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*
Selon Joris
Peters :
Pour
les recherches en matière de types et races
antiques, nous disposons de trois sources très
différentes d'informations:
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1)
les écrits des auteurs antiques,
2) les représentations picturales (sur
les murs, les tombeaux, les mosaïques...)
3) les ossements et squelettes canins
provenant des fouilles archéologiques. |
Joris
PETERS, le
chien dans l'antiquité,
Séminaire SFC, 25-26-03-1994
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En inversant l'ordre
des premiers éléments de cette recherche nous avons
cédé à la facilité et à l'agrément et déjà
franchi quelques étapes primordiales.
La
piste à suivre maintenant
est celle des Ecrits
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Sachant que, comme le
soulignent les auteurs modernes :
Sir Richard Glyn (Les
plus beaux chiens, Horizons de France, 1967) :
"La notion
de race telle que nous la connaissons
aujourd'hui était inconnue à l'époque romaine
et le resta plusieurs siècles encore." Glyn |
et C'est
peu dire......
Joris Peters
"A noter
que le concept de race n'est pas négligeable
dans ce contexte, mais n'est pas
comparable avec la notion actuelle (HERRE
& RÖHRS, 1990: 27).
Les
écrivains antiques témoignent nettement du fait
que les races de chiens étaient définies en
fonction de leur origine géographique
et de leur utilisation" J.
Peters |
Et à propos des chiens de chasse dans
la seule littérature antique gréco-romaine:
"Les écrits
spécialisés antiques mentionnent plus de 20
races, mais il y en a peu dont l'origine et l'aspect
aient été transmis." J. Peters |
Ce qui est valable pour
tous les types canins.
Sir
Richard Glyn (Les plus beaux chiens,
op.cit.) :
"Les
poètes grecs et, plus tard, les auteurs romains,
étaient très friands des histoires de chiens, qu'il
ne faut d'ailleurs pas prendre au pied de la
lettre car tous ces auteurs
usaient au maximum de la licence poétique"
s. R. Glyn |
Et il ne parlait ainsi que
des écrits de l'Antiquité classique
Malgré
la frustration, il faudra donc souvent se contenter de
données générales
auxquelles les difficultés diverses de "licence"
originale, puis de transcriptions et de traduction
donneront
inévitablement un "flou" supplémentaire.
Il
faut dire qu'en matière de "licence",
les écrits de vulgarisation du XXeme
siècle ne le cèderont en rien à la
littérature antique
voir
"florilège"
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*
Citant Keller, Joris
Peters (op.cit.) écrit,
Parmi les races
de l'Antiquité qui nous ont été transmises
nominativement, il y en a une, qui était le chien
de garde préféré en Grèce et en Italie,
à savoir le Molosse ou Epeirote.
Originaire de l'Epire2 et ressemblant à
un mélange de Dogue et de Bouledogue (KELLER,
1909:105), ....... |
Cette affirmation de Keller a fait date et "autorité"
dans l'Histoire contemporaine des Dogues.
2 L'Epire est la région du nord-ouest
de la Grèce sur la côte de la mer ionienne (MEYER, KL.P.2,
284, Epeiros).
C'est aujourd'hui l'Albanie.
Epire
carte wikimedia
Commons
auteur: Marsyas
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florilège
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FLORILEGE
du
"
chien
d'Epire "
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Or,
quiconque voudra bien se pencher avec
nous sur la chronologie de l'émergence
des types dogues et bouledogues et des
vocabulaires qui s'y rapportent
comprendra la problématique des
interrogations que soulève cette
affirmation.
voc
D'autres
extraits de la littérature cynologique
moderne laissent au moins autant à
penser.
Voici deux
exemples, choisis
dans de bons livres récents :
1
"Assez
tardivement, les chiens
lourds et puissants sont
introduits en Grèce.
Plus
tard, Alexandre
le
Grand, à
son retour
de l'Inde ...
,
en ramènera plusieurs d'un
type très voisin.
Ils allaient être à l'origine
des chiens de Macédoine
et d'Epire."[...]
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source
probable :
Alexandre
le Grand aurait
eu un chien semblable, qui lui avait été offert par
un roi
d'Albanie *
D'après Pline l'ancien :
[..]"Alexandre
le Grand marchant vers l'Inde,
le roi de l'Albanie * lui avait
donné un chien d'une taille
extraordinaire.
Charmé de sa belle apparence,
Alexandre ordonna qu'on lâchât
devant lui des ours, des
sangliers, et enfin des daims; l'animal
resta immobile et dédaigneux.
Tant de lâcheté dans un si
grand corps offensa l'âme
généreuse du conquérant; il
fit tuer le chien.
La nouvelle en vint au roi d'Albanie;
celui-ci en envoya un autre à
Alexandre, et lui fit dire d'éprouver
ce chien, non pas contre de
petits animaux, mais contre le
lion ou l'éléphant; qu'il avait
eu deux chiens de cette espèce*
et qu'il n'en resterait plus
après la mort de celui-ci.
Alexandre ne différa pas, et il
vit aussitôt le lion mis en
pièces; puis il fit amener un
éléphant, et jamais spectacle
ne lui causa autant de plaisir.
En effet, le poil hérissé sur
tout le corps, le chien commença
par aboyer d'une manière
terrible, puis il vint à l'attaque:
se dressant contre le monstre
tantôt d'un côté, tantôt d'un
autre, l'assaillant et l'évitant
avec l'adresse nécessaire en un
pareil combat, il le fit tant
tourner que l'éléphant tomba,
et sa chute ébranla la terre." Pline lancien,
Histoire naturelle, Livre
VIII, chap LXI, 6. |
* l'Albanie, était
un royaume caucasien au sud-ouest de la
mer Caspienne. Assimilée à la Médie
depuis 616 av J.C., elle fait partie
alors de l'Empire achéménide.
The
Macedonian Empire, 336-323 B.C.
AND Kingdoms of the Diadochi .
Historical Atlas by William R.
Shepherd, 1911
de "Historical Atlas by
William R. Shepherd 1911 edition"
auteur : Geagea, Wikimedia
Commons
|
Ces chiens du roi
d'Albanie cités par Pline ont bien le
tempérament des dogues modernes.
On
peut donc supposer qu'ils en avaient
aussi la morphologie...
.
Cette Albanie
du Caucase est souvent
confondue dans les textes en question
avec l'Albanie
d'Europe, avec d'autant
plus de facilité que l'ancienne
Epire se situait partiellement
dans la même aire géographique que
cette dernière
+ haut L'Epire
2
Autre
ouvrage, autre
auteur :
variation sur le même thème:
"Ce
serait de
tels chiens
**
qu'Alexandre
le Grand, à la suite de
ses conquêtes,
aurait ramené
en
Laconie***
et
en Epire, où leurs
descendants furent
utilisés comme chiens de
guerre et de combats dans
les arènes..."
|
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Notes :
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** "de
tels chiens"
dans ce texte, sont les
gros chiens himalayens,
qui ont été à la base du "Dogue"
du Tibet,
considéré par beaucoup d'auteurs,
comme l'ancêtre universel des
molosses.
Or on doit se
souvenir que
le fameux chien
du Tibet a été
signalé pour la première fois
en occident par Marco
Polo
au 13eme
siècle de notre ère.
*
de plus
nous verrons plus loin que
***
selon
Aristote, le chien
de Laconie avait le
nez
long....
|
.
Cette
"présentation",
selon laquelle Alexandre
le Grand aurait importé
et implanté le dogue en
Grèce,
(dont
au moins une fois en l'y
ramenant lui-même, alors
que, comme chacun sait,
il n'y est pas revenu...)
est classiquement reprise
dans les ouvrages
cynologiques... du XXème
siècle
Quoique, certaines fois,
l'animal fait le chemin
inverse, (tout
compte fait plus logique )
:
Alexandre
le Grand l'ayant,
dans ce dernier cas,
reçu en cadeau
d'
Alexandre le Molosse
roi
d'Epire et oncle maternel
du conquérant..
.
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recherche
Recherche du chien dans
les textes
sujet du
nouveau chapitre
*
C'est avec l'Ecriture
que l'on entre dans l'Histoire proprement dite
Pourtant,
concernant la connaissance du passé du chien
la
"rupture" ne nous est pas forcément
évidente tant les images nous ont déjà
appris,
non plus que l'avantage à attendre de ce nouveau
témoignage quant au physique de l'animal...
.
|
_________________________
Pour
tirer parti de ce nouveau
témoin il nous faut remonter
au plus près de sa source
et dans ce cas
il est à
craindre qu'il faille d'abord
se contenter de trouver le
chien (espèce),
avant
de pouvoir identifier, par un caractère quelconque qui
lui soit propre, un type ou une race.
Lorsqu'il
sera possible d'identifier soit le type, soit l'utilisation,
nous pourrons être amenés à revenir sur le
sujet
au fil des pages en fonction des groupes de races
envisagés.
B.Q.
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