Texte intégral
sculptures en marbre du Parthénon (B.M.) Grèce antique*
aujourd'hui
: tête de
cheval arabe
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Les chevaux
aryens sont ceux du type asiatique à front plat. (chapIV, §7)
La lecture du chapitre V, §4 , fera comprendre pourquoi nous
n'avons pas demandé à l'Inde ni à la Perse la
preuve du fait énoncé aux pages 13-15, et
supposé connu dans les premiers paragraphes du
présent chapitre à savoir que, parmi les deux
races chevalines asiatiques, c'est celle au front
large et plat qui a été domestiquée par les
Aryas.
Les documents fournis par la littérature et par
les monuments de la Grèce suffiront d'ailleurs
pour démontrer la réalité de ce fait.
Strabon (XI,XIII, 7) dit
dans sa description de la Grande Médie:
"cette
même partie de la Médie, comme l'Arménie
aussi, du reste, est très favorable à l'élève
des chevaux. Elle contient notamment,
sous le nom d'Hippobotum, une
vaste prairie que traverse la grande
route allant de la Perse et de la
Babylonie aux Pyles Caspiennes et où
paissaient, dit-on, au temps de la
domination persane, jusqu'à 50 000
juments appartenant aux haras royaux. De
ces haras suivant les uns, des pâturages
d'Arménie suivant les autres, sortaient
ce fameux chevaux néséens, réservés
à cause de leur incomparable beauté et
de leur taille exceptionnellement grande
pour le service personnel des rois de
Perse, mais qui représentaient en tout
cas, comme les chevaux parthes aujourd'hui,
une race particulière entièrement
distincte des chevaux grecs ou d'autres
qu'on voit dans nos pays." |
Les deux races
chevalines asiatiques ou orientales dont il a
été question aux pages 13-15 existaient donc en Orient dès
le temps de Strabon, et même dès l'époque des
Achéménides, il y a plus de vingt-quatre
siècles. L'antiquité de leur existence dans
cette région du globe, à l'état de races
domestiques bien distinctes, montre qu'elles
proviennent réellement de deux races sauvages
également distinctes; ou, en d'autres termes, la
division actuelle des chevaux orientaux en deux
races n'a pas été produite par le croisement d'une
race asiatique unique avec une ou plusieurs de
nos races européennes, comme quelques personnes
pourraient le supposer.
L'origine asiatiaque des Aryas prouve que leurs
chevaux appartenaient à l'une des deux races
orientales déjà signalées par Strabon; et c'étaient
du reste les chevaux aryens qui peuplaient déjà
la Grèce dans les temps anciens, puisqu'on vient
de voir que le cheval domestique y fut introduit
d'Asie Mineure par les Aryo-Pélasges, et que
leur cheval aryen dut s'y multiplier, envahir la
contrée, avec d'autant plus de facilité qu'il n'y
rencontra aucune autre race chevaline domestique
préétablie.
Il suffit donc de savoir
ce qu'étaient les anciens chevaux grecs pour
connaître à quel type appartiennent les chevaux
aryens. Or on peut s'en rendre compte en
étudiant les productions de l'art grec antique,
surtout les nombreux et admirables chevaux du
Parthénon, qui ont été sculptés par Phidias
et par ses élèves au milieu du Ve siècle avant
notre ère, dont les originaux sont aujourd'hui
au British Museum, et dont l'école des Beaux-Arts
de Paris possède d'excellents moulages.
Piétrement
1882
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détail
de frise du Parthénon - ( B.M.)
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Toute personne au
courant de la science hippique sera forcée de
reconnaître que les chevaux du Parthénon,
justement placés au nombre des chefs d'oeuvre de
la sculpture de tous les temps, appartiennent à
celui des deux types orientaux qui est
caractérisé par le front plat et par le profil
rectiligne de la tête, c'est à dire au type que
M. André Sanson a nommé asiatique et auquel
nous avons par conséquent eu raison de donner le
nom d'aryen dans notre premier chapitre.
On
reconnaît également la conformation du cheval
aryen dans les caractères du cheval éxigés par
Xénophon (de l'équitation, ch. 1), et parmi lesquels nous
signalerons: le front large, l'oeil à fleur de
tête, les oreilles petites et très éloignées
l'une de l'autre à la base, le poitrail large,
la côte ample et arrondie, les reins larges et
courts, la croupe large et charnue.
Au reste, dès 1872,
environ deux ans après la publication de nos Origines
du cheval domestique, M. Sanson écrivait déjà à la page 10 de ses Migrations des animaux
domestiques, à
propos de sa race chevaline asiatique:
"C'et
évidemment celle dont les Aryas se sont
servis. Avant d'avoir quitté leur
première patrie, ils n'en avaient point
d'autre à leur disposition. " |
Nous sommes donc
arrivés tous les deux, malgré la diversité de
nos études, à une conclusion identique sur l'origine
de cette race chevaline à front plat, reconnue
aryenne aussi bien par M. Sanson que par nous-même.
On peut déjà en
inférer que les fameux chevaux néséens ou
niséens appartenaient à l'autre race asiatique,
à front bombé, à laquelle nous avons donné le
nom de race chevaline mongolique; la vérité de
cette conclusion sera confirmée dans le chapitre
V, §.4. ab1
Piétrement
1882
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d'une
applique de vase, terre cuite dorée, 6eme s. avt J.C.,
Grèce ou Italie du sud (Lo)
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