous
arrêterons seulement à ceux qui concernent le
nord de l'Afrique, l'Arabie, l'Asie centrale et l'Amérique.
Après avoir fait l'éloge des chevaux barbes, qu'il
nomme Barbares, Léon l'Africain ajoute dans sa Description de l'Afrique
:
«
Ceux-ci, qui sont si agiles et léger-courans,
sont appelés en la langue Arabesque,
tant en Surie, Arabie heureuse, déserte
et en Asie, chevaux Arabes : lesquels (comme
les anciens estiment) sont provenus de la
race des chevaux sauvages, qui allaient
errans par les déserts de l'Arabie, et
que depuis le temps d'Ismahel en ça, les
Arabes commencèrent à les domter ; de
sorte qu'ils multiplièrent tellement que
l'Afrique en est maintenant toute pleine.
Cette opinion me semble, approcher fort
bien de la vérité; pource qu'encore à
présent on voit une grande quantité de
chevaux sauvages par les déserts de l'Afrique
et de l'Arabie; et en ay vu un petit
poulain en Numidie de poil blanc avec la
crinière hérissée sur le col..... Le
cheval sauvage est réputé, pour une
fere, d'autant qu'il ne se laisse veoir
sinon bien peu. Quand les Arabes du
désert l'ont prins, ils le mangent et
disent que la chair en est
singulièrement bonne, et plus délicate
quand il est jeune. Mais à bien grande
difficulté se peut-il prendre avec
chiens, ni chevaux, ains faut tendre
certains lassets sur l'eau, là où
repaire cet animal, et les couvrir d'arène,
sur laquelle il n'a pas plus tôt posé
le pied, qu'il le sent entortillé, et
lacé, tellement qu'il est contraint de
demeurer et se laisser prendre. » (Léon l'Africain., o. c., tome I"',
liv. IX, p. 379.) |
Ainsi Léon
l'Africain,
qui avait exploré les Etats Barbaresques et l'Arabie
au commencement du XIVe siècle, prétend qu'on
voyait de son temps beaucoup de chevaux sauvages
dans ces pays, bien qu'on y en vit bien peu, à
cause de leur sauvagerie; aussi paraît-il n'en
avoir vu qu'un petit poulain blanc, ce qui
porterait déjà à croire que ce poulain n'était
pas un cheval sauvage.
Les assertions de Léon l'Africain, sur les
chevaux barbes et sur les chevaux sauvages du
nord de l'Afrique et de l'Arabie, ont été
copiées presque textuellement par Marmol, qui
donne en outre les renseignements suivants, dans
son ouvrage également intitulé Description
de l'Afrique :
« Les
chevaux sauvages sont fort rares et
vivent, comme j'ay dit, dans les déserts
d'Arabie et de Libye... Ils sont plus
petits que les autres, et de couleur
cendrée, quoi qu'il y en ait aussi de
blancs; mais ils ont le crin et le poil
de la queue fort court et hérissé.» (Marmol,oc.,tome Ier,
liv. I, ch. 23, p. 51.) |
Marmol
était contemporain de Léon l'Africain; il avait
été fait prisonnier par les Maures au siège de
Tunis par Charles-Quint; il fit de nombreux
voyages avec les musulmans pendant sa longue
captivité ; il s'assura naturellement de ce qu'il
y avait de fondé dans les assertions de Léon l'Africain
sur les chevaux sauvages; or non seulement il
affirme que ces chevaux sont fort rares en Arabie
et en Libye, mais il en fait une description qui
démontre péremptoirement que ce n'était pas
des chevaux sauvages, puisqu'ils avaient du crin
et du poil fort court à la queue :
caractère qui appartient exclusivement aux
Équidés hémioniens, asiniens et zébrés.
Les prétendus chevaux sauvages de Léon l'Africain
et de Marmol étaient donc des Hémiones dans le
désert d'Arabie, où il en existe encore à
présent; c'étaient partout ailleurs des ânes,
probablement même des ânes marrons si l'on
rencontrait vraiment chez eux une variété de
couleurs qui est étrangère aux races animales
réellement sauvages; et c'est à cela que se
réduit un fait sur lequel on a voulu s'appuyer
pour faire naître le cheval en Arabie.
Piétrement
1882
|
haut
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On possède des
documents encore plus précis sur les chevaux
libres, dits sauvages, de l'Asie centrale ; nous
choisirons ceux qui ont été fournis par Forster
à Buffon, dans une lettre que celui-ci a
rapportée textuellement dans le deuxième
supplément à son article CHEVAL :
« A l'égard
des chevaux sauvages qui se trouvent dans
toute l'étendue du milieu de l'Asie,
depuis le Wolga jusqu'à la mer du Japon,
ils paraissent être, dit M. Forster, les
rejetons des chevaux communs qui sont
devenus sauvages.
Les Tartares, habitants de tous ces pays,
sont des pâtres qui vivent du produit de
leurs troupeaux, lesquels consistent
principalement en chevaux, quoiqu'ils
possèdent aussi des bufs, des
dromadaires et des brebis. Il y a des
Calmoucks ou des Kirghizes qui ont des
troupes de mille chevaux, qui sont
toujours au désert pour y chercher leur
nourriture. Il est impossible de garder
ces nombreux troupeaux assez
soigneusement pour que de temps en temps
il ne se perde pas quelques chevaux qui
deviennent sauvages, et qui, dans cet
état même de liberté, ne laissent pas
de s'attrouper : on peut en donner un
exemple récent. Dans l'expédition du
czar Pierre Ier contre la ville d'Azof,
on avait envoyé les chevaux de l'armée
au pâturage; mais on ne put jamais venir
à bout de les rattraper tous : ces
chevaux devinrent sauvages avec le temps,
et ils occupent actuellement la steppe
(désert) qui est entre le Don, l'Ukraine
et la Crimée; le nom tartare que l'on
donne à ces chevaux en Russie, et en
Sibérie est tarpan. Il y a de ces
tarpans dans les terres de l'Asie qui s'étendent
depuis le 50° degré jusqu'au 30e degré
de latitude. Les nations tartares, les
Mongoux et les Mantchoux, aussi bien que
les Cosaques du Jaik, les tuent à la
chasse pour en manger la chair.....
« Ces chevaux sauvages sont comme les
chevaux domestiques, de couleurs très
différentes; on a seulement observé que
le brun, l'Isabelle et le gris-souris
sont les poils les plus communs : il n'y
a parmi eux aucun cheval pie, et les
noirs sont aussi extrêmement rares. Tous
sont de petite taille; mais la. tête est,
à proportion, plus grande que dans les
chevaux domestiques. Leur poil est bien
fourni, jamais ras, et quelquefois même
il est long et ondoyant; ils ont aussi
les oreilles plus longues, plus pointues,
et quelquefois rabattues de côté. Le
front est arqué, et le museau garni de
longs poils ; la crinière est aussi plus
touffue et descend au delà du garrot;
ils ont les jambes très hautes, et leur
queue ne descend jamais au delà de l'inflexion
des jambes de derrière ; leurs yeux sont,
vifs et pleins de feu." (Buffon, t. IV,
p. 22.)
|
Les
remarques si précises de Forster prouvent que
les tarpans sont réellement des chevaux marrons,
ou du moins que les chevaux marrons sont en si
grand nombre parmi eux qu'il est impossible
aujourd'hui de savoir s'il existe, dans ces
troupeaux quelques individus vraiment sauvages;
elles montrent en outre que la plupart des
tarpans observés, sinon tous, sont de race
mongolique, puisqu'ils ont le front arqué et les
jambes très hautes.
Il est vrai que, suivant M. G. Czapski, les
Tartares et les Kirghiz ne douteraient pas de l'existence
de vrais chevaux sauvages qu'ils nomment Tarpans,
tandis qu'ils appellent Muzins et Takjas
les chevaux marrons ; mais la vérité de
leur assertion n'a jamais pu être constatée ; M.
Brandt n'a même reconnu aucun des caractères d'une
race sauvage, sur un cheval qui avait été
envoyé vivant, sous le nom de Tarpan, au
musée zoologique de Saint-Pétersbourg .
( F. Brandt, Nouvelles recherches
sur les restes de mammifères trouvés dans les
cavernes de l'Altaï, dans les Matériaux
pour l'hist. de l'homme, année 1872 p
541 (Extrait du Bull. de l'Acad. de
Saint-Pétersbourg, t. XV,
n° 2, par E. Oustalet )
Il est intéressant de comparer la description
des tarpans de Forster avec celle des chevaux des
Mongols:
«
Leurs chevaux, petits, à la jambe
nerveuse et à tous crins, sont presque
tous de robe isabelle, avec des taches,
fauves et une raie noire sur le dos ;
cependant, on en trouve quelques-uns qui
sont alezans ou bai-bruns; les chevaux
blancs sont inconnus. Quelle que soit la
couleur de l'animal, il a toujours la
raie du dos, et la crinière et la queue
entièrement noires : ce qui viendrait à
l'appui de l'opinion des naturalistes qui
placent I'origine du cheval sur les
plateaux de l'Asie centrale; cette
livrée des chevaux mongols doit être
très voisine de leur couleur primitive,
car elle rappelle d'une manière sensible
celle des hémiones, des onagres et des
dziggetaïs, espèces sauvages analogues
habitent encore aujourd'hui les mêmes
régions."
(Poussielgue,
Relat.
d'un voy. de Shang-Haï à Moscou, dans le
Tour
du Monde, t. X, 1864, P. 322.) |
La
couleur des chevaux mongols n'est pas le seul
fait qu'on ait invoqué à l'appui de la croyance
à l'origine septentrionale du cheval.
Buffon avait déjà dit, sans en tirer aucune
conclusion :
«
Dans le grand espace de terre compris
entre le Don et le Niéper, espace très
mal peuplé, les chevaux sont en troupes
de trois, quatre ou cinq cents, toujours
sans abri, même dans la saison où la
terre est couverte de neige : ils
détournent cette neige avec le pied de
devant pour chercher à manger l'herbe qu'elle
recouvre. Deux ou trois hommes à cheval
ont le soin de conduire ces troupes de
chevaux, ou plutôt de les garder, car on
les laisse errer dans la
campagne, et ce n'est que dans les temps
des hivers les plus rudes qu'on cherche
à les loger pour quelques jours dans les
villages, qui sont fort éloignés les
uns des autres dans ce pays. » (Buffon, t.
IV, p. 20.) |
[.....]
Piétrement
1882
|
*
|
[....] Dans ses Letters and Notes, etc.,
Catlin a
donné la relation de ses premiers voyages dans l'Amérique
du Nord de 1832 à 1839.
Il raconte, dans sa 41e lettre, qu'en parcourant
la région du territoire indien arrosée par la
Rivière Rouge ou Red River, affluent de droite
du Mississipi, il aperçut journellement des
bandes de bisons et de chevaux sauvages, avant d'arriver
dans la tribu des Comanches, c'est-à-dire, entre
le 34e et le 35e degré de latitude nord. En
rampant derrière des buissons avec son ami
Chadwich, il parvint même une fois à s'approcher
jusqu'à une portée de fusil d'une de ces
troupes de chevaux libres, dont il fait cette
description :
«
Dans cette troupe, nous avons vu presque
toutes les couleurs qu'on peut voir dans
un chenil de chiens de chasse anglais.
Quelques-uns étaient blanc de lait,
quelques-uns noir de jais; d'autres
étaient alezan-clair {sorrel), bai,
couleur de crème; plusieurs étaient
gris de fer et d'autres pie, contenant
une variété de couleurs sur le même
animal. Leurs crinières étaient très
luxuriantes et pendaient en désordre sur
l'encolure et le chanfrein, et leurs
longues queues balayaient la terre. » (Catlin, o. c.,
t. II, p. 57.) |
[....]
Les couleurs variées que Catlin a observées sur
les chevaux libres des prairies de l'Amérique du
Nord prouvent en définitive que ces animaux
étaient des chevaux marrons. Catlin ajoute, à
la page 59 du même volume, en se fondant sur la
conformation extérieure de ces chevaux, qu'ils
sont sans cdoute issus des chevaux qui ont été
introduits par les Espagnols lors de la conquête
du Mexique et dont quelques-uns se sont égarés
dans les prairies; cette opinion sera corroborée
par les documents historiques exposés dans le
chapitre XIII.
Quant aux chevaux libres des pampas de l'Amérique
du Sud, ils ont été décrits par Azara, dans le
chapitre du Cheval, pages 296 à 339 du
tome II de son ouvrage, qui a d'abord été
publié sous ce titre : Essais sur l'histoire
naturelle des quadrupèdes de la province du
Paraguay, par don Félix d'Azara, écrits
depuis 1783 jusqu'en 1796, traduits sur le
manuscrit inédit de l'auteur par Moreau - Saint
- Mery, Paris, 1801 (2 vol. in-8). C'est
cette édition en français qui est presque
toujours citée, même à l'étranger, par les
auteurs qui parlent des chevaux des pampas; et: c'est
très regrettable.
En effet, l'année suivante, Azara a donné en
espagnol le même ouvrage sous ce titre : « Apuntamientos
para la historia natural de los quadrupèdes del
Paraguay y Rio de la Plata, escriïos por don
Félix de Asara; Madrid, 1802 », également
en 2 vol. in-8, et dans lequel le chapitre Del
Caballo occupe les pages 202 à 244 du tome
II. Or, en voulant confronter les deux textes,
français et espagnol, il nous a été facile de
constater que l'édition espagnole a été faite
d'après un manuscrit fort différent de celui
qui a servi à la traduction française, du moins
en ce qui concerne le chapitre du Cheval, le
seul sur lequel ait porté notre comparaison.
[...]
Dans tous les cas, l'édition espagnole contient
seule l'opinion rectifiée, définitive, d'Azara
sur les chevaux des pampas; [...]
Azara raconte d'abord que les
compagnons de Pierre de Mendoza, ayant fondé
Buénos-Ayres en 1535, furent bientôt après
obligés de passer au Paraguay d'une façon si
incommode et si précipitée,
"que,
ne pouvant emmener toutes les juments qu'ils
avaient amenées d'Andalousie, il en
resta cinq avec sept chevaux abandonnés
dans le campo.(En espagnol, le mot
campo signifie également le camp
et les champs, la campagne. Chez les
Espagnols de l'Amérique du Sud, le mot campo,
par opposition à pampa, désigne
plus particulièrement le terrain servant
au pacage des animaux domestiques, et c'est
probablement ce dernier sens qu'Azara lui
attribue ici.) Telle est l'origine des
innombrables troupes de chevaux sauvages
qui existent au sud du Rio de la Plata, s'étendant
jusqu'au Rio Négro, à ce que l'on
prétend, et, même jusqu'aux terres de
la Patagonie. » (P. 203.) " Les
chevaux marrons vivent partout en troupes
si nombreuses qu'il n'y a aucune
exagération à dire que quelques-unes se
composent de six mille individus. » (P.
204.) (....)
|
.
En résumé, aucun des
documents qui nous ont été
donnés sur les chevaux sauvages ne
démontre qu'aucun observateur se soit
jamais trouvé dans les temps historiques,
sur n'importe quel point du globe, en
présence d'animaux méritant réellement
ce nom; l'exposé de nos recherches sur
ce sujet ne pourra donc nous aider en
aucune façon à déterminer les lieux d'origine
ou de domestication du cheval; mais il
aura du moins ce résultat important de
réduire à néant les théories purement
gratuites, qu'on a voulu fonder sur la
prétendue existence de chevaux sauvages
dans telle ou telle contrée, à telle ou
telle époque historique.
sg cheval de Prjevalski |
Piétrement
1882
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haut
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