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Les
Aryas dans leur première patrie.
(chapIII §5p159)
L'histoire de Yima,
racontée dans le deuxième chapitre du Vendidad,
va maintenant nous montrer les Aryas dans
leur première patrie.
[....] Les textes zends ont certainement peint
dans la lutte de Dahâka contre Yima, puis contre
Thraetaona, [....] les premiers combats des
conquérants aryens contre les populations
anaryennes qui s'opposaient à l'extension de
leurs frontières vers le sud.
[....] En admettant même comme incontestablement
démontré que Yima est un phénomène naturel
divinisé, puis transformé en roi par les
légendes, on n'aurait pas le droit d'en inférer
qu'il n'y a rien d'historique dans quelques-uns
des actes qui lui sont attribués.[....] les
anciens Iraniens ont pu attribuer à Yima, même
considéré comme divinité, les actes qui ont
marqué les premiers développements de leur
puissance et leur passage de la vie nomade à la
vie sédentaire. C'est d'ailleurs uniquement de
ces faits, et non des combats de Yima et de
Dahàka, que le deuxième chapitre du Vendidad va
nous entretenir.
[....] le verset 10 du yesht IX fait régner Yima
pendant mille ans en nombre rond. Yima est donc
en réalité la personnification d'une longue
période historique dont la durée ne paraît pas
parfaitement déterminée, mais pendant laquelle
les Aryas passèrent de la vie nomade et
pastorale à la vie sédentaire et agricole,[....]
Dans les seize premiers versets du deuxième
chapitre du Vendidad, Ormuzd raconte à Zoroastre
que Yima, fils de Vivanghat, est le premier homme
auquel il a révélé sa loi;
que Yima ne s'est pas reconnu les qualités d'un
propagateur ou prédicateur de cette loi; qu'il a
seulement accepté de développer les biens
terrestres créés par Ormuzd, de les faire
croître, d'être le protecteur, le nourricier et
le maître des êtres terrestres;
puis Ormuzd continue ainsi dans la traduction de
Harlez :
« 17-19. Alors je
lui apportai des instruments [convenables],
moi qui suis Ahura-Mazda : une charrue d'or
(note: Nous montrerons plus loin, en
commentant l'histoire de Yima, que cet
instrument n'est pas une charrue, et que
de Harlez s'est en conséquence trompé
dans la traduction de quelques-uns des
versets suivants) et un aiguillon fait d'or.
Yima est établi dans la plénitude du
pouvoir royal.
« 20-22. Trois cents régions échurent
en partage au roi Yima. Et cette terre se
remplit de troupeaux, de bêtes de trait,
d'hommes, de chiens, d'oiseaux et de feux
brillants et ardents. Aussi les troupeaux,
les bêtes de trait et les hommes n'y
trouvaient plus de place. (Depuis le
verset 23 jusqu'au verset 36
inclusivement, le numérotage de versets
présente des interversions dans le texte
et dans la traduction. Nous avons
rétabli un numérotage sans interversion
pour la facilité du commentaire.)
"23. Or j'avertis Yima, et je lui
dis : Yima éclatant de beauté fils de
Vivanghat, la terre est entièrement
couverte de beauté, de bêtes de trait,
d'hommes, de chiens, d'oiseaux, de feux
brillants et ardents. Les bestiaux, les
bêtes de trait et les hommes n'y
trouvent plus de place.
" 24-25 Yima donc s'avança à la
plus grande clarté du jour, à l'heure
de midi, suivant la route que parcourt le
soleil. Il entr'ouvrit la terre avec son
soc d'or; il la perça de son aiguillon,
parlant ainsi : Sois-[moi] favorable,
auguste Armaïta; soulève-toi, étends-toi,
en vertu de ma prière, pour porter des
troupeaux, des bêtes de trait et des
hommes.
« 26-28 Alors six cents régions
échurent en partage au roi Yima. Et
cette terre se remplit [.......]
« 29. (Répétition du verset 23.)
« 30-31. (Répétition des versets 24-25.)
" 32-35 Alors neuf cents régions
échurent au roi Yima. Et cette terre se
remplit [....]
« 36. (Répétition du verset 23.)
« 37-41. Ainsi Yima étendit cette terre
et la rendit plus grande ..... Alors les
troupeaux, les bêtes de trait et les
hommes purent y circuler à leur gré, à
leur aise et selon le bon plaisir de Yima.
"42-45. Ahura-Mazda, le créateur,
réunit une assemblée de Yazatas
célestes dans la célèbre Airyana
vaedja, la terre de création parfaite. A
cette assemblée, le brillant Yima, chef
des peuples justes, vint avec les
meilleurs des hommes dans l'Airyana
vaedja, terre de création parfaite.
« 46-51. Alors Ahura-Mazda dit à Yima,
[..]: .... Sur les êtres corporels va
fondre l'hiver et ses maux; par lui, il
tombera des flots abondants de neige sur
les cimes des montagnes et sur les flancs
des collines élevées.
« 52-60. Trois espèces de troupeaux
devront s'éloigner [de leur séjour
habituel], ô Yima! Ceux qui vivent dans
des endroits dangereux [redoutables],
ceux qui vivent dans les profondeurs des
vallées, ceux qui vivent au sommet des
montagnes, [ils devront se retirer] en
des demeures protégées par des murs.
Avant cet hiver, la terre était couverte
de prairies. Les inondations violentes
qui suivent la fonte des neiges [des
glaces], et l'absence complète de route
pour les êtres doués d'un corps,
désoleront cette terre sur laquelle se
voient maintenant les traces des petits
troupeaux ." Le sens de ces trois
paragraphes est le suivant : Cette terre
que pâturaient les plus petits troupeaux
sera couverte de neige et inondée au
point de ne plus offrir de voie
praticable." (Harlez.J)
« 60-64. Fais-toi donc, Yima, un vara de
la longueur d'un caretus mesuré en tous
sens. « Littéralement, d'un caretus
dans les quatre sens. Caretus
mesure du chemin qu'un cheval peut
parcourir chaque jour sans se nuire. C'est
la mesure favorite de l'antiquité
aryaque. (Harlez.).
Tu y porteras le germe producteur des
bestiaux, des bêtes de trait, des hommes,
des chiens et des feux brillants et
ardents. Construis donc un vara long d'un
caretus en tous sens, pour [servir de]
demeure aux hommes; fais-le de la
longueur d'un caretus en tous sens, pour
qu'il soit le lieu de parcage des
bufs.
« 65-69. Tu y rassembleras les eaux, sur
un espace grand d'un hathra. Près de ces
eaux établis la demeure des oiseaux sur
cette terre toujours verdoyante et qui
produit des aliments sans faiblir jamais.
Tu y feras des habitations : des maisons,
des portiques, des cours.(Harlez fait
remarquer en note que le sens des mots
rendus par portiques et par cours est
incertain.), des lieux clos de toutes
parts.
« 70. Porte dans ce vara le germe
producteur des hommes et des femmes, des
plus beaux, des meilleurs qu'il y ait sur
la terre.
" 71-79. Porte aussi le germe
producteur de tous les genres d'animaux
de pacage, des animaux les plus grands,
les meilleurs et les plus beaux qu'il y
ait sur la terre. Porte la semence des
arbres de tout genre, de tous ceux qui
sur cette terre sont les plus élevés et
répandent la meilleure odeur. Porte
également le germe de toutes les
espèces différentes d'aliments, [des
aliments] les plus savoureux et de la
plus suave odeur. Dispose tout cela par
couples, et que tout cela soit
impérissable aussi longtemps qu'il y
aura de ces hommes dans le vara.
« 80-86. Qu'il n'y ait dans ces lieux ni
querelles, ni paroles malveillantes, ni
infidélité, ni méchanceté, ni
tromperie, ni bassesse, ni affliction [ou
corps courbé]. Qu'il n'y ait point de
dents d'une grandeur démesurée, point
de corps difforme, ni de membres
disproportionnés, ni aucun de ces signes,
marques certaines d'Angro-Mainyus qu'il
imprime sur [les corps] des hommes.
« 87-92. A l'extrémité supérieure
établis neuf passages, au milieu six, au
bout inférieur trois. Près des premiers
passages dépose les germes de mille
hommes et de mille femmes; près des
passages du milieu, ceux de six cents;
près des derniers, ceux de trois cents.
[Répands] ces germes dans le vara avec
le soc d'or (Nous avons mis le mot
répands de cette phrase entre crochets,
bien que de Harlez ait oublié de le
faire, parce qu'il n'existe point de
verbe dans le texte zend de cette phrase.)
[Qu'il y ait] à cette enceinte un haut
mur et une lumière qui éclaire par elle-même,
de l'intérieur.
« 93-96. Yima cependant se mit à penser
: Comment pourrai-je faire ce vara comme
me l'a indiqué Ahura-Madza ? Alors Ahura-Mazda
lui dit : Yima, éclatant de beauté,
fils de Vivanghat! fends la terre du
talon, creuse-la de tes mains, de la
même manière que les hommes creusent la
terre amollie. » |
Les versets 97-128
reproduisent textuellement, sous forme narrative,
les versets 60-92, et ils montrent ainsi que Yima
a exécuté à la lettre toutes les prescriptions
d'Ormuzd.
Tel est le deuxième fargard du Vendidâd, [....]
[....] la connaissance de
la langue zende ayant été presque complètement
oubliée pendant bien des siècles, et ayant
été remise en lumière seulement de nos jours
par Eugène Burnouf et par ses successeurs, le
sens d'une foule de mots zends ne peut être
deviné que par la comparaison des mots analogues
des divers dialectes aryens, notamment du
sanscrit, de sorte qu'il est toujours possible de
donner plusieurs acceptions différentes à ces
mots zends et que le contexte indique seul quelle
en est l'acception vraie.
[....] Au début du règne de Yima, les troupeaux
de son peuple encore nomade vont paître dans les
vallées, sur les sommets et jusqu'au bord des
précipices des monts Alatau, pendant toute la
belle saison, alors que la végétation de l'herbe
des plaines est arrêtée par l'élévation de la
température et la sécheresse du sol.
[....] En lisant le
deuxième fargard du Vendidad, on croit donc
assister, non pas au fantastique déluge
universel, mais à l'une de ces scènes de
transhumance qui, de nos jours encore, se
renouvellent tous les ans, aussi bien aux
environs du lac Balkach que dans une foule d'autres
régions du globe, notamment en Espagne, en
Grèce, en Italie, dans le sud-ouest et dans le
sud-est de la France.
Piétrement 1882
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Yima donc choisit au pied
des montagnes un emplacement convenable, vaste,
à l'abri des grandes intempéries de l'hiver et
dont la salubrité est garantie par une
inclinaison suffisante du sol puisqu'on y signale
une extrémité supérieure, un milieu et un bout
inférieur.
Il y bâtit des maisons dans une enceinte carrée,
entourée de murs qui paraissent construits en
briques séchées au soleil, et qui sont
évidemment destinés à en interdire l'accès
aux bêtes féroces et aux maraudeurs.
Le diamètre de cette enceinte ne peut pas être
évalué à moins de 60 kilomètres par quiconque
sait quel trajet un cheval oriental peut
parcourir chaque jour sans dépérir. [....]
Yima se préoccupe de former un peuple aussi bien
doué au physique qu'au moral, et possesseur de
belles espèces animales et végétales, ce qui
est l'un des côtés typiques du caractère arya,
plus que partout accusé dans les indications
constantes du Véda;
et c'est dans ce but qu'il transporte dans le
vara tous les "germes producteurs"
capables de concourir à l'accomplissement de ses
désirs (versets 70-86)
Quoique le sens de ces versets soit assez clair
pour être compris par tout le monde, nous ferons
cependant sur le mot taokhman,
germe, qu'emploie l'auteur du deuxième
fargard, quelques réflexions nécessaires pour
bien montrer que le çufra
de Yima ne peut pas être une charrue. Ce mot taokhman,
qui a tous les sens propres et figurés de
notre mot « germe », a toujours dans ce fargard
le sens d'agent producteur, [....]
Le germe producteur des feux est évidemment l'instrument
au moyen duquel les Aryas obtenaient du feu. Les
germes producteurs des bons aliments sont de
bonnes graines de plantes céréales et
potagères de choix. Les germes producteurs des
beaux arbres sont de bonnes graines d'arbres de
choix. Ce n'est certainement pas à ces diverses
catégories de germes, mais seulement aux deux
catégories suivantes, que s'applique la
prescription du verset 77 :
« Dispose tout cela par couples. »
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Les germes des beaux
animaux domestiques sont en effet de beaux
couples d'animaux domestiques;
et les germes producteurs
d'hommes et de femmes aussi bien doués que
possible sont des couples humains [......]
On assiste donc
réellement ici à la naissance d'une colonie
agricole dirigée par un homme intelligent,
[....]
Le çufra
de Yima n'est donc pas une charrue. C'est l'insigne
de la royauté : c'est le sceptre. Yima se sert
de son sceptre, de son autorité royale, pour
assigner aux ménages qui peuplent sa colonie les
places qu'ils doivent occuper dans le vara.
C'est en effet par le sceptre et par l'épée,
non par la charrue et par l'aiguillon, qu'aux
versets 17-19 Ormuzd établit Yima
« dans la plénitude du pouvoir royal »,
|
ou,
littéralement, « au plus haut point, » comme
de Harlez le dit en note, c'est-à-dire que Yima
est établi, de droit divin, roi des Aryas et
conquérant des terres des infidèles anaryens ;
les versets 24-27 du yesht V et les versets 7-12
du yesht IX ne peuvent laisser aucune espèce de
doute à cet égard. On y voit en effet Yima,
« maître de la
souveraine puissance sur les dêvas et
les hommes, faisant perdre tout ensemble
l'abondance et toutes choses utiles, la
fertilité et le bétail, la jouissance
des biens et la puissance aux Yâtus et
aux Pairikas, aux Cathras, aux Kavis et
aux Karapans, » |
c'est-à-dire aux
faux dieux et à leurs adorateurs. [....]
Nous ne connaissons pas la traduction de l'Avesta
de Spiegel; mais nous savons par son Commentaire
de cette traduction, que, au lieu de
traduire çufra et astra par charrue
et aiguillon, il traduit ces mots par lance
et poignard, [....]
[....] une connaissance exacte des insignes du
roi et du chef militaire chez les Aryas
avestiques pourrait seule trancher la question,
et ces insignes ont naturellement varié suivant
les temps, comme ils varient encore suivant les
pays.
[....] Toujours est-il que, en français, le
sceptre étant l'insigne de la royauté et l'épée
l'insigne du commandement militaire, c'est par
ces mots qu'on doit traduire en notre langue les
mots çufra et astra du deuxième
fargard du Vendidad.
On peut même remarquer que Yima ayant affaire à
son peuple dans le vara, s'est uniquement servi
du çufra, de son autorité royale, tandis
qu'en arrivant sur le territoire ennemi il agira
en roi et en guerrier : il se servira du sceptre
et de l'épée, du çufra et de l'astra.
Quoique l'or ne paraisse pas avoir été rare
chez les Aryas nous pensons aussi que le
qualificatif "d'or" donné au sceptre
et à l'épée de Yima est pris au figuré, pour
indiquer l'importance des fonctions dont ce roi
est revêtu, [....]
Piétrement 1882
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[....]
les Aryas étaient agriculteurs et habitaient des
maisons avant leur dispersion, dès l'époque
de l'unité; c'est l'une des découvertes
indéniables de l'étude comparative des divers
dialectes aryens.
Il y a en effet une foule d'expressions qui sont
communes à toutes les langues aryennes, qui
indiquent par conséquent le degré de
civilisation auquel les Aryas étaient parvenus
avant leur séparation et qui, par exemple, les
montrent, agriculteurs, métallurgistes,
constructeurs de maisons et possesseurs de
certains animaux domestiques dès l'époque de l'unité
aryenne.
Non seulement ces diverses considérations sont
en concordance avec l'histoire des conquêtes de
Yima, mais encore elles achèvent d'éclairer
cette histoire.
En effet, la transition du régime pastoral au
régime agricole a pour résultat de décupler la
quantité des produits alimentaires de l'homme et
des animaux, et d'augmenter dans la même
proportion le nombre des hommes et des animaux
sur une surface donnée.
C'est pourquoi sous l'intelligente
administration de Yima, le pays qu'il gouverne se
remplit d'hommes et d'animaux domestiques à ce
point que l'exubérance de la population le
pousse à agrandir son empire (versets 20-22 et
26-28), et le même phénomène se reproduit
partout à mesure que de nouvelles contrées sont
conquises par Yima, guerrier et agriculteur, sur
les hordes nomades ses voisines (versets 26-28 et
32-35).
La direction des conquêtes de Yima est donnée
par les versets 24 et 30, qui répètent deux
fois, d'après la traduction de Harlez,
que Yima s'avança
"à l'heure de midi, suivant la
route que parcourt le soleil ".
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Mais
ce n'est pas habituellement à l'heure de midi
que les armées se mettent en marche, et le mot
que de Harlez traduit par « heure de midi » est
Rapithvan,
qui signifie le génie du midi, la région du
midi et l'heure de midi.
Spiegel
a en conséquence dit que Yima s'avança vers le
sud en suivant la route que parcourt le soleil.
Harlez a tort de prétendre, en note, que les
deux indications sont contradictoires;
une marche vers le sud en suivant la route que
parcourt le soleil signifie clairement une marche
au sud-ouest.
C'est précisément la direction de la conquête
de Yima, qui, parti de l'Airyana vàedja, du
bassin du lac Balkach, s'avança successivement
jusque dans le sud du Turkestan, au moins jusqu'en
Margiane et jusqu'en Hyrcanie, en suivant la
marche indiquée par le premier chapitre du
Vendidad.
Ce qui prouve que Yima doit s'être avancé au
moins jusque-là, c'est qu'il finit par être
battu par Dahâka (yesht XIX 46), lequel était
roi de Babylone ou d'Assyrie (yesht V, 28-31) ;
que le roi iranien Thraetaona, le vainqueur de
Dahâka, est né à Varena (Vendidad, I, 67-71,
et yesht V, 32-35), et que toutes les gloses s'accordent,
soit à placer Varena au sud de la mer Caspienne,
soit à l'identifier avec Kirmàn, ce qui revient
au même.
Piétrement 1882
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[....]
Les deux premiers chapitres du Vendidad
sont une page d'histoire,
écrite dans le style métaphorique par lequel
ont débuté toutes les littératures anciennes.
Il est possible que ces deux chapitres aient d'abord
appartenu, comme de Harlez le suppose, à deux naskas
différents de l'Avesta
primitif.
Il n'en est pas moins vrai que les documents
fournis par le premier chapitre servent à
éclairer la première moitié du second, [....].
Cette histoire est celle de
la conquête de tout le Turkestan et des
provinces septentrionales de la Perse par les
Iraniens.
Quant à la seconde moitié du deuxième chapitre,
[....] c'est une description très claire d'un
événement très important dans la vie des Aryas
: celui de leur passage de la vie nomade et
pastorale à la vie sédentaire et agricole, dès
l'époque de leur séjour dans leur première
patrie, [....], ce qui ne veut pas dire que les
premiers villages des Aryas aient été
construits sur le type du vara décrit dans la
légende de Yima.
[....]
Si
la littérature iranienne fournit des
renseignements précis sur les premiers temps
historiques des Aryas et sur la position de leur
première patrie, c'est parce que, [....] à l'époque
de la rédaction de l'Avesta, les Iraniens n'avaient
pas quitté, mais seulement agrandi beaucoup leur
première patrie.[....]
Piétrement 1882
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