Tel-Halaf,
orthostates sculptés du palais de Karapa, roi de
Guzana, (850-830 avt J.C.). (à
gauche ph BM, à droite, MMA, NY
|
|
LES
RACES HUMAINES ET CHEVALINES EN SYRIE ET EN
EGYPTE (chap.IX)
Pendant
que le docteur Perron travaillait au Prodrome
ou Institutions hippiques des Arabes
précitées, il avait prié son ami Prisse d'Avennes
de rédiger, pour ce Prodrome, un
article sur l'histoire ancienne du Cheval en
Egypte, et
c'est ainsi qu'est né le mémoire de Prisse d'Avennes intitulé Des chevaux
chez les anciens Egyptiens
(renseignement oral de Prisse d'Avennes.).
Perron a inséré ce mémoire aux pages 128 à
135 du tome Ier, publié en 1852, de sa
traduction du Nacéri
d'Abou-Bekr-ibn-Bedr.
Prisse d'Avennes dit en tête de ce
mémoire:
"Quelques
écrivains, influencés par la renommée
de l'antique civilisation de l'Egypte,
frappés à la vue des scènes militaires
sculptées sur les monuments, ont avancé
que le cheval était né dans la vallée
du Nil, et que les conquêtes des
pharaons l'avaient répandu dans tout l'ancien
monde. Cette assertion, proposée sans
examen et sans critique, doit être
réfutée: elle est contraire à tous les
renseignements que fournissent les
monuments égyptiens." |
Et ses
conclusions sont que la vallée du Nil était d'abord
dépourvue de chevaux, que ces animaux y furent
amenés par les Pasteurs ou Hyksos.
[...] nous
tenions à montrer qu'à Prisse d'Avennes revient
réellement l'honneur d'avoir attiré le premier
l'attention sur un fait de la plus grande
importance dans l'histoire du cheval et dans
celle des anciens Egyptiens; fait que nous
essaierons de mettre en évidence en ajoutant aux
documents déjà connus des égyptologues et des
historiens, certains renseignements d'un tout
autre ordre, dont la connaissance devait
naturellement leur échapper.
D'après le
canon de Manéthon, la période théocratique, ou
le règne des prêtres sous le nom des dieux,
aurait commencé en Egypte 30 212
ans avant l'arrivée d'Alexandre le Grand, c'est
à dire en l'an 30 544 avant
Jésus-Christ; et Ménès aurait
fondé la monarchie égyptienne 5375
ans avant l'arrivée d'Alexandre, soit en l'an
5597 avant notre ère (Voyez Boeckhii. canon
manethonianus, dans les Fragmenta
historicorum graecorum de l'édition Didot,
t. II, p. 599-606).
Il n'est guère admissible que les Egyptiens
aient pu conserver des dates précises de temps
aussi reculés, mais l'antiquité de leur
civilisation n'en est pas moins certaine. Elle a
été mise hors de doute par les résultats des
sondages opérés dans les sédiments du delta du
Nil, de 1851 à 1854, sous la direction de
Léonard Horner, [...].
Horner a trouvé des fragments de briques cuites
et de poteries, enfouis à 456 inches ou
pouces anglais (Horner, On the alluvial land of
Egypt,
dans Philosophical
transactions of the Royal Society of London, 1858,
p. 58.),
qui, à raison de 39 inches par mètre,
font près de 12 mètres. Ces débris de l'industrie
égyptienne dateraient donc de près de 20 000
ans d'après le calcul de l'ingénieur de
Rozière, [...]
Quant à la
date de l'avènement de Ménès, on n'a pas
encore pu la vérifier complètement par l'étude
des listes royales des monuments égyptiens,
parce qu'il y existe des lacunes qui n'ont pas
été comblées.
Aussi Mariette fait-il commencer le règne de
Ménès en l'an 5004 avant Jésus-Christ (Mariette, Aperçu de
l'histoire d'Egypte, p. 13) et M. Maspéro se contente-il de dire:
"Un
homme, originaire de Théni, dans la
Haute-Egypte, et nommé Ména (Ménès),
détruisit la domination des prêtres et
fonda la monarchie égyptienne. Elle dura
quatre mille ans au moins, sous trente
dynasties consécutives, de Ména jusqu'à
Nectanébo" (Maspéro, Histoire
anciene, p 52) |
c'est à dire
jusqu'à la conquête de l'Egypte par Alexandre.
Piétrement 1882
|
~
N.B.
" Les Hyksos
étaient les frères des Khétas (...) ou
Hittites, Héthiens, Héthéens de la
Bible(...) " |
|
[...]
De l'avis unanime de tous les égyptologues, l'Egypte
s'est élevée trois fois, sous le règne de ses
dynasties indigènes, à un degré de splendeur,
de puissance et de civilisation qu'elle n'a plus
atteint depuis sous les dominations successives
des Perses, des Grecs, des Romains et des Arabes
musulmans. Ces trois périodes de splendeur, le
plus généralement appelées l'Ancien, le Moyen
et le Nouvel empire, sont séparées par deux
longues éclipses comparables à notre Moyen Age. [...]
Les animaux domestiques des Egyptiens, notamment
le chien,
le boeuf, l'âne, ainsi qu'une foule d'animaux
sauvages, quadrupèdes et volatiles, propres à
la vallée du Nil, y sont très souvent
mentionnés et même représentés avec une
fidélité et un talent artistique que nous avons
rarement dépassés. Eh bien, on n'y trouve pas
une seule mention ni une seule représentation du
cheval, ni du char de guerre, ni du cavalier;
leurs noms ni leurs figures n'existent dans aucun
texte ni sur aucun tableau ou bas-relief de ces
époques, et tous les guerriers qu'on y rencontre
sont des fantassins.
[...] La XIIe dynastie
avait duré deux cent treize ans un mois et vingt-sept
jours, d'après le Papyrus
royal de Turin, et la XIIIe, quatre
cent cinquante-trois ans, suivant Manéthon; mais
bientôt l'Egypte fut profondément bouleversée
par l'invasion et par l'occupation des Hyksos.
Ces événements sont d'une telle importance pour
notre sujet que nous devons faire tous nos
efforts pour en bien déterminer le caractère,
[...]
[...] , il importe de
montrer ce qu'était réellement ce peuple dont M.
Maspéro vient de faire de purs Sémites de la
branche koushite ou cananéenne, et ce qu'étaient
les Rephaïm, Néfilim, Zomzommim, rencontrés
en Syrie par les Hyksos avant leur
entrée en Egypte, et si facilement culbutés
suivant M. Maspéro.
Munk
a déjà dit, p. 75 de la Palestine,
dans l'article consacré aux "Aborigènes
ou peuples géants"
de cette contrée:
"A côté des
Cananéens, établis dans le pays dès le
temps d'Abraham (Genèse, XII,
26), nous trouvons les restes d'une autre
race plus ancienne, que les Cananéens
avaient exterminée en partie ou forcée
d'émigrer. Les différents noms que la
Bible donne à cette race indiquent
généralement des hommes d'une haute
stature et d'une grande force; c'était
une race gigantesque, devant laquelle les
Hébreux n'étaient que comme des
sauterelles (Nombres, XIII,
34), et que les Moabites appelaient Emîm,
c'est à dire les formidables (Deutéronome,
II, 11). On les désigne en
général sous le nom de Rephaïm
(Deutéronome, II, 11 et 20),
mot que les versions chaldaïque et
syriaque, ainsi que la Vulgate, rendent
par géants." |
Et Munk montre, d'après
la Bible, que ces Rephaïm ou peuples
géants, se divisaient en plusieurs peuplades ou
tribus, savoir: Les Rephaïms proprement
dits; [...] ; enfin les Anakîm, [...]
On sait par la Bible, qu'avant l'arrivée de
Moïse en Syrie, ces populations avaient été en
partie dépossédées par les Cananéens;[...].
Déjà relégués dans le pays de Basan lors de l'arrivée
des Hébreux, les Réphaïm proprement dits
furent rayés de la carte des nations par Moïse,
[...] (Deut., III, 5 et 11;)
[...] La
tribu des Anakîm se maintint encore pendant
plusieurs siècles, au moins dans le ville de
Gath, alliée ou tributaire des Philistins, car,
dans les armées de ce peuple, la Bible fait
paraître le géant Goliath sous le règne de
Saül, quatre autres guerriers de taille
colossale sous le règne de David; [...]
Les populations rephaïm
ou géantes de la Palestine étaient du reste
parvenues à un certain degré de civilisation
dès une très haute antiquité; car la ville d'Hébron
avait d'abord porté le nom de Kiriath-Arba
(la ville d'Arba), et elle avait été bâtie par
Arba, l'un des ancêtres de la tribu rephaïm des
Anakim, avant la fondation de la ville
égyptienne de Tsoan ou Tanis (Voyez Nombres,
XIII, 23; Josué, XIV, 15; XV, 13; XXI,11;
Juges, I, 10), dans laquelle Amenemhat Ier,
fondateur de la XIIe dynastie, avait déjà
élevé un temple (Voyez Maspéro,
Hist. anc., p 119.)
Ces Rephaïm, de race non sémitique et
installés en Syrie avant les migrations des
Aryas dans l'Asie occidentale, ne peuvent avoir
appartenu qu'à une race aujourd'hui éteinte ou
à la race mongolique.
Tout porte à croire que c'étaient
des Mongols, puisque dès l'aurore des temps
historiques les Mongols avaient envahi les
régions limitrophes de la Syrie, aussi bien à l'est
qu'au nord, c'est à dire la vallée de l'Euphrate,
la Médie, l'Arménie et l'Asie Mineure, [...].
La qualification de géants, donnée aux
Réphaïm par les Sémites, vient encore à l'appui
de notre opinion; car la plupart des légendes de
géants et de nains sont nées par suite des
relations entre deux races humaines de tailles
différentes (Voyez Nilson, les
habitants primitifs de la Scandinavie, p.272-281);
et l'on sait que les peuples mongols ont
généralement une taille plus élevée que celle
des Sémites, qu'ils ont surtout le torse plus
long et une conformation plus athlétique.
Nous croyons donc, bien que la démonstration
complète ne puisse encore en être donnée, que
les Mongols ont envahi la Syrie vers l'époque
où ils fondèrent le plus ancien empire connu de
la Mésopotamie; qu'ils y ont
également introduit leurs chevaux de race
mongolique; et qu'il faut voir des Mongols dans
les Rephaïm de la Bible, dont la descendance n'était
pas encore complètement éteinte à l'époque de
David.
Quant aux Hyksos ou Pasteurs, M. Maspéro n'est
pas le seul qui en ait fait de purs Sémites,
[...].
Mais cette opinion n'était point celle de
Champollion ni de Prisse d'Avennes; car, on le
sait, les Hyksos étaient les frères des Khétas
des textes hiéroglyphiques ou Hittites,
Héthiens, Héthéens de la Bible (Voyez Mariette,
Hist. d'Egypte, p 25;
et Alfred Maury, L'ancienne
Egypte d'après les dernières découvertes,
dans la Revue des Deux-Mondes du 1er
septembre 1867, p. 204),
lesquels se divisaient en deux rameaux: celui du
nord, installé dans la vallée de l'Oronte;
celui du sud, d'abord fixé sur le cours moyen du
Jourdain, puis relégué aux environs d'Hébron (Voyez
Maspéro, Hist; anc.,
p 192-193).
Piétrement 1882
|
Selon
beaucoup d'auteurs dont Emilia
Masson traductrice de Kikkuli
les Hittites étaient réputés pour être un
peuple belliqueux voire cruel *
"Guerriers
acharnés, conquérants inlassables, les
Hittites ne manqueront pas de faire appel
aux nouveaux experts en hippologie
guerrière. C'est ainsi que Kikkuli,
"maître écuyer du pays de Mittani"
se rendra à Hattusha pour enseigner cet
art (E. M.) |
* (pour relativiser le
propos :
voir "annales" de rois assyriens)
|
|
|
Or, aux pages 218 et 219 des Lettres écrites
d'Egypte et de Nubie, Champollion
dit que ce n'est pas ici le lieu d'exposer les
raisons qui le portent à croire fermement que
les Khétas, qu'il nomme "Chto, Chéto ou
Schto", sont des "Bactriens ou Scytho-Bactriens
"; et Prisse d'Avennes met entre
parenthèses l'expression "Scytho-Bactriens",
à la suite du nom des "Schéta" qu'il
cite dans son mémoire précité, à propos des
campagnes de Ramsès II contre ce peuple.
Les Khétas étaient donc
de race mongolique pour Champollion ainsi que
pour Prisse d'Avennes, et, si ces auteurs sont
arrivés à cette opinion par l'étude des
représentations graphiques de ce peuple sur les
monuments égyptiens, ce ne sera pas la seule
fois que nous aurons à constater le justesse de
leur coup d'oeil.
Mariette avait
découvert deux énormes bustes de rois Hyksos
dans les ruines de Tanis (Sân);
il avait trouvé le type de ces bustes dans celui
des étrangers qui peuplent encore aujourd'hui
les bords du lac Menzaleh; il en avait conclu que
les anciens Hyksos étaient des Sémites - (Voyez
Mariette, Hist. d'Egypte, p 27.), et
nous avions, comme tant d'autres, admis cette
opinion.
Mais nous l'avons adandonnée dès 1874,
aussitôt que, grâce à l'obligeance de M.
Ernest Hamy, nous pûmes examiner, dans les
magasins du Muséum, les moulages de ces deux
bustes, qui sont aujourd'hui exposés dans
le Musée ethnographique du Trocadéro.
Pour nous, comme pour M. Hamy, les Hyksos dont
les bustes nous sont parvenus sont des Mongols;
et c'est également l'opinion à laquelle est
revenu Mariette, après que M. Hamy lui eût
fourni les éléments de comparaison nécessaires,
empruntés principalement aux collections de
Russie (Renseignement oral de M. Hamy).
C'est d'ailleurs absolument l'opinion de
Champollion et de Prisse d'Avennes, admise
aujourd'hui par plusieurs autres égyptologues.
Les auteurs qui ont appelé sémitique,
cananéenne, koushite, arabe, l'invasion des
Hyksos, ont donc agi à peu près comme beaucoup
d'habitants de l'Ile de France, de la Brie et de
la Champagne qui donnent le nom d'invasions
des Cosaques à celle de 1814 et de 1815; et
notre opinion est d'ailleurs justifiée par les
considérations suivantes.
L'invasion des Hyksos, antérieure "de six
siècles et plus" à la XVIIIe dynastie,
nous reporte à vingt et quelques siècles avant
notre ère (La XVIIIe dynastie commença en l'an
1703, suivant Mariette (Hist. d'Egypte,
p 29), dans le courant du XVIII siècle d'après
la plupart des historiens), c'est à dire vers l'époque
de la dynastie mède de Bérose, qui mit fin au
premier empire chaldéen vingt-quatre à vingt-cinq
siècles avant Jésus-Christ; et cette invasion
fut le dernier résultat des grands mouvements de
peuples provoqués par l'irruption des Aryas
jusque dans la vallée de l'Euphrate, [....].
Cette vallée n'était pas alors occupée par une
population homogène, composée soit de purs
Sémites, soit de purs Mongols, comme nous l'avons
montré à la fin du chapitre VII.
On l'a vu plus haut (chap.
V §1), pendant la durée du premier empire
chaldéen
"se
fit l'énorme croisement de races et d'idées
d'où sortirent la nation et la
civilisation chaldéennes ", |
et de l'union des
Mongols avec les Koushites
"
sortirent des populations mixtes", |
gouvernées par des rois
mongols dont on a retrouvé des portraits en
Babylonie.
Piétrement 1882
|
~
|
Tout
indique donc l'identité ethnique des
Hyksos conquérants de l'Egypte
et des populations du premier empire
chaldéen;
c'étaient des peuples de sang mêlé, [...]
|
Il devait à la même
époque exister de semblables populations de sang
mêlé dans quelques-uns des cantons de la Syrie;
car des tribus sémitiques y vivaient depuis
très longtemps côte à côte avec les Rephaïm.
Les monuments égyptiens donnent en effet un type
sémitique bien caractérisé aux Sati
ou Shasou, dont M. Maspéro a
parlé [..] dans son récit de l'invasion des
Hyksos.
Or les Sati occupaient, dans la région
méridionale de la Syrie, le pays d'Edom et celui
de Tennou, dès le temps d'Amenemhat Ier,
fondateur de la XIIe dynastie, ainsi que le
constate le rapport d'un des officiers, dans un papyrus
du musée de Berlin en partie traduit par M.
Chabas.
On peut du reste lire dans l'Histoire
ancienne de M. Maspéro
(p.108-111) un extrait des Mémoires
de l'Egyptien Sineh,
banni sous Amenemhat Ier, dans lequel il raconte
ses aventures et sa haute fortune chez les Sati
du pays de Tennou.
"D'autres
textes, datant également de l'ancien
empire et de la XIIe dynastie,
établissent formellement que les
Egyptiens n'avaient dans ce temps pour
voisins du côté de la Syrie que des Aamou,
c'est à dire des Sémites, que les fils
de Misraïm désignaient généralement
par ce nom dérivé du mot sémitique aam,
peuple." (Lenormant,
Hist. anc. de l'Or. t. II, p.248.) |
On a d'ailleurs vu plus
haut que ces Aamou habitaient déjà le sud de la
Syrie, à l'époque de Papi Ier, de la VIe
dynastie (Clef, Maspéro, Hist.
anc. p. 89-90.).
En outre, quelle que soit l'époque et plus
probablement les époques où les Sémites de la
branche cananéenne aient quitté les rivages
occidentaux du golfe Persique pour se rendre en
Syrie, il est certain qu'ils étaient aussi
établis dans cette contrée plusieurs siècles
avant l'irruption des Hyksos en Egypte;
car on sait par Hérodote (II, 44) que, suivant
leur propre témoignage, ils avaient fondé Tyr
2760 ans avant notre ère.
On sait également que la ville de Tyr était
moins ancienne que la ville cananéenne ou
phénicienne de Sidon, dont elle était une
colonie; et que Beyrouth était plus ancienne que
Sidon elle-même.
Enfin, si l'on considère qu'Abraham acheta aux
Héthéens du canton d'Hébron la caverne de
Macpéla pour y enterrer Sara (Genèse, XXIII),
dès une époque où leurs frères les Hyksos
étaient encore en Egypte, on doit en inférer
que les populations mongoliques désignées par
les textes hiéroglyphiques sous le nom de
Khétas, et par la Bible sous le nom de
Héthéens, occupaient déjà certaines régions
de la Syrie avant l'irruption des Hyksos en
Egypte.
C'était évidemment l'opinion
de Mariette,
puisqu'il a dit à propos de la seconde dynastie
des pasteurs:
" Dans la
Basse Egypte, une autre dynastie de Pasteurs
s'élève à Tanis (Sân), rameau
détaché de cette confédération de
peuples adorateurs de Sutekh, qui, sous
le nom de Khétas, habitaient les plaines
voisines du Taurus." (Hist. d'Egypte,
p 25.) |
Piétrement 1882
|
"caravane des Aamous" tombe de KhnoumhotepII
à Beni-Hassan (ph web:kemit.club)
N.B.
"De l'ensemble
des documents qui viennent d'être
exposés, il résulte que les hordes de
Pasteurs ou Hyksos qui envahirent et
occupèrent l'Egypte pendant plus de six
siècles étaient un mélange de
Mongols et de Sémites;
[...]" |
|
De l'ensemble des documents qui viennent d'être
exposés, il résulte que les hordes de Pasteurs
ou Hyksos qui envahirent et occupèrent l'Egypte
pendant plus de six siècles étaient un mélange
de Mongols et de Sémites; que beaucoup de ces hordes
s'étaient réfugiées en Syrie pour éviter les
conséquences de l'invasion du sud-ouest de l'Asie
par les Aryas; et que leur arrivée produisit un
trop plein dans la population de ce pays: ce qui
les fit déborder sur l'Egypte, où elles furent
entraînées par leurs chefs mongols.[...]
Le passage et le séjour en Syrie des Hyksos ou
Khétas aurait donc eu pour résultat d'y
introduire la race chevaline mongolique, si elle
n'y eût déjà été amenée par les Rephaïm,
comme nous l'avons admis plus haut; de sorte que,
de toute façon, c'est la race chevaline
mongolique qui a été la première introduite en
Syrie, [...] comme nous l'avons annoncé à la
page 359.
Ceux des Hyksos qui
possédaient des chevaux, c'est à dire les
populations résultant du mélange des Sémites
avec les Mongols et ceux des Sémites qui avaient
adopté l'usage de ces animaux, s'en sont
naturellement servis pour conquérir l'Egypte.
Ils ont naturalisé les chevaux dans la vallée
du Nil, qui en était d'abord dépourvue; et ces
chevaux étaient de race mongolique, comme l'étude
des anciens monuments égyptiens va bientôt
achever de le prouver.
Les Nubiens avaient été
sujets des Egyptiens avant l'invasion; ils furent
vaincus avec eux, et ils devinrent dès lors
leurs alliés.
Egyptiens et Nubiens adoptèrent l'usage du
cheval pour lutter à armes égales contre l'ennemi
commun, pour en secouer le joug et pour recouvrer
le libre exercice du culte
national.
Ils eurent d'ailleurs tout le temps nécessaire,
et même toutes les facilités pour élever des
chevaux et pour se livrer aux exercices
équestres, pendant les siècles de paix qui ont
suivi l'entière soumission de l'Egypte et
précédé la guerre de l'indépendance; car la
conduite des Pasteurs avait été telle qu'ils
laissèrent de nombreux partisans parmi les
Egyptiens.
Du reste, les fouilles de
Mariette lui ont appris que,
poussé par une haine très explicable, Manéthon
a trop assombri son tableau de l'occupation des
Hyksos.
"Le récit de
Manéthon est par conséquent à modifier.
Il est si bien à modifier qu'il ne
serait pas difficile de prouver qu'en
aucun temps les Hyksos n'ont été les
sauvages envahisseurs que Manéthon nous
dépeint.
En effet, les Pasteurs n'ont pas détruit
les villes, renversé les monuments, etc..
les preuves abondent.
Les statues des rois de la XIIe et de la
XIIIe dynastie qui ont été trouvées à
Tanis (une des villes qui ont été le
plus longtemps en la possession des
Hyksos) n'ont pas été touchées par ces
étrangers; bien mieux, ces étrangers
les ont ornées de leurs propres
légendes en hiéroglyphes.
Si le temple de Tanis a été mutilé et
renversé, c'est après l'expulsion des
Pasteurs qui l'avaient laissé intact et
par les successeurs d'Amosis. On fait
donc injustement peser sur "les gens
de race ignoble " de Manéthon les
accusations dont on les charge.
Nous ne saurions rien de l'Ancien Empire
et des premières dynasties qui l'ont
immédiatement suivi, si des Hyksos n'avaient
marqué leur passage en Egypte que par
des ruines. " (Mariette , Des
nouvelles fouilles à faire en Egypte,
dans la Revue politique et
littéraire du 13 décembre 1879,
page 560) |
Piétrement 1882
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haut
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