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GENETIQUE

sommaire

Hérédité de la couleur (2)


Déterminisme de la robe blanche



Robe blanche et surdité



Hérédité de la couleur des yeux


Facteurs non génétiques


Déterminisme de la robe blanche


Il y a deux principales sortes génétiques de blanc

1 ) Blanc comme MONTAGNE DES PYRENEES blanc


Montagne des Pyrénées, ph. Rowina, Wiki.Comm.

C'est la limite extrême de l'extension de la panachure, et la race comprend généralement des sujets présentant encore quelque coloration sous forme de taches en tête telles que oreilles colorées et

*

"tape à l'oeil

nouveauté: "monocle" cf. st. du Dalmatien


Bull terriers , ph. Pleple2000, Wikimedia Commons.

 


ourkalbousounaki, doactb

Dans ce cas, comme chez ce Bull terrier blanc et ce Dogue argentin , le blanc est toujours pur (de craie). génotype: sw/sw


2 ) Blanc comme KUVASZ blanc

Ici on a l'aboutissement final de la dilution de la phaeomélanine dont le stade qui le précède (ivoire) est encore toléré dans la race. génotype: cch/cch ou ce/ce

Les yeux étant sombres cela exclut les gènes les plus récessifs de la série C.
La "pureté" du blanc devra dépendre de facteurs plus ou moins inconnus.
Ajoutons que des allèles plus récessifs à ce locus seraient peut-être capables d'éclaircir encore la couleur et peuvent y associer des yeux bleus (pseudo albinos), sans parler de l'albinos à yeux rouges tout à fait exceptionnel dans l'espèce car soigneusement éliminé.

Dans les races de ce génotype la limite entre blanc et ivoire n'est pas toujours facile à fixer.


Kuvasz, ph. Les plus beaux chiens, R. Glyn

Autres Génotypes de blanc

Grisonnement ou dilution seconde progressive: génotype G/G ou G/g : génotype: G/?.
Surtout repéré pour sa participation au phénotype chien blanc quand il est en association avec la panachure

Beaucoup de Caniches blancs et Bichons naissent avec des taches crème ou abricot qui s'effacent ultérieurement, par dilution seconde progressive

Chez le chiot Coton de Tuléar qui a une grosse tache charbonnée foncée autour de chaque oreille et le reste blanc (de panachure), comme cela se voit, les taches vont s'effacer d'autant plus que, comme chez beaucoup de charbonnés, les traces noires s'estompent avec la croissance.
Gène "d'argenture" : génotype si/si genc/ locus SI

Gène Merle

Le génotype homozygote M/M produit du blanc chez les chiens par ailleurs non panachés et l'hétérogygote M/m augmente l'extension de la panachure produite par les allèles s.

Blanc merle

Un Colley M/M naît presque entièrement blanc avec quelques résidus de patron "merle" (arlequin, bigarré) , localisés à peu près comme ce qui reste habituellement de couleur chez les panachés sw/sw.
C'est un "white-merle" et on évite soigneusement de le produire car il est réputé atteint de diverses anomalies touchant l'oreille interne, l'oeil et la reproduction.



Il y a plusieurs génotypes qui peuvent contribuer à la production de blanc



La façon la plus sûre de produire un chien blanc consisterait donc à
les réunir

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Robe blanche et surdité

Certains gènes de couleur (comme de n'importe quoi d'autre) peuvent également déterminer d'autres effets dont certains pathologiques (pléiotropie).
Par exemple, les souris Ay/Ay sont létales et les hétérozygotes présentent toutes sortes de déficiences.

Or, on peut lire dans: A.G.Searle, "Comparative Genetics of Coat Colour In Mammals", Logos Press Academic Press, 1968 :

.

" le type de loin le plus fréquent d'effet de couleur de robe associé à des conditions pathologiques (chez les mammifères) est l'absence partielle ou totale de pigment donnant la panachure blanche ou la robe blanche"

Et en effet, les observations de ce fait ne manquent pas pour l'ensemble des espèces, les effet pathologiques affectant pour beaucoup l'oreille interne et le système nerveux.

Le gène de blanc le plus commun dans les espèces domestiques est W : White, connu en particulier chez le Chat.

Dominant dans cette espèce, il y est apparemment pléiotropique de surdité.
Aussi entend-on dire que les chats blancs sont souvent sourds...... et principalement s'ils ont les yeux bleus....

Heureusement pour beaucoup de chats, ils peuvent aussi être blancs grâce à la panachure envahissante (dominante chez eux), et pas pléiotropique de ces effets indésirables.

A noter ce fait de la plus grande importance :


Le gène W n'est pas répertorié chez le chien.

D'ailleurs il n'est pas pathogène dans toutes les espèces


Les exemples et conclusions des généticiens chez les rongeurs de laboratoire et diverses autre espèces, concernant la pléiotropie des génotypes de blanc et celle de
W chez le chat (pas totalement prouvée) sont sans doute suffisants pour expliquer

la croyance en une corrélation positive entre blanc et surdité chez le chien.

Et, bien qu'un rapport de cause à effet entre robe blanche et surdité n'existe en réalité que dans le cas précis et exceptionnel des "blanc-merle", (et peut-être même seulement si ce sont des collies), il est souvent évoqué comme d'une évidente fatalité.

En effet, M/M est le seul génotype de couleur lié à des effets pathologiques dans cette espèce.
Par conséquent, à part des cas où on peut penser que
M/M ait été utilisé pour créer du blanc ou étendre la panachure (Dalmatien par exemple),

.


la robe blanche du chien en général, et de façon certaine celle de génotype sw/sw, n'a pas de rapport avec l'hérédité de la surdité.

.


Quant à la dilution extrême au locus C,
cch/cch ou ce/ce aucune observation ne l'implique non plus , l'albinos vrai étant quasi inexistant et facilement "éradiqué"

Malgré tout, pour beaucoup le blanc reste suspect et

malheureusement, la suspicion (voire la conviction) pourrait à elle seule avoir créé la corrélation :

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Hérédité de la couleur des yeux

La couleur des yeux  peut dépendre de 2 types de gènes : - d’une part des gènes n’agissant que sur les yeux - d’autre part les gènes de couleur de robe.

1) Locus ne commandant que la couleur des yeux

On invoque un locus « iris » : Ir, qui comporterait 3 allèles :

Ir
(dominant)

yeux très sombres 

>

irm
(medium)

yeux noisette

>

iry
(yellow)

yeux jaunes

Cette hypothèse concorde avec les observations selon lesquelles, les chiens à yeux clairs, accouplés entre eux, ne donnent que des yeux clairs, tandis que les chiens à yeux sombres donnent des yeux sombres et des yeux clairs.

Mais, il se peut aussi que cette variation, comme beaucoup de variations de tonalités de couleur, soit sous la dépendance d’un déterminisme polygénique.

Gènes indépendants

certains yeux bleus ou vairons dépendent bien de gènes n’agissant qu'au niveau des yeux.

2) Gènes de couleur de robe agissant aussi sur l'iris

Des allèles de couleur (de robe), aux locus b, d, c, M, ont un rôle déterminant sur la pigmentation des iris.

Par exemple l’allèle « albinos», le plus récessif du locus C, donne, outre une robe toute blanche, des yeux rouges (sans aucun pigment). C’est bien connu chez le lapin.
Un autre allèle de ce locus peut produire une robe très pâle à yeux bleus, exceptionnelle chez le chie
n , nommée de "faux albinos" dans d'autres espèces (cheval en particulier).

Les yeux de chiens de robe marron b/b ou tachée de marron sont notoirement plus clairs que ceux des sujets de robe à eumélanine noire B.

Le génotype d/d dilue la couleur de l’iris dans les mêmes proportions que la couleur du poil.

Avec le même génotype par ailleurs, un chien à eumélanine bleue a les yeux toujours un bon ton plus clair qu'un chien à eumélanine noire,

mais il y a la même étendue de variation, du plus clair au plus foncé possible.

L'allèle M produit couramment des yeux bleus ou de l'hétérochromie dont la traduction la plus connue est la présence d'yeux vairons chez les chiens arlequins (merle)

.

non arlequin

arlequin

at/at b:b C/? D/? E/? m/m S/?

rob4m4o

 at/at B/? C/? D/? E/? M/? si/si

ayay B/B C/? d/d Em/E m/m S/?

ph site

As/? B/? C/? D/? E/? M/? si/si

ph Wikipedia

  at/at B/? C/? D/? E/? m/? si/si

at/at b/b C/? D/? E/? M/? si/si

Bing Pinterest

at/at B/? ch/ch D/? E/? M/? si/si ch?
génotype locus A ?

DOG-HUSKY2/C/23JUL00/ photo by /NANCY WONG "WALDEN" IS A ONE AND A HALF YEAR OLD
SIBERIAN HUSKY WHO LIVES ON LOMBARD STREET ON RUSSIAN HILL
.
ph. Nancy Wong, 2018, Wikimedia Commons

at/at B/? C/? D/? E/? M/? si/si

Bing Pinteres

 

 

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Facteurs de variation non génétiques

extrait de

SEMINAIRE SUR "PEAU ET PELAGE"
Société Fançaise de Cynotechnie
14 et 15 février 1986

GENETIQUE DE LA ROBE

B. QUEINNEC

[..] LES FACTEURS MODIFICATEURS D'EXPRESSION

[..] .. ce sont principalement les variations du pelage qui tiennent à la
longueur du poil, à sa texture, à son tassé
* et aux différences de composition de chaque pelage en divers types de poils.

L'allongement du poil entraîne une certaine décoloration de celui-ci : c'est pourquoi par exemple, la plupart des Afghans de robe claire ont la "selle" plus foncée que les longs poils des côtés, du toupet et des membres.

Les pelages de modèle "fourrure" sont composés de poils de divers types répartis en 2 couches principales: le poil de couverture et le poil de bourre (duvet).

Tous les types de poils ne prennent pas la couleur de la même façon : le duvet est presque toujours plus clair que le poil de couverture.

Parmi les poils de couverture, ce sont les longs poils droits qui sont le plus colorés.
Chez certaines souris dont la robe est composée de jaune et de noir, ces poils sont complètement noirs, alors que les poils d'autres types sont zonés ou entièrement jaunes.
Là où les poils longs droits sont les plus nombreux, c'est à dire sur le dessus, la souris est noire, alors qu'elle est tiquetée
* de noir et de jaune sur les flancs, et complètement jaune sur le ventre où il n'y a que du duvet.

Cette variété de comportement des divers poils par rapport à la pigmentation explique les fréquents dégradés observés dans le fourrure en fonction des régions du corps.

Elle explique aussi que le même génotype de couleur puisse s'exprimer de façon variable selon les types de pelage.

L'âge est également un important facteur modificateur d'expression :
dans beaucoup de cas on peut en effet dire que le phénotype de couleur est évolutif dans le temps.

Les variations en fonction de l'âge peuvent être liées au génotype qui détermine cette évolution (ex: grisonnement, apparition des mouchetures) mais elles peuvent aussi être relatives aux modifications de la structure du pelage.

Divers facteurs de milieu tels que le soleil, le froid, le lèchage, le toilettage, etc... peuvent aussi modifier le phénotype de couleur et être responsables de ce que

*


deux sujets de même génotype de couleur peuvent présenter des phénotypes différents.

.

* tassé équivaut à "dense": la densité d'un pelage s'exprimant par le rapport nombre de poils/unité de surface corporelle.
* tiqueté est une expression plutôt utilisée chez le chat pour désigner l'effet pointillé du pelage à poils zonés (agouti)

B.Quéinnec

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